Patrimoine juif du Sud-Est de la France et de la principauté de Monaco
Cette page propose un inventaire du patrimoine juif du Sud-Est de la France, et de la principauté de Monaco, classé par région, département et par lettre alphabétique de communes[1].
La présentation de cet inventaire s'inspire des listes de monuments historiques, incluant tous les éléments patrimoniaux ayant fait ou non l'objet d'une notice d'inventaire par les « Services régionaux de l'inventaire des régions Auvergne, Corse, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes », que les éléments soient ou non protégés au titre des monuments historiques où qu'ils aient disparu et ait été transformés où réutilisés à d'autres fins. Lorsqu’une communauté a complètement disparu, où n’est plus représentée que par quelques membres, la notice indique « communauté disparue » en marge de chaque commune concernées.
Certains éléments protégés au titre des monuments historiques font parfois l'objet de deux notices distinctes : l'une établie par la Conservation régionale des monuments historiques (notices PA) et l'autre par le Service régional de l'inventaire de chaque région (IA).
D'une manière générale le patrimoine du XIXe siècle a été inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, à l'exception de la synagogue de Carpentras, de la synagogue de Cavaillon ainsi que quelques éléments spécifiques (peintures, objets mobiliers et orgues qui ont été classés au titre des monuments historiques).
C’est au XIXe siècle que certaines communautés introduisirent l’orgue dans les synagogues, en engageant un non-juif pour en jouer le Shabath et les fêtes[2] (Voir : Les orgues de la grande synagogue de Lyon...).
Carte des rues des Juifs (ou équivalents) dans divers pays européens.
Il existait de nombreuses synagogues en France pendant les premiers siècles du Moyen Âge. Or, à la suite de la mort de son père survenu le Philippe II de France, dit Philippe Auguste, roi à quinze ans, est confronté à l'affaiblissement du pouvoir royal. L'une de ses premières décisions est totalement contraire à la politique suivie par son père : l'expulsion des juifs et la confiscation de leurs biens[3] ([4]) tranche avec la protection que Louis VII avait accordée à la communauté juive[5]. La raison officiellement donnée désigne les juifs responsables de calamités diverses, mais l'objectif réel est surtout de renflouer les caisses royales, bien mal en point en ce début de règne[6]. Ces mesures ne dureront pas : l'interdiction du territoire cesse en 1198, et l'attitude conciliatrice qu'avait adoptée Louis VII redevient bientôt la norme. C'est à cette période que Philippe Auguste fit détruire ou convertir les synagogues en églises[7].
La question juive a été discutée à plusieurs reprises de 1789 à 1791 par l'Assemblée constituante. La pleine citoyenneté est d'abord accordée aux Juifs du Sud-Ouest et à ceux de la Provence, Avignon et le Comtat-Venaissin et le à tous les Juifs du royaume. Les dernières lois discriminatoires ne sont abolies que sous la monarchie de juillet (Voir : Juifs et judaïsme en Europe).
Une "Association européenne pour la préservation et la valorisation de la culture et du patrimoine juifs" (AEPJ)[8] fait découvrir les sites juifs au grand public, à savoir entre autres les synagogues, cimetières, bains rituels, musées, quartiers, monuments juifs, notamment par l’organisation annuelle de la journée européenne de la culture juive[9]. L’AEPJ est également chargée de développer et de faire connaître l’"Itinéraire européen du patrimoine juif"[10].
Parallèlement, des initiatives originales de visite fleurissent : la route du patrimoine juif à vélo, etc[11],[12]...
Mémorial aux Déportés de l'Ain par Louis Leygue, premier mémorial à la déportation élevé en France en 1949. Ce monument dédié à tous les déportés non-juifs et juifs est décrit ici.
Les orgues de la Grande synagogue de Lyon[16]. C'est l'ancien orgue de la basilique Saint-Martin d'Ainay, vendu en 1864 à la synagogue lors de sa construction
Durant les deux guerres mondiales, aucun juif n'a été exécuté ni déporté en Corse grâce à la protection accordée par ses habitants et son administration[17],[18].
Plaque rappelant l'ancienne synagogue d'Aix-en-Provence, les liens étroits qui subsistent depuis la dernière guerre, entre les communautés juive et protestante à Aix-en-Provence et commémorant la déportation des Juifs du camp des Milles
↑Robert-Henri Bautier (dir.), « La France de Philippe Auguste. Le temps des mutations », Actes du Colloque organisé par le CNRS (Paris, 29 septembre - 4 octobre 1980), Paris, Éditions du CNRS, no d'édition, (lire en ligne)
↑Henri François Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, historiens de Philippe-Auguste : Philippide de Guillaume le Breton, t. 2, Paris, H.-F. Delaborde, 1882-1885
↑Académie des inscriptions et belles-lettres, Histoire littéraire de la France, 1817, [lire en ligne], p. 85.
↑Artiste d’origine juive, né à Odessa en Ukraine, qui s'était durant la Seconde guerre mondiale réfugié dans le Haut-Verdon et a, à la fin des années 1940, réalisé les peintures de la chapelle Notre-Dame de Fleur rebâtie par l’abbé Juvénal Pélissier)
Carol Herselle Krinsky, Synagogues of Europe: architecture, history, meaning, MIT Press, Cambridge, 1985.
Ben G. Frank, A Travel Guide to Jewish Europe, Pelican Publishing Company, 2001.
René Moulinas, Les Juifs du pape : Avignon et le comtat Venaissin, Paris, Albin Michel, .
D. et C. Iancu, Les Juifs du Midi, Une histoire millénaire, Avignon, Albin Michel, .
Charles Szlakmann, Le patrimoine juif en France : synagogues, musées et lieux de mémoire, Rennes, éditions Ouest-France, , 143 p. (ISBN978-2-7373-5597-4)