Papyrus Chester BeattyLe terme « papyrus Chester Beatty » fait référence à l'ensemble de la collection de manuscrits acquis par Alfred Chester Beatty au cours de son existence et qui comprend des papyrus bibliques ou non bibliques, mais qui ne doivent pas être confondus avec les papyrus médicaux Chester Beatty (de). Papyrus bibliquesOrigineLes papyrus bibliques Chester Beatty sont un ensemble de onze papyrus anciens de textes bibliques. D'origine chrétienne, les manuscrits sont écrits en grec. Sept sont des morceaux de livres de l'Ancien Testament, trois des morceaux du Nouveau Testament (Gregory-Aland no. P45, P46, et P47), et un concerne des morceaux du Livre d'Hénoch ainsi qu'une homélie chrétienne non identifiée. La plupart sont datés du IIIe siècle. Ils sont conservés à la bibliothèque Chester-Beatty (à Dublin, en Irlande), à l'Université du Michigan ainsi qu'en quelques autres endroits. Les papyrus ont été pour la plupart d'abord acquis de manière illégale par des trafiquants d'antiquité. De ce fait, les circonstances exactes de leur découverte ne sont pas claires. Certains supposent qu'ils proviendraient de jarres d'un cimetière copte près les ruines de l'ancienne ville d'Aphroditopolis. Selon d'autres théories, ils auraient été trouvés près du Fayoum à proximité d'une église chrétienne ou d'un monastère. La plupart ont été achetés par Alfred Chester Beatty. Quelques feuilles et fragments ont été acquis par l'université du Michigan ainsi que quelques autres collectionneurs et institutions. L'existence des papyrus a été révélée le 19 novembre 1931, bien que des feuilles supplémentaires aient été acquises au cours de la décennie suivante. Frederic G. Kenyon a publié les manuscrits en huit volumes entre 1933 et 1958 (The Chester Beatty Biblical Papyri: Descriptions and Texts of Twelve Manuscripts on Papyrus of the Greek Bible). Les papyrus sont généralement catalogués P. Chester Beatty suivi par un chiffre romain compris entre I et XII. CaractéristiquesTous les manuscrits sont des codex, ce qui a surpris les premiers chercheurs qui ont examiné les textes car il était généralement admis que les codex de papyrus n'avaient pas été beaucoup utilisés par les chrétiens avant le IVe siècle. Or la plupart des manuscrits datent du IIIe siècle et certains datent même du IIe siècle. Ces manuscrits ont aussi aidé les chercheurs à comprendre le processus de fabrication des codex. Ils ont en effet constaté des différences significatives dans la fabrication de chacun d'entre eux. La taille de chaque page varie de 14 par 24,2 cm (P. III) à 18 par 33 cm (P. VI). Certains étaient construits d'un simple assemblage (par pliage) de feuilles de papyrus (Pap. II, VII, IX + X), alors que pour d'autres l'assemblage varie d'un simple feuillet (I) à cinq (V) ou sept feuillets (VII). Le plus grand codex (P. IX/X) est supposé avoir été composé d'environ 236 pages. Les manuscrits utilisent des nomina sacra (processus d'abréviation des noms sacrés). Un exemple remarquable est le P. VI qui contient des morceaux de l'Ancien Testament. Le nom de Josué qui fait linguistiquement référence à Jésus était considéré comme un nom sacré et abrégé comme tel. Les onze manuscrits sauf deux (P. XI et XII) sont antérieurs au IVe siècle. Ils sont des témoignages textuels de la Bible grecque telle qu'elle existait en Égypte avant les persécutions de Dioclétien pendant lesquelles on estime que les livres chrétiens ont été détruits, un siècle ou davantage avant le Codex vaticanus et le Codex Sinaiticus. Les premiers chercheurs qui ont étudié les papyrus Chester Beatty pensaient que certains des manuscrits du Nouveau Testament, en particulier le P. Chester Beatty I (P45), étaient du « type texte césaréen ». Cette hypothèse n'est plus envisagée actuellement et le caractère textuel est généralement décrit comme éclectique, mélangé ou spécifique. Les manuscrits présentent de nombreuses nouvelles variations textuelles, surtout parce que les manuscrits de l'Ancien Testament sont antérieurs aux révisions de Lucien de Samosate, d'Origène et d'autres, et aussi parce que les manuscrits du Nouveau Testament sont parmi les plus anciens et les plus importants témoignages des livres correspondants. Manuscrits de l'Ancien TestamentInitialement, on estimait à huit le nombre de manuscrits de la collection Chester Beatty qui contenaient des parties de l'Ancien Testament. Toutefois, ce que l'on pensait être deux manuscrits distincts appartenaient en fait au même codex, ce qui donne un total de sept manuscrits de la collection qui sont en rapport avec l'Ancien Testament (selon le texte de la Septante).
Manuscrits du Nouveau TestamentParmi les papyrus bibliques Chester Beatty, trois sont des manuscrits du Nouveau Testament. Le premier, P.I, est désigné P45 par le système de numérotation Gregory-Aland. C'était à l'origine un codex de cent-dix feuilles qui contenait les quatre évangiles canoniques et les Actes. Trente feuilles fagmentaires subsistent, composées de deux petites feuilles de l'Évangile de Matthieu (chapitres 20/21 et 25/26), de parties de l'Évangile de Marc (chapitres 4-9, 11-12), de l'Évangile de Luc (6-7, 9-14) , de l'Évangile de Jean (chapitres 4-5, 10-11), et des Actes des Apôtres (4-17). L'ordre des évangiles suit la tradition occidentale : Matthieu, Jean, Luc, Marc, Actes. Ces fragments sont palaeographiquement datés la première moitié du IIIe siècle. P46 est le deuxième manuscrit du Nouveau Testament de la collection Chester Beatty (P. II). C'est un codex qui contenait les Épitres de Paul (daté de l'an 200 environ). Ce qui reste aujourd'hui du manuscrit représente à peu près 85 des 104 feuilles originales. Les feuilles sont partiellement dégradées, entraînant la perte de quelques lignes au bas de chaque page. Le manuscrit est scindé entre la bibliothèque Chester Beatty Library et l'université du Michigan. Les chercheurs ne pensent pas que les épîtres pastorales aient été initialement incluses dans le Codex. En se fondant sur le montant de l'espace requis dans les feuilles manquantes, ils concluent que la Deuxième épître aux Thessaloniciens aurait occupé la dernière partie de ce codex. P. III est le dernier manuscrit du Nouveau Testament, P47. Il contient dix feuilles du livre de l'Apocalypse (chapitres 9 à 17). Ce manuscrit date également du IIIe siècle. Kenyon en décrit l'écriture comme rudimentaire. Manuscrit apocrypheLe dernier manuscrit des papyrus bibliques Chester Beatty, le papyrus XII, contient les chapitres 97 à 107 du livre d'Hénoch et des morceaux d'une homélie chrétienne inconnue attribuée à Méliton de Sardes. Le manuscrit est daté du IVe siècle. Le livre d'Hénoch est appelé Épître d'Hénoch dans le manuscrit. Les chapitres 105 et 108 n'y sont pas présents et les chercheurs estiment qu'ils sont des ajouts postérieurs. Le papyrus XII est le seul témoignage grec de certaines parties du livre d'Hénoch. Comme pour l'homélie, le papyrus XII était la seule copie connue du texte au moment de sa découverte. Deux manuscrits qui contiennent le texte, P. Bodmer XIII et P. Oxy. 1600, ont été trouvés depuis. Le manuscrit contient aussi le seul témoignage manuscrit de l'Apocryphon d'Ezekiel, dont l'existence était connue par la mention qu'en a fait Clément d'Alexandrie (Le pédagogue I. ix. 84.2–4). L'écriture rudimentaire est probablement le fruit du travail d'un scribe qui ne connaissait pas très bien le grec. Campbell Bonner (Université du Michigan) a publié le manuscrit en 1937 (The Last Chapters of Enoch in Greek Les derniers chapitres d'Hénoch en grec) et en 1940 (The Homily on the Passion by Metito Bishop of Sardis : L'homélie de la passion par Mélition de Sardes). Papyrus médicaux Chester BeattyIls sont datés du XIIe siècle avant notre ère et concernent les maux de tête et douleurs anales ou rectales. Ils sont conservés au British Museum. Autres papyrus Chester BeattyIls sont tous datés du XIIe siècle avant notre ère. Papyrus Chester Beatty ILe papyrus Chester Beatty I parle d'amour, de poésie et évoque la discorde entre Horus et Seth. Papyrus Chester Beatty IILe papyrus Chester Beatty II est le conte de la vérité et du mensonge. Il est conservé au British Museum sous la référence P. BM 10682. Papyrus Chester Beatty IVLe papyrus Chester Beatty IV relate l'immortalité des écrivains. Il est conservé au British Museum sous la référence P. BM 10684. Bibliographie
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