Ce tableau présente le palmarès du simple messieurs des Internationaux de France depuis la première apparition en 1891 du championnat de France de tennis, précurseur des actuels Internationaux de France de tennis.
De 1891 à 1924, la compétition est réservée aux joueurs amateurs de toute nationalité étant licenciés dans un club français. Elle n'est pas officiellement reconnue comme faisant partie des tournois du Grand Chelem. Ces Championnats de France se disputèrent alternativement à la Croix-Catelan sur l'île de Puteaux et au Tennis Club de Paris. Les Internationaux de France créés en 1926 furent disputé à Saint-Cloud et sur les terrains du Racing Club avant d'être organisés au stade de Roland-Garros à Paris, érigé en 1928 pour permettre aux Quatre Mousquetaires de défendre la Coupe Davis arrachée aux États-Unis l'année précédente.
Alors que le tournoi s'ouvre définitivement aux joueurs étrangers en 1925 devenant les Internationaux de France, cette compétition reste interdite aux joueurs officiellement déclarés professionnels. Parmi les principaux joueurs professionnels non autorisés à disputer ce championnat figurent, dans l'ordre chronologique : Karel Koželuh et Hans Nüsslein, Bill Tilden (à partir de 1931), Henri Cochet (à partir de 1933), Ellsworth Vines (à partir de 1934), Fred Perry (à partir de 1937), Donald Budge (à partir de 1939), Bobby Riggs et Frank Kovacs (à partir de 1942), Jack Kramer (à partir de 1948), Pancho Segura (à partir de 1948), Frank Parker (à partir de 1950), Pancho Gonzales (à partir de 1950), Frank Sedgman (à partir de 1953), Tony Trabert (à partir de 1956), Ken Rosewall (à partir de 1957), Lew Hoad (à partir de 1958), Andrés Gimeno (à partir de 1961), Rod Laver (à partir de 1963) et Fred Stolle (à partir de 1966). Ces joueurs peuvent néanmoins disputer un tournoi distinct : les Internationaux de France professionnels.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le stade Roland-Garros est réquisitionné par les autorités nazies et devient un camp de transit pour étrangers jugés indésirables. Mais dès 1941, le tournoi reprend ses droits, c'est le tournoi de France. Seuls les Français et quelques francophones jouent ces éditions qui ne sont pas reconnues au palmarès officiel par la Fédération française de tennis (FFT)[1],[2].
en 1970, les 24 professionnels de la WCT (qui venait d'absorber la NTL) ne vinrent pas car les garanties offertes n'étaient pas suffisantes pour les promoteurs (Rosewall, Laver, Newcombe et autres absents) ;
en 1971, seuls 16 joueurs sur 32 de la WCT disputèrent le tournoi (Rosewall, Laver, Newcombe et autres encore absents) ;
en 1972, tous les joueurs de la WCT (plus de 32) furent bannis par la Fédération Internationale de Lawn Tennis (ILTF en anglais) du circuit traditionnel de janvier à juillet et en particulier à Roland-Garros et à Wimbledon.
En 1974, Philippe Chatrier, alors président de la Fédération française de tennis (FFT), interdit aux joueurs sous contrat avec World Team Tennis (WTT) de fouler les courts du stade Roland-Garros : Newcombe, Rosewall et Connors (finalement vainqueur des trois autres tournois du Grand Chelem cette année-là) ne purent disputer le tournoi, l'Américain faisant même appel à l'avocat Robert Badinter pour le défendre, sans succès.
Dans les années qui suivirent les joueurs sous contrat avec WTT ne purent se rendre à Roland-Garros (par exemple Ilie Năstase en 1976, Björn Borg en 1977).
En 1925, 1939 et 1946, le tournoi se déroule en 6 tours au lieu de 7 les autres années et actuellement. En 1973 (vainqueur Ilie Năstase) ainsi qu'en 1974 et 1975 (vainqueur Björn Borg), les deux premiers tours sont joués en 2 sets gagnants au lieu de 3.
Ancêtre logique des Internationaux de France, les championnats du monde sur terre battue sont créés en 1912 par Duane Williams avec pour vocation de concurrencer le tournoi de Wimbledon qui attribue à l'époque le titre de champion du monde sur gazon. Les compétitions se sont déroulées à Saint-Cloud sur les courts du Stade Français, de 1912 à 1923, sauf en 1922 où le championnat du monde sur terre battue s'est déplacé à Bruxelles.
Sur modèle des grandes compétitions internationales telles le tournoi de Wimbledon et la Coupe Davis, un Challenge Round est instauré au Championnat de France entre 1910 et 1922. Le vainqueur du tournoi « All comer's final » (finale du tout-venant) y rencontrait le vainqueur de l'édition précédente. Ci-dessous figure la liste des finalistes du tableau lors des éditions à Challenge Round. Ce dernier match n'a pas été organisé en 1910 et 1912 en raison des forfaits de Max Decugis (alors écarte par la Fédération) et d'André Gobert. Decugis est le seul en 1913 et 1914 à ne jouer qu'un match pour remporter le tournoi[5].
Avant 1930, certains tournois furent quelquefois considérés comme des Internationaux de France Professionnels : la Coupe Bristol (Bristol Cup)[6] organisée de 1920 à 1932, le plus grand tournoi professionnel du monde à l'époque ainsi que le Championnat du monde professionnel de 1925 disputé à Deauville[7]. Par conséquent, deux tournois différents furent étiquetés par certains comme Championnats internationaux de France professionnels en 1925 (le championnat du monde professionnel à Deauville et la Coupe Bristol à Cannes) et de 1930 à 1932 (Roland-Garros et la Coupe Bristol à Beaulieu)[8].
Les Internationaux de France de tennis professionnels débutent en 1930 et sont réservés aux joueurs professionnels parmi lesquels, à la fin de l'ère pré-open (1948-1967), se trouvaient les meilleurs joueurs du monde. Ce tournoi fut organisé à Roland-Garros sur terre battue de 1930 à 1963 et en 1968. De 1963 à 1967, il a eu lieu au stade Pierre-de-Coubertin sur parquet indoor. L'édition de 1968 eut pour titre officiel « Championnat d'Europe des professionnels »[9].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le tournoi est annulé en 1940 (le stade Roland-Garros étant réquisitionné pour en faire un camp de transit pour étrangers jugés indésirables) mais il revient dès 1941 et persiste durant toute l'occupation nazie. Il prend l'appellation de Tournoi de France ou Grands Prix de France (en 1943) et seuls les Français et quelques joueurs étrangers se disputent ces éditions sur terre battue. Effacées et oubliées des palmarès officiels par la Fédération française de tennis (qui arrête son décompte en 1939 pour ne le reprendre qu'en 1946)[1], ces éditions ont pourtant bien eu lieu et font partie de l'histoire du tournoi[2].
↑ a et bCe résultat est celui de la petite finale (ou « All comers' final »), le gagnant de l'année précédente ne s'étant pas aligné pour la grande finale (ou « Challenge round ») pour laquelle il était directement qualifié.