Ostap Bender
Ostap Bender (en russe : Остап Бендер) est un célèbre personnage de fiction qui apparaît dans Les Douze Chaises et Le Veau d'or, deux romans comiques des écrivains Ilf et Pétrov parus en Union soviétique, respectivement en 1928 et 1931. CaractéristiquesSe prétendant « fils de sujet turc[1] » et d'« une comtesse vivant de revenus non déclarés », surnommé le « Grand Combinateur », Ostap Bender — de son vrai nom, Ostap-Suleïman-Bertha-Maria Benderbey[2] — est un escroc sympathique de 28 ans. Ostap est remarquable par sa faconde. Ses répliques sont devenues proverbiales[3] en Russie. Ainsi, la première apparition d'Ostap Bender[4] donne lieu à une célèbre tirade. À un jeune vagabond qui le harcèle et lui demande dix kopecks, Bender — lui-même sans le sou — rétorque : « Tu veux peux-être aussi la clef de l'appartement où je garde mon argent[5] ? ». Il reprend d'ailleurs cette même phrase à l'attention de Vorobianinov (un des personnages principaux des Douze Chaises) qu'il prend pour un exilé de retour en URSS, parole qu'il assortit d'une menace de dénonciation à la Guépéou[6], et la réutilise à plusieurs reprises plus tard[7]. Cette phrase est d'ailleurs reprise telle quelle par le même Vorobianinov un peu plus loin[8]. Une autre phrase qu'il aime à prononcer et qui revient comme un leitmotiv dans Les Douze Chaises est « La glace est rompue, messieurs les jurés[9]. », par laquelle il commente le succès de ses nombreuses arnaques. Place dans le romanLe personnage de Bender a pris de l'ampleur au cours de la rédaction du roman Les Douze Chaises :
— Ilya Serman, Histoire de la littérature russe, t. 6[3]. La nécrologie d'Ostap BenderLancé par son acolyte Vorobianinov, qui lui demande d'expliquer quelle aurait été leur sort à tous deux s'ils avaient été pris dans leur précédente magouille, Ostap s'invente une nécrologie :
— Ilf et Pétrov, , Les Douze Chaises, chapitre 37[2]. La mort d'Ostap BenderAu dernier chapitre des Douze Chaises, Ostap Bender est victime de la cupidité de son « associé », qui l'égorge dans son sommeil, alors qu'ils sont sur le point de mettre la main sur la dernière chaise à examiner. Les deux écrivains Ilf et Petrov ayant des opinions opposées, le destin d'Ostap fut déterminé par tirage au sort[11]. La résurrectionOstap Bender avait été tellement apprécié par les lecteurs qu'Ilf et Petrov firent réapparaître le personnage sans autre forme de procès dès le début du Veau d'or. Au début du roman, Bender essaie de grappiller un peu d'argent aux autorités en prétendant être le fils du lieutenant Schmidt[12], un héros de la révolution russe de 1905. Hommages![]() De nombreuses villes de l'ex-URSS exposent des statues d'Ostap Bender. Outre Krementchouk (illustration plus haut), on en trouve à Saint-Pétersbourg, Iekaterinbourg, Odessa (deboulonnée par le gouvernement ukrainien au titre de la décommunisation), Krymsk, Elista, Tcheboksary[13]... Le roman L'Ordre du veau d'or met en scène le petit-fils d'Ostap Bender (Vitali Ostapovich), faisant de nombreuses références au personnage d'Ilf et Pétrov. Notes et références
Bibliographie
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