Observatoire spatial pour le climatObservatoire spatial pour le climat
Le Space for Climate Observatory (traduisible en français par « Observatoire spatial pour le climat »), ou SCO, est une initiative internationale née en 2019[1] pour lutter contre les impacts du changement climatique et s'y adapter grâce aux données satellitaires. Regroupant un ensemble d’entités publiques et privées impliquées dans le secteur de l’observation de la Terre, le SCO rassemble et coordonne les efforts pour l’émergence d’outils opérationnels s’adressant aux décideurs politiques et au grand public pour permettre le suivi, l’atténuation et l’adaptation aux impacts du changement climatique à l’échelle locale. HistoireContexte et enjeuxLes travaux du GIEC établissent que l’activité humaine est responsable du changement climatique[2] observé par les scientifiques. Températures plus élevées, phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, élévation du niveau de la mer et fonte des glaces sont quelques-uns des signes les plus visibles, confirmés par les observations spatiales de variables climatiques essentielles (ECV[3]). Toujours selon les rapports du GIEC[4], les changements croissants prévus entraînent une cascade de conséquences : phénomènes météorologiques graves, effets de chaleur extrême, problèmes d’approvisionnement en eau et en nourriture, dégradation de l’environnement et de la qualité de vie, augmentation de la pollution atmosphérique, impacts sur la qualité de l’eau, problèmes sanitaires, accroissement des inégalités sociales, incendies, sècheresse, etc. L'effort international portant fortement sur l’atténuation du changement climatique, le SCO se concentre sur l’adaptation des territoires aux effets du changement climatique en outillant et en soutenant la prise de décision à l’échelle locale/régionale/nationale. Pour cela, les projets développés par le SCO mobilisent les données spatiales, in situ et socio-économiques pour proposer aux décideurs locaux des outils de prévision, d’analyse, et de suivi d’impacts du changement climatique dans de nombreux domaines comme le recul du trait de côte, les îlots de chaleur en ville, la gestion de l'eau, l'agriculture, les inondations et phénomènes météorologiques extrêmes... Préparation, de 2015 à 2019Au mois de septembre 2015, à l’occasion du sommet des chefs d’agences spatiales organisé par l’Académie internationale d’astronautique au Mexique, une déclaration[5] affirme la nécessité de renforcer la coopération internationale et de tirer pleinement parti des satellites d’observation de la Terre pour observer le changement climatique et contrôler les engagements pris pour en atténuer les effets. Le 12 décembre 2015 lors de la COP21, 195 pays signent l’Accord de Paris pour contenir, d’ici à 2100, la hausse de la température de la planète bien en dessous de 2°C, et si possible en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. En 2016, des agences spatiales du monde entier ratifient les déclarations de New-Delhi[6] et de Marrakech[7] pour développer un système commun de mesure des concentrations de gaz à effet de serre et un pour le cycle de l’eau. Le 11 décembre 2017, 25 d’entre elles paraphent la Déclaration de Paris en faveur d’un Observatoire spatial du climat. La création du SCO[8],[9],[10] est entérinée le lendemain au « One Planet Summit », point d’étape sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris organisé par la France. Un premier démonstrateur est présenté au Toulouse Space Show le 28 juin 2018[11],[12]. Naissance et croissanceAprès une première réunion de coordination[13] en février 2019, le 17 juin 2019, 22 agences spatiales et organismes internationaux signent la Déclaration Conjointe d’Intérêt du SCO[14] au Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget (France). Le premier Comité de pilotage international se tient le 22 octobre 2019, en marge du 70ème Congrès International d’Astronautique (IAC) à Washington (USA). Instigateur de l’initiative, la France lance le premier appel à projets du SCO dès septembre 2019 et labellise les 20 premiers projets en mars 2020. Certains projets sont devenus emblématiques de la démarche SCO, comme la plateforme TropiSCO[15] pour suivre la déforestation tropicale en temps réel, FLAude et son outil FORO[16] pour améliorer la résilience aux inondations, ALEOFEU[17] pour prévenir le risque d’incendie de feu de forêt, EO4Wetlands[18] pour renaturer des zones humides, ou encore SCOLive[19], qui utilise l’olivier comme bioindicateur du changement climatique. La Charte fondatrice du SCO, élaborée par tous ses membres sous la coordination du Bureau des affaires spatiales des Nations unies (UNOOSA), est ratifiée[20] dès le 27 juin 2022 pour entrer en vigueur le 1er septembre 2022. MissionObjectifs générauxLe SCO soutient le développement d’un ensemble d’outils opérationnels à destination des décideurs politiques et du grand public, tirant pleinement parti des données satellite, in situ et socio-économiques pour permettre la mise en place de politiques d’atténuation et d’adaptation aux impacts du changement climatique à l’échelle locale[21]. Co-construits avec leurs utilisateurs pour répondre précisément à des besoins locaux, ces outils doivent être facilement transposables à d’autres territoires rencontrant les mêmes enjeux. Le SCO vise également à améliorer la coordination internationale autour des applications opérationnelles fondées sur les technologies spatiales pour le climat, mettre en avant les outils développés et ainsi servir de forum international pour ces questions. Objectifs de développement durableInstrument de coopération internationale dans le domaine des impacts du changement climatique, le SCO contribue activement aux 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés par les Nations Unies en 2015 (Agenda 2030). 100% des projets SCO répondent à 2 ODD :
Les projets SCO adressent également tout particulièrement les ODD suivants :
OrganisationCharte et gouvernance internationaleLes membres du SCO sont les signataires de la Charte fondatrice de l'Observatoire Spatial pour le Climat. Cette Charte définit le champ d’action, les activités et la gouvernance du SCO. Elle ouvre également son adhésion à toute entité publique ou privée engagée à agir pour le climat. En tant qu’initiative internationale fondée sur les meilleurs efforts de ses membres, le SCO a une gouvernance multilatérale. Un Point Focal est désigné dans chaque pays pour prendre part aux réunions du Comité de direction, qui se réunit au moins deux fois par an pour décider des grandes orientations de l’alliance. Parmi ces Points Focaux, un sous-groupe constitue le Comité des programmes, qui supervise pour une période donnée les activités du SCO – projets et groupes de travail – menées par chacun des membres. Ces comités ainsi que l’ensemble des activités bénéficient du soutien du Secrétariat Général du SCO, sous la responsabilité d’un membre du SCO. États et institutions membresAu 31 décembre 2024, 50 institutions ont signé la Charte fondatrice du SCO.
SCO nationaux
Fonctionnement par cas d’usagesSCO nationaux et appels à projetsLes signataires de la Charte SCO visent à identifier et soutenir des projets à l’échelle locale qui répondent à des besoins concrets des territoires. Ces projets sont sélectionnés dans le cadre d’un appel à projets annuel. Instigateur de l’initiative internationale, la France en a conçu le mode opératoire[22] , réplicable par chaque SCO national. Au niveau international, le partage de connaissance et les synergies entre projets sont organisés de manière à favoriser le passage à l’échelle des solutions développées. Des coopérations internationales sont également assurées pour venir en aide aux territoires les plus vulnérables. Critères des projets SCOLes projets candidats au label SCO doivent satisfaire plusieurs critères, notamment :
Retours communautairesLes solutions développées via le SCO doivent, idéalement, pouvoir être transposées en d’autres lieux, pour bénéficier au plus grand nombre. Dans ce cadre, les projets labellisés s’engagent à partager tout ou partie des données, algorithmes et briques techniques. Les collaborations bilatérales, multilatérale ou impliquant d’autres signataires du SCO sont encouragées. Références
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