Neuvy-Grandchamp est située à 328 km de Paris et à 159 km de Lyon. Avec ses 4 964 hectares, la commune de Neuvy-Grandchamp est la plus grande commune du canton de Gueugnon. Toutefois, en 1869, la commune a été amputée de 298 hectares afin de contribuer à la formation de la nouvelle commune des Guerreaux.
Le territoire vallonné de la commune culmine à 400 mètres et s'étire sur 10 km du nord au sud et sur 8 km d'est en ouest[1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 853 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cressy », sur la commune de Cressy-sur-Somme à 13 km à vol d'oiseau[4], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 915,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].
Au , Neuvy-Grandchamp est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gueugnon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (83,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (54,5 %), zones agricoles hétérogènes (27 %), forêts (14,6 %), terres arables (1,8 %), zones urbanisées (1,1 %), eaux continentales[Note 3] (1,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le bourg installé le long d'un chemins des pays de l'Yonne à la Loire, fut donné en 877 par Charles le Chauve aux moines bénédictins de l'abbaye Saint-Martin d'Autun. La formation des fiefs et de la paroisse durant le haut Moyen Âge est assez obscure. Au XIVe siècle, le grand fief de Vesvre occupait la moitié septentrionale du terroir. Le reste, qui semble résulter du morcellement d'un autre grand domaine rural, était partagé en plusieurs terres d'où émergea durant les siècles suivants le fief de Beauchamp.
Nicolas Rolin posséda la seigneurie de Beauchamp mais y vécut sans doute peu. Ce fief avait la particularité de posséder une usine de fer (ainsi que la mine qui l'alimentait) à proximité de son château, aujourd'hui disparu. Vendues comme bien national en 1799, elles furent rachetées en 1802 par Michel Ramus (fondateur de la Fonderie royale de Montcenis) qui les modernisa et les développa, faisant de cet établissement l'un des plus compétitifs de la région[1],[14]. Sa mort l'empêcha de créer une annexe à Saint-Agnan. Rachetée par le comte de Dormy, l'usine périclita rapidement et cessa définitivement ses activités en 1834. La mine quant à elle fut fermée pour son manque de rentabilité vers la fin du XIXe siècle mais rouvrit en 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, pour servir de refuge aux réfractaires du STO. L'exploitation fut définitivement arrêtée en 1948.
Durant la guerre civile espagnole, Neuvy-Grandchamp fut l'une des rares communes rurales à avoir accueilli des réfugiés, en particulier durant le phénomène de la Retirada[15]. Cette particularité est due à la présence d'un exécutif municipal de gauche, alors dirigé par le maire SFIO, Pierre Boudot, conseiller d'arrondissement[15]. Ce dernier fut donc volontaire pour héberger des réfugiés dont un contingent arriva le . Celui-ci était formé de deux familles élargies. L'une, de 19 personnes, venait de l'Arbeca, de la province de Lérida, en Catalogne. L'autre, de 23 personnes, venait de Huesca, au nord de Saragosse, en Aragon. Tous étaient cultivateurs[15].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[30].
En 2021, la commune comptait 749 habitants[Note 4], en évolution de −2,35 % par rapport à 2015 (Saône-et-Loire : −1,1 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2012, le revenu fiscal médian par ménage est de 17 652 euros annuels, soit un niveau moins élevé (-12,08 %) que le revenu médian nationale, estimé à 19 785 euros. La commune compte 51,6 % de foyers fiscaux non imposables et collecte un montant d'impôts locaux total de 288 000 euros. Cela correspond à une somme moyenne de 670 euros par foyer fiscal, soit un résultat moins élevé qu'à l'échelle du département de Saône-et-Loire (749 euros). En 2021, le revenu fiscal médian par ménage est de 21 560 euros annuels, soit -7,42% par rapport au revenu médian nationale, estimé en 2021 à 23 160 euros. La commune compte 45% de foyer fiscaux imposables en 2021.
Notons qu'entre 2012 et 2021 que le revenu fiscal médian de la commune à progresser de 25%.
Concernant l'impôt sur le revenu, la population est taxée (en 2012) à hauteur de 576 euros en moyenne et par foyer. À l'échelle de la Saône-et-Loire, cet impôt est de 1 040 euros en moyenne, un résultat plus élevé.
Secteur agricole
Sur les 4 964 ha de la commune, 3 806 ha sont consacrés aux prés et aux terres cultivées. Cela représente 77 % de la surface totale. Sur 31 exploitations, se sont répartis : 48 exploitants, 4 ouvriers et 4 apprentis.
Culte
Neuvy-Grandchamp relève de la paroisse Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, qui a son siège à Gueugnon et qui regroupe dix villages.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Germain, placée sous le vocable de saint Germain (de l'ancienne église datant des XIVe-XVe siècles, il subsiste le chœur et la travée sous clocher, tandis que la nef a été reconstruite et agrandie entre 1870 et 1876 et que les travaux intérieurs ont été achevés en 1885)[33]. Y est notamment visible un intéressant « vitrail patriotique », dédié à saint Pierre mais sur lequel apparaît, en médaillon, l'un des enfants de Neuvy-Grandchamp morts pour la France : Pierre Bernigaud[34].
Le Musée charolais du machinisme agricole, musée inauguré le à partir des matériels (tracteurs, moteurs fixes, machines à vapeur, autos, motos...) rassemblés et restaurés par les membres de l'association « Le Chaudron » (fondée en 1983)[35] : 500 pièces anciennes en parfait état de marche exposées sur 15 000 m², soit l'une des plus importantes collections françaises de machines agricoles.
Le château de Lavault, construit au XVIIIe siècle, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques par arrêté du 11 juillet 1973 (pour les façades et les toitures du château et du bâtiment des communs ainsi que les deux portails)[36].
Personnalités liées à la commune
Parmi les personnalités attachées à l'histoire de Neuvy-Grandchamp figurent :
Claudine Dupuis, en religion sœur Providence, religieuse de la congrégation du Saint-Enfant-Jésus (Chauffailles) affectée au dispensaire de Neuvy-Grandchamp de 1854 à sa mort le 14 février 1908, à qui fut décerné en 1904 le prix Montyon de l'Académie française[38].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Un patrimoine de lumière : le poilu de Neuvy-Grandchamp », article de Hélène de Villette paru dans la revue Images de Saône-et-Loire no 206 (juin 2021), pages 16 à 19.
↑« Musée agricole en Charolais », article de Marie-Claude Lauquin paru dans la revue Images de Saône-et-Loire n° 101 (avril 1995), pages 2 à 4.
↑Demeure dont le propriétaire, en 1978, était le vicomte Hervé de Villette. Source : Châteaux et manoirs de Saône-et-Loire : quelques châteaux de Saône-et-Loire qui n'ont pas été retenus pour l'ouvrage consacré aux châteaux de France, article du colonel de La Comble paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 37 (avril 1978), p. 9.
↑« Michel Ramus (1758-1827), co-fondateur du Creusot », article de Pierre Lahaye paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 63 (automne 1985), pages 22 à 24.
↑Prix dit « de Vertu » qui lui fut attribué en remerciement d'un demi-siècle passé au service des plus démunis, avec la complicité des paroissiens et du cardinal Adolphe Perraud, évêque d'Autun et académicien. Source : Hélène de Villette, « Le vitrail de Sœur Providence (1831-1908), l'âme du dispensaire de Neuvy-Grandchamp », revue Images de Saône-et-Loire no 217 (), p. 30-32.