Nayantara Sahgal, née le est une écrivaine indienne de langue anglaise. C'est par ailleurs la nièce du premier ministre indien Nehru et la fille de la diplomate Vijaya Lakshmi Pandit.
Biographie
Son père Ranjit Sitaram Pandit est un avocat et un spécialiste des textes classiques de l'hindouisme, qui a traduit une chronique classique de Kalhana, Rajatarangini, en anglais à partir du sanscrit[1]. Arrêté pour son soutien au mouvement pour l'indépendance de l'Inde, il est mort à Lucknow, en 1944, peu de temps après sa sortie de prison, laissant derrière lui sa femme et leurs trois filles Chandralekha Mehta, Nayantara Sehgal et Rita Dar[2]. La mère de Sahgal, Vijaya Lakshmi Pandit, est une fille de Motilal Nehru, et la sœur de Jawaharlal Nehru (premier ministre de l'Inde après l'indépendance). Cette mère est également une femme politique au rôle déterminant, notamment comme diplomate[3].
Nayantara Sahgal est encore enfant puis adolescente lorsque sa famille se retrouve au cœur de la lutte pour l'indépendance de son pays. La maison familiale, à Allahabad, est alors ouverte à tous, et est un lieu d'échanges, avec cette ferveur populaire des visiteurs qui caractérise la révolution indienne[4]. Pour autant, elle effectue des études, dans des lieux volontairement éloignés d'Allahabad, notamment à l'école Woodstock, dans la station de montagne de Landour, au sein de l'Himalaya[5]. En pleine Seconde Guerre mondiale, elle est envoyée poursuivre ces études aux États-Unis, avec sa sœur Rita. Elles y reçoivent un accueil attentionné et souvent touchant et sont invitées par plusieurs personnalités américaines, notamment Pearl Buck, et Edith Roosevelt (l'épouse du président)[4].
Nayantara Sahgal se marie à deux reprises, tout d'abord avec Gautam Sehgal, puis avec Mangat Rai, un chrétien du Pendjab. Rai est mort en 2003 à Dehradun, où ils ont vécu ensemble. Elle s'affirme comme un écrivain indien en langue anglaise majeur, et reconnu comme tel par ses pairs[6]. Bien que membre de la famille Nehru, une famille fortement présente dans la politique en Inde, au fil des générations successives, Nayantara Sahgal reste très indépendante. Elle critique même sa cousine Indira Gandhi, sur son autoritarisme croissant et l'instauration de l'état d'urgence lorsque celle-ci est au pouvoir, dans les années 1960 et 1970[7]. Quels que soient les gouvernements, elle tient à conserver sa liberté de parole et à s'exprimer sur la place publique, au-delà de sa vocation purement littéraire. En , elle retourne ainsi une récompense honorifique décernée par l'Académie nationale des Lettres, l'Akademi Award Sahitya, pour protester contre la « montée de l'intolérance » et pour « le droit à la dissidence » dans le pays, après les meurtres successifs d'un penseur rationaliste, Govind Pansare, d'un homme politique communiste, Narendra Dabholkar, et d'un universitaire, Malleshappa Madivalappa Kalburgi, par des fanatiques religieux, puis le lynchage d'une famille musulmane, à côté de Dadri, dans l'État de l'Uttar Pradesh, par des extrémistes[8],[2],[9].
(en) P. Christina, Indian Women Writers, Omega, , 263 p., p. 222-224.
(en) Ashlin Mathew, « Indira Gandhi's cousin who stood up to 'authoritarian' leader releases biography », Daily Mail, (lire en ligne).
(en) Smriti Kak Ramachandran et Anuradha Raman, « Nayantara Sahgal protests Dadri lynching, returns Akademi award », The Hindu, (lire en ligne).
(en) Kavita Chowdhury, « A powerfull voice of dissent from a Nehru, Nayantara Sahgal », Business Standard, (lire en ligne).
(en) David Barstow et Suhasini Rajoct, « Indian Writers Return Awards to Protest Government Silence on Violence », The New York Times, (lire en ligne).
(en) Staff NDTV, « Rahul Gandhi Showing 'Signs of Great Change': Nayantara Sahgal », New Delhi Television Limited (NDTV), (lire en ligne).