Il existe divers manuscrits contemporains qui expliquent les planches des Caprichos. Celui qui se trouve au Musée du Prado est considéré comme un autographe de Goya, mais semble plutôt chercher à dissimuler et à trouver un sens moralisateur qui masque le sens plus risqué pour l'auteur. Deux autres, celui qui appartient à Ayala et celui qui se trouve à la Bibliothèque nationale, soulignent la signification plus décapante des planches[2].
Explication de cette gravure dans le manuscrit du Musée du Prado : ¿Y qué importa que los martinicos[3] bajen a la bodega y echen cuatro tragos, si han trabajado toda la noche, y queda la espetera[4] como una ascua de oro? (Et qu'importe que les lutins descendent à la cave et s'en jettent quatre gorgées, s'ils ont travaillé toute la nuit, et si la table reste comme une escarboucle)[5].
Manuscrit de Ayala : Los abates y frailes echan gaudeamus a solas y luego nos aparentan arregladas costumbres. (Les abbés et frères font des festins la nuit entre eux et ensuite ils feignent devant nous des habitudes bien réglées)[5].
Manuscrit de la Bibliothèque nationale : Los curas y frailes echan valientes tragos cuando nadie los ve; pero el mundo bien lo save. El vaso del abate es de buena marca para indicar el desorden que hay en el clero. (Les curés et les frères s'envoient de solides gorgées quand personne ne les voit ; mais le monde le sait bien. Le verre de l'abbé est un bon indice pour indiquer le désordre que l'on trouve chez le clerc)[5].
Goya dessine encore une charge contre les religieux.
Technique de la gravure
L'estampe mesure 212 × 150 mm sur une feuille de papier de 306 × 201 mm.
Goya a utilisé l'eau-forte, l'aquatinte brunie et le burin. Dans l'angle supérieur droit : « 79. ».
Le dessin préparatoire est à la sanguine. Dans l'angle supérieur gauche, au crayon : « 79 ». Dans l'angle inférieur gauche, à la plume : « v. 11 ». Superposé à cette inscription, au crayon : « 25 ». Le dessin préparatoire mesure 195 × 144 mm.
Catalogue
Numéro de catalogue G02167 de l'estampe au Musée du Prado.
Numéro de catalogue D04225 du dessin préparatoire au Musée du Prado.
↑Martinicos = “Duendes” = “Lutins” (Academia Española, Diccionario de la lengua castellana, Madrid, 1992).
↑Espetera : “Table avec des crochets où sont accrochés des oiseaux, de la viande et d'autres choses pour la cuisine comme louches, poêles, etc”. Également, “ensemble d'utensiles de cuisine” (Academia Española, Diccionario de la lengua castellana, Madrid, 1791).
(es) José Camon Aznar, Francisco de Goya, t. III, Saragosse, Caja de Ahorros de Zaragoza, Aragón y Rioja. Instituto Camon Aznar, , 371 p. (ISBN978-84-500-5016-5).
(es) Juan Carrete Parrondo, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Madrid, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN84-604-9323-7), « Francisco de Goya. Los Caprichos ».
(es) Rafael Casariego, Francisco de Goya, Los Caprichos, Madrid, Ediciones de arte y bibliofilia, (ISBN84-86630-11-8).
(es) Gabinete de Estudios de la Calcografía., Clemente Barrena, Javier Blas, José Manuel Matilla, José Luís Villar et Elvira Villena, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN84-604-9323-7), « Dibujos y Estampas ».
(es) Edith Helman, Transmundo de Goya, Madrid, Alianza Editorial, , 238 p. (ISBN84-206-7032-4).