Il existe divers manuscrits contemporains qui expliquent les planches des Caprichos. Celui qui se trouve au Musée du Prado est considéré comme un autographe de Goya, mais semble plutôt chercher à dissimuler et à trouver un sens moralisateur qui masque le sens plus risqué pour l'auteur. Deux autres, celui qui appartient à Ayala et celui qui se trouve à la Bibliothèque nationale, soulignent la signification plus décapante des planches[2].
Explication de cette gravure dans le manuscrit du Musée du Prado : Hace muy bien en ponerse guapa: son sus días; cumple 75 años y vendrán las amigas a verla. (Elle fait bien de se faire jolie : ce sont ses jours. Elle a 75 ans et les amies viendront la voir)[3].
Manuscrit de Ayala : La Duquesa vieja de Osuna. (Y lo mismo que el Ms. P.). (La vieille Duchesse d'Osuna. (Et le même que le Ms P.))[3].
Manuscrit de la Bibliothèque nationale : Las mujeres locas lo serán hasta la muerte. Esta es cierta Duquesa (la de Osuna[4]) que se llena la cabeza de moños y carambas[5], y por mal que le caigan no faltan guitones[6] de los que vienen a atrapar las criadas, que aseguran a Su Excelencia que está divina. (Les femmes folles le seront jusqu'à la mort. Celle-ci est certainement Duchesse (celle d'Osuna) qui se remplit la tête de nœuds et de carambas, et pour autant que cela lui va mal, il ne manque pas de mendiants de ceux qui viennent attraper les servantes, qui assurent que Son Excellence est divine)[3].
Technique de la gravure
L'estampe mesure 215 × 152 mm sur une feuille de papier de 306 × 201 mm.
Goya a utilisé l'eau-forte, l'aquatinte et la pointe sèche.
Le dessin préparatoire est à la sanguine avec des traces de crayon noir. Le dessin préparatoire mesure 199 × 140 mm.
Catalogue
Numéro de catalogue G02143 de l'estampe au Musée du Prado.
Numéro de catalogue D03938 du dessin préparatoire au Musée du Prado.
↑En 1799, quand sont publiés les Caprichos, María Josefa Pimentel (1752-1834), comtesse-duchesse de Benavente, est aussi duchesse de Osuna par son mariage avec Pedro Alcántara Téllez Girón, IXe duc de Osuna. Francisco de Goya fait référence à elle comme « Duquesa de Osuna jeune » dans le reçu qu'il fait pour le paiement des quatre exemplaires des Caprichos que les ducs lui avaient achetés. Il est possible qu'à ce moment la duchesse vieille d'Osuna soit María Vicenta Pacheco, mère du duc, qui est décédée en 1801.
↑Carambas : « adorno de cintas que se llevaba encima de la cofia. De moda a finales del siglo XVIII, su nombre proviene de la actriz que lo popularizó, María Antonia La caramba ». Carambas : ornements de rubans qui se mettaient sur la coiffe. À la mode à la fin du XVIIIe siècle, le nom vient de celui de l'actrice qui l'a popularisé, María Antonia La Caramba.
↑Guitón : « El pordiosero que con capa de necesidad anda vagando de lugar en lugar, sin querer trabajar ni sujetarse a cosa alguna » (Academia Española, Diccionario de la lengua castellana, Madrid, 1791). Guitón : mendiant qui avec une apparence de nécessité, va vagabondant de lieu en lieu, sans vouloir travailler ni se soumettre à quoi que ce soit.
Annexes
Bibliographie
(es) José Camon Aznar, Francisco de Goya, t. III, Saragosse, Caja de Ahorros de Zaragoza, Aragón y Rioja. Instituto Camon Aznar, , 371 p. (ISBN978-84-500-5016-5).
(es) Juan Carrete Parrondo, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Madrid, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN84-604-9323-7), « Francisco de Goya. Los Caprichos ».
(es) Rafael Casariego, Francisco de Goya, Los Caprichos, Madrid, Ediciones de arte y bibliofilia, (ISBN84-86630-11-8).
(es) Gabinete de Estudios de la Calcografía., Clemente Barrena, Javier Blas, José Manuel Matilla, José Luís Villar et Elvira Villena, Goya. Los Caprichos. Dibujos y Aguafuertes, Central Hispano. R.A.de Bellas Artes de San Fernando. Calcografía Nacional, (ISBN84-604-9323-7), « Dibujos y Estampas ».
(es) Edith Helman, Transmundo de Goya, Madrid, Alianza Editorial, , 238 p. (ISBN84-206-7032-4).