Antoine Ferrand de Monthelon, fondateur de l'école de dessins, lègue en 1752 sa collection à la ville de Reims. Nicolas Bergeat organisait la collecte des œuvres d'art issue des institutions catholiques situées à Reims et le premier dépôt est constaté le 10 vendémiaire an II en l'ancien hospice des Magneuses. Le musée des Beaux-Arts est fondé en 1794 à partir des saisies révolutionnaires et est alors installé dans l'hôtel de ville. L'ouverture au public et le premier règlement sont du 11 germinal an VIII : « tous les quintidis de neuf heures à midi ». Tout au long du XIXe siècle, les collections sont complétées par des achats et des legs, notamment celui de Henry Vasnier en 1907, si bien qu'en 1908 la ville de Reims décide d'acquérir un bâtiment autonome pour accueillir le musée. Le choix s'oriente vers l'ancienne abbaye Saint-Denis, c'est un bâtiment dont la construction commença au IXe siècle sur la commande de Foulques le Vénérable, il remplaçait un ancien cimetière[1]. L'abbaye qui subit maintes avanies depuis la Révolution, siège du Directoire de district mais aussi entrepôt pour les œuvres d'art des églises vendues, caserne pour les troupes d'occupation russes en 1814 puis en 1815. C'est ainsi qu'il devint le grand séminaire en 1822, lui aussi confisqué en 1906 après la loi de séparation des Églises et de l'État, le musée y est transféré dans les bâtiments de l’ancienne abbaye Saint-Denis. Rénové depuis, le musée correspond en partie au palais abbatial du XVIIIe siècle, remanié au XIXe siècle.
Le président Poincaré inaugure le musée le . Pendant la Première Guerre mondiale, il a été touché alors que des collections s'y trouvaient. Dans les années 2010, un projet de rénovation du musée fait son apparition.
La ville de Reims a annoncé le 15 juillet 2018[réf. souhaitée], que le cabinet portugais de Francisco Aires Mateus, de Lisbonne, sera chargé du projet de réhabilitation et d'extension de l'actuel musée des Beaux-Arts. La mise en œuvre de ce dernier, d'un coût total de 45.3 millions d'euros, se déploiera sur plusieurs années. À la fermeture du musée au public le 22 septembre 2019 succède la phrase d'études, de fouilles archéologiques et de déménagement des œuvres vers les nouvelles réserves externalisées jusqu'à fin 2020, puis des années de travaux, avant une réouverture prévue courant 2025. Le musée continuera ses activités par une programmation hors-les-murs et par de nombreux prêts et dépôts d’œuvres en France et à l'étranger.
Collections
Le musée conserve avant tout des peintures, notamment des écoles flamandes et hollandaises et surtout françaises et aussi bien de l'art ancien que moderne.
Adam Camerius, Apollon, vers 1640, Huile sur toile, 118 x 93,3 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims (inv. 991.32.1), Ville de Reims.
Daniel de Blieck, Intérieur d'église, huile sur bois, 1654, 123,1 x 88,4 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims (inv. 992.7.1), Ville de Reims.
Georges Desvallières, Apollon et Daphné, huile sur toile, vers 1890, 350 x 250 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims (inv. 2007.7.1), Ville de Reims
Jacques Gruber, Les Singes, verre teinté et plomb, 1925, 201,5 x 201,4 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims (inv. 2008.4.1.0), Ville de Reims.
Félix Ziem, Vue d'Italie, huile sur toile, 19e siècle, 28,7 x 42,2 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims (inv. 887.3.69), Ville de Reims
Joseph-Marie Vien (attribué à), Saint-Jérome, huile sur toile, 1751, 98,7 x 135,8 cm, Musée des Beaux-Arts de Reims (inv. 866.12.2), Ville de Reims
Le musée des Beaux-Arts conserve et présente également des sculptures, des dessins (dont treize exceptionnels portraits peints sur papier par Lucas Cranach le Jeune[3] et présentés en alternance dans une salle spécifiquement aménagée), une série de neuf toiles à la détrempe (vers 1500) des anciens hospices de Reims, des gravures, meubles et objets d’art, collections qui sont toutes caractéristiques des plus grands mouvements de l'art des écoles européennes du XVIe au XXe siècle et classées selon une cohérence à la fois chronologique et thématique.
Vespasien somme Jérusalem de se rendre, dépôt des hospices.
Fin 2012 est organisé Les Arts de l’effervescence. Champagne ! ; cette exposition, reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication, accueille des prêts des grandes maisons de Champagne (dessins, vaisselle, tableaux…).
Une salle du musée touchée par un obus, Le Miroir.
Galerie classée.
Du au : Regard sur ... Lucas Cranach le Jeune : Attribués à Albert Dürer puis à Hans Holbein durant le XIXe siècle, puis enfin à Lucas Cranach l’Ancien et Lucas Cranach le Jeune, au XXe siècle, la recherche se poursuit au XXIe siècle, permettant d’affiner et de préciser l’origine et la paternité des dessins issus de l’École de dessin de Reims. Cranach le Jeune est donc l’auteur de ces œuvres qui depuis des siècles, à présent, font la réputation de notre musée des Beaux-Arts. Il était important pour la Conservation du musée de faire part de l’état de ces dernières découvertes établies à l’occasion de la rétrospective de 2015 sur l’artiste, à Lutherstadt Wittenberg (Allemagne) par les plus grands spécialistes, en concertation avec notre équipe. Outre la conservation des œuvres, la recherche sur celles-ci est l’une des missions de l’équipe scientifique du musée, la transmission en étant une autre. C’est l’intérêt des expositions Regard sur…, qui permettent entre autres une meilleure connaissance de nos collections. Nous poursuivrons notre travail, sur ce corpus exceptionnel par sa qualité et sa rareté. Nous tenterons de confirmer ou de retrouver l’identification des personnalités représentées, d’expliquer le rapport technique et artistique entre le dessin et la peinture. Dans le cadre de son nouveau projet de réaménagement, l’équipe du musée des Beaux-Arts devrait lancer une étude sur le temps et la nature de l’éclairage, ainsi que sur leur présentation. Elle mettra tout en œuvre afin de proposer au public une exposition permanente des treize portraits.
L'abbaye avec son église, actuellement la rue Libergier, l'entrée du musée sur la droite,
alors Grand séminaire, vue de la cour.
plan de 1775.
Certaines entités de l'ancienne abbaye Saint-Denis font l'objet d'une inscription aux monuments historiques. Le bâtiment d'entrée sur la rue est classé aux monuments historiques par décret du . La façade au fond de la cour avec sa galerie et la toiture correspondante ainsi que l'escalier d'honneur sont inscrits par arrêté du [4].
↑Reims et ses quartiers, Michel Thibault, Alan Sutton, 2007; page 33.
↑Jean-Pierre Lundy, née à Reims en 1809, décédé à Paris en 1886 fit un don à la ville, une centaine de tableaux du XIXe siècle, une maison de convalescence et de crèches.
↑Regard sur ... Lucas Cranach le Jeune au musée des Beaux-Arts de Reims, Reims, Direction de la communication, , 20 p. (ISBN978-2-911846-54-0, lire en ligne [PDF])
↑Henri Jadart, Nicolas Bergeat, dernier vidame du Chapitre, premier conservateur du Musée de Reims (1733-1815). Notice biographique accompagnée de documents sur la fondation et les collections du Musée de Reims à l'époque de la Révolution / par Henri Jadart..., Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1889.