Armand Guéry, fils d’un fabricant qui devint courtier en vins, fait toutes ses études (Sciences et Lettres) au lycée de Reims. Quand il eut terminé son service militaire, il prit quelques leçons d'Auguste Rigon, qui lui fit copier des paysages. C'est le vif désir qu'eut Armand Guéry de voir les Pyrénées, les Alpes, l'Italie. Ces voyages l'incitèrent fortement à s'exercer d'après nature, afin de pouvoir fixer ses souvenirs. Il eut la ferme volonté d'arriver au résultat par ses seules forces.
Dès 1879, il exécuta ses deux premières grandes études sur nature sur les bords de la Semois. En 1880, il exposait l'une d'elles à Reims à la Société des Amis des Arts : Les roches de la Semoy à Tournavaux, avec en plus une vue de la Vesle à Sept-Saulx. Ce premier début en public lui fut favorable, puisqu'il vendit ces deux mêmes toiles, et eut l'oreille de la presse.
Élève de Paul Emmanuel Peraire et d'Alexandre Rapin, il n'a commencé à peindre sérieusement qu'à 30 ans. En 1882, il affronta le Salon à Paris, avec son tableau : une Plaine en Champagne, qui fut beaucoup remarqué. C'en était fait, son séjour d'artiste devait être désormais Paris où il vint se fixer en mars 1883. Il fait partie de la Société des artistes français et gagne toutes les récompenses : médaille honorable en 1885, prix Raigecourt-Goyon en 1890, médaille de 3e classe en 1891, médaille de 2e classe en
1894 et hors concours. Il obtient également une mention honorable en 1900 aux États-Unis.
Il s’est marié en 1886 avec Marie Turquin, la fille d’un berger. Veuf en 1900.
Armand Guéry habita 5, rue de Charleville à Reims. Il possédait une belle propriété, la villa des fleurs, disparue pendant la Première Guerre mondiale, à Pontgivart, presque en face de l’église. Il s’installe dans ce hameau en 1894 et eut aussi un atelier au 135 bis, rue de Rome (Paris) en 1905.
Armand Guéry est qualifié de Gargantua de la peinture, il avait déjà produit en 1898, selon Armand Bourgeois, environ 1400 toiles, dessins, pastels, aquarelles, études, etc.
Une plaine en Champagne (salon de 1882), collection de Van der Linden, d'Anvers ;
Ramasseuse de pissenlits (médaille à Chaumont, en 1882) ;
Le soir à marée basse à Villerville, qui obtint la mention honorable au salon de 1885, et fut acheté par S. V. Fornaris (Nouvelle-Orléans) ;
Matin en Champagne (médaillé, Moulins, 1885) ;
Matinée dans les grèves de la Champagne pouilleuse (salon de 1886, musée de Morlaix) ;
Soir à Martigny-les-Bains (salon de 1886, pastel acquis par l'État, musée de Sedan) ;
Port de Genève au crépuscule (salon de 1887, ambassade de Saint-Pétersbourg) ;
Le Mont-Blanc et la Vallée de l'Arve (salon de 1887, Argyll, Nouvelles-Orléans);