Moshe ibn TibbonMoshe ibn Tibbon
Moshe ben Samuel ibn Tibbon est un rabbin, exégète et traducteur provençal du XIIIe siècle. Éléments biographiquesMoshe ibn Tibbon naît à Marseille. Fils de Samuel ibn Tibbon, le traducteur du Guide des égarés de Moïse Maïmonide, il poursuit l'œuvre de son père en traduisant d'autres ouvrages du Maître, tout en produisant parallèlement une œuvre propre. L'importance quantitative de sa production, florissante entre 1240 et 1283, suggère qu'il a vécu jusqu'à un âge avancé. Il a souffert, avec d'autres médecins juifs de Provence, de l'ordre du concile de Béziers (), qui interdisait aux médecins juifs de traiter des Gentils. ŒuvresCommentaires et explications de la BibleMoshe ibn Tibbon a écrit des commentaires sur le commentaire du Cantique des Cantiques, interprétant le texte de façon allégorico-philosophique, sous l'influence de Maïmonide. Ses opinions sont assez similaires à celles de son beau-frère Jacob ben Abba Mari, qu'il cite d'ailleurs fréquemment. Dans une longue préface, il traite de la forme poétique et du contenu philosophique du Livre, discutant particulièrement des trois classes de poésie selon l’Organon d'Aristote. Le commentaire a été imprimé à Lyck, en 1874. La discussion sur les formes poétiques, empruntée au commentaire sur le Cantique d'Immanuel ben Salomon, a été publiée par Leopold Dukes[1]. Il y mentionne en outre un commentaire sur le Pentateuque, qu'auraient lu Isaac de Lattes[2] et Guedalia ibn Yahya[3]. Haïm Yossef David Azulai (le Hid"a) confirme tenir d'une source ancienne qu'Ibn Tibbon aurait effectué un travail de ce genre[4]. Cependant, Juda Leon Mosconi (environ 1370) fait part, dans son supercommentaire sur Abraham ibn Ezra, de ses doutes quant à l'authenticité de ce commentaire, au vu de ses explications très insatisfaisantes. Moshe ibn Tibbon a également produit des traités sur des sujets plus restreints, comme les mesures dans la Bible (et le Talmud), conservé en manuscrit au Vatican (Vatican MSS., No. 298, 4[6]) et le Sefer (ou Maamar) hatanninim, mentionné par Isaac de Lattes[2] sans indication quant à son contenu, et qui disserterait, selon Joseph-Simonius Assemani[6], sur la création des Tanninim mentionnés en Genèse 1:21. Ibn Yahya le connaît sous le titre de Sefer haqinyanim[3], qui a été repris par le Hid"a[4] ainsi que par Isaac Benjacob[7], mais qui serait, selon Max Schloessinger, Isaac Broydé et Richard Gottheil, incorrect[8]. ApologétiqueMoshe ibn Tibbon a écrit le Sefer Pe'a, où il explique des passages aggadiques du Talmud et du Midrash de manière allégorique[9]. L'œuvre a été rédigée dans un but apologétique, en réaction aux efforts missionnaires de Raymond de Peñafort, qui a ouvert des écoles où les élèves apprennent les littératures juive et arabe afin de les discréditer. Face aux accusations d'anthropomorphismes, surtout dans le Midrash, Moshe ibn Tibbon répond que cela n'est le cas que chez celui qui a pris les passages anthropomorphiques au sens littéral et non au sens allégorique, comme l'enseigne Maïmonide[2]. PhilosophieMoshe ibn Tibbon est l'auteur d'une lettre sur les questions soulevées par son père, Samuel ibn Tibbon, à la lecture du Guide des égarés de Moïse Maïmonide[10]. Il aurait par ailleurs écrit un traité sur l'immortalité de l'âme, intitulé Olam Qaton, dont plusieurs versions manuscrites existent (entre autres Vatican MSS., n° 292, 2; Paris MSS. n° 110). Toutefois, certains manuscrits attribuent l'œuvre à son père, voire à son grand-père Juda ibn Tibbon[11]. Œuvres erronément attribuéesGuedaliah ibn Yahya attribue erronément à Ibn Tibbon la rédaction d'un Sefer hakolel, d'un Sefer hamelek, et d'un Sefer 'Assarah Devarim[12],[11]. On l'a également crédité d'un commentaire sur les Pirke Avot (un traité de la Mishna), sur les azharot (un type de poème liturgique) de Salomon ibn Gabirol, et de notes sur le Sefer Hamadda de Maïmonide[11]. TraductionsLe nombre de traductions réalisées par Moshe ibn Tibbon dépasse le nombre de ses œuvres propres. Situé dans la tradition familiale des Tibbonides, il a traduit de nombreux travaux philosophiques, en particulier ceux de Moïse Maïmonide. Il a également traduit des œuvres de mathématiques, d'astronomie et de médecine. Traductions des travaux de Maïmonide
Traductions des travaux d'Averroès
Ces traductions d'Averroès ont été abondamment utilisées, notamment par Gersonide dans ses supercommentaires. Autres traductions
Les autres traductions ont été répertoriées par Steinschneider dans plusieurs de ses catalogues. Notes et références
Liens externes
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