Morpeth, depuis 1981 chef-lieu du comté de Northumberland[1],[2], est arrosée par la Wansbeck et se trouve à 2 km de l’autoroute A1. Quoiqu'une légende tenace attribue l'étymologie du toponyme à un crime[3], il est plus probable qu'il s'agisse là d'une corruption de Moorpath.
Histoire
Morpeth est à l’origine un gué important de la Wansbeck[4]. Au terme de la Conquête normande, il devient possession des barons de Merlay, qui y font édifier une motte castrale[4] avant 1095. L’Abbaye de Newminster (1138) est une fondation de Ranulf de Merlay[5], seigneur de Morpeth, et de sa femme Juliana, fille de Gospatrick II de Dunbar : c’est l’un des premiers couvents de femmes de la tradition de Fountains[6]. La ville a obtenu le statut de boroughpar prescription. Le roi Jean accorda en 1199 une charte portant droit de foire à Roger de Merlay[7] (ce marché se tient toujours aujourd'hui, le mercredi). La ville a été incendiée en 1215 au cours de la Première Guerre des barons[8]. Au XIIIe siècle, un pont de pierre remplaça le dernier pont en bois franchissant la Wansbeck[4]. Le château de Morpeth a été édifié au XIVe siècle par Ranulph de Merlay à l'emplacement d'un ancien donjon : il n'en subsiste que l'entrée (reconstruite à l'initiative du Landmark Trust en 1990 et qui est louée aux particuliers) et les ruines des remparts[8].
L’antiquaire royal John Leland décrivait en 1540 Morpeth comme une ville « toute en longueur et magnifiquement bâtie avec ses maisons basses (...) bien plus jolie qu’Alnwick ». Au cours du Rough Wooing (1543–50), la ville dut supporter l'entretien d'une garnison de mercenaires italiens[9].
En 1552, le héraut d'armes William Hervey accorda au bourg de Morpeth le droit d'ajouter à la cotte de mailles du blason de Roger de Merlay, une tour vermeille. Dans ses lettres patentes, Hervey précise qu'il a inclus le armoiries d’un noble et preux chevalier... « for a p'petuall memory of his good will and benevolence towardes the said towne »[10].
Morpeth reçut sa première charte du roi Charles II : elle confiait l'administration de la ville à sept corporations ou guildes : celles des tailleurs, des tanneurs, des fourriers et teinturiers, des forgerons, des cordonniers, des tisserands et des bouchers[8]. Cette charte demeura en vigueur jusqu'à la réforme du Municipal Corporations Act (1835). Jusqu'au XIXe siècle, Morpeth demeura l'un des plus gros marchés de bétail du nord de l'Angleterre[8] ; mais l'arrivée du chemin de fer facilita l'accès vers le marché de Newcastle[4].
Tout comme le reste des Îles Britanniques, Morpeth bénéficie d'un climat océanique marqué par des étés frais et des hivers doux. La station météorologique locale enregistre la température et les précipitations à Cockle Park, au nord de la ville.
Extrêmes sur la période 1971–2000 à Morpeth (Cockle Park, alt. 95 m).
↑Cf. « The title belongs to Morpeth », Morpeth Herald, (lire en ligne).
↑Le siège du comté de Northumberland déménage de Newcastle upon Tyne à Morpeth le 21 avril 1981 (cf. « Northumberland County Hall moved from Newcastle upon Tyne to Morpeth », London Gazette, no 48579, ).
↑Cf. Allen Mawers, « Did murder pave the way for town’s unusual name? », Morpeth Herald, (lire en ligne)
↑Selon certains historiens, Ranulf de Merlay serait Ranulf du Merle, baron normand dont le nom aurait été altéré. Notamment, John Hodgson cite page 105 de son livre «A history of Morpeth» (Grahram, 1832), j'acte de donation de 1129 de «Willielmi de Merley» dont l’extrait suivant utilise le nom «de Merle» : «...Pro anima mea et uxoris mee Menialde et pro filiis meus Ranulpho de Merle et Goffrido et Morello et aliis fillis meis omnibus...»
↑D’après Public to get a say on future of historic Charter Market, Castle Morpeth Borough Council
↑ abc et dD’après Samuel Lewis, A Topographical Dictionary of England, (lire en ligne), « Morpeth (St Mary) »
↑D’après Historical Manuscripts Commission, vol. 1 : 12th Report & Appendix, Duke of Rutland, , « Dacre to Rutland, 14 octobre 1549 », p. 44–5.
↑(en) Arthur Charles Fox-Davies, The book of public arms : a complete encyclopædia of all royal, territorial, municipal, corporate, official, and impersonal arms, Londres, , 922 p. (lire en ligne)