Moréac
Moréac [mɔʁeak] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne. GéographieSituationLa commune se situe dans le Nord du département du Morbihan, au Nord-Est de Locminé. Relief et hydrographieLe relief de la commune est vallonné : la ligne de crête la plus élevée, située au centre sud du territoire communal, orientée Ouest-Est de Lann Pell à l'Ouest au Cranno à l'Est, et passant au sud du bourg, est située vers 140 et 120 mètres d'altitude, culminant à 149 mètres au lieu-dit Beauregard. Une autre zone élevée se trouve dans la partie nord-est du finage communal : elle atteint 131 mètres d'altitude dans la Lande de Bergero et 124 mètres dans la Lande du Scaouët, entre le Golud et Corcorec (ces deux endroits sont devenus des sites de parcs éoliens). Le bourg est vers 120 mètres d'altitude. Les points les plus bas se situent dans les vallées : celle de l'Ével est à 80 mètres à son entrée dans la commune (étang de Réguiny) et à 55 mètres à sa sortie du territoire communal.
L'Ével, un affluent du Blavet, sert de limite nord à la commune avec Réguiny et Évellys ; trois de ses affluents de rive gauche servent aussi de limite communale : le Ruisseau de Pont-Cassac (nommé Ruisseau de Kerropert dans sa partie aval), sépare à l'Est, le finage de Moréac de celui de Radenac et alimente l'étang de Réguiny, limitrophe de cette commune ; le Ruisseau du Moulin du Fou, sert en partie de limite ouest avec Plumelin et Remungol ; au sud le Tarun sépare Moréac de Bignan et Locminé ; un quatrième affluent de l'Ével, le Ruisseau de Saint-Ivy, draine le centre nord du territoire communal, passant un peu à l'Ouest du bourg de Moréac. Le Ruisseau de Keriolas, affluent de la Claie, elle-même affluente de l'Oust, a son bassin de réception dans la partie sud de la commune, et sert, sur une petite partie de son cours, de limite avec Saint-Allouestre. ClimatLe climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2]. Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1994 à 2020 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Source : « Fiche 56140001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
TransportsLa commune est traversée par des axes routiers importants : la Route nationale 24, axe Rennes-Lorient, aménagée en voie expresse, passe dans la partie sud du territoire communal ; la D 767 (ancienne Route nationale 167), est aussi aménagée en voie expresse entre Vannes et Pontivy et traverse selon une orientation sud-nord la partie ouest de la commune ; la D 17 s'y embranche en diection de Naizin et Rohan. L'échangeur de Kerabuse, situé au carrefour des deux voies expresses précitées, se trouve dans la partie sud-ouest de la commune, aussi desservie par l'échangeur du Bardeff situé sur la RN 24 à l'est du précédent, et qui a permis le développement d'une importante zone industrielle à proximité. Le bourg lui-même de Moréac est à l'écart de ces importants axes routiers desservi uniquement par des routes secondaires (D 117, D 180, D 181) Habitat et paysagesLa commune présentait traditionnellement un paysage de bocage avec de nombreuses landes (surtout dans sa partie nord : toponymes "La Lande de Roscoët", "La Lande de Bergero", "La Lande du Scaouët", "La Lande du Bois") et un habitat dispersé en de nombreux écarts formés de hameaux (appelés loclement "villages") et fermes isolées. Mais le paysage communal a été transformé par les voies expresses (qui ont provoqué un remembrement), la création de zones industrielles et artisanales et un développement important du bourg avec la création de nombreux lotissements à sa périphérie. Une rurbanisation limitée est perceptible par exemple aux alentours du hameau de Kergal. La partie sud-ouest de la commune, située en périphérie de Locminé, ville de faible superficie, est désormais urbanisée (quartier de Ty Moten, zone industrielle de la Maison Brûlée). Le Nord de la commune a davantage conservé son aspect rural. UrbanismeTypologieAu , Moréac est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Locminé[Note 4], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 5],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Moréac, dont elle est la commune-centre[Note 6],[10]. Cette aire, qui regroupe 1 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12]. Occupation des solsLe tableau ci-dessous présente l' occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
ToponymieAttestée sous la forme Moriacum en 1008[14], Moreyac en 1273, Moreiac en 1280, Moreac en 1387[15]. L'hypothèse la plus couramment admise concernant l'origine du nom en fait le fait provenir du nom d'un ancien domaine gallo-romain, ce que le suffixe ac laisse supposer ; toutefois une autre hypothèse, qui semble peu crédible, dit qu'en raison de richesse du sol en minerai de fer, dont l’extraction avait débuté dès l'époque gauloise, vers le IIIe siècle de notre ère, les Gallo-Romains auraient fait garder les carrières et les forges par des mercenaires recrutés en Mauritanie. Leurs descendants leur auraient laissé leur nom « Mauriacus »[16],[réf. à confirmer]. HistoirePréhistoire et Antiquité52 haches à douille en bronze, soigneusement rangées, ont été trouvées à Boëdic en Moréac vers 1895, mais malheureusement dispersées par le paysan découvreur[17]. Louis Rosenzweig indique la présence d'un menhir d'à peu près 2 mètres de hauteur près de la chapelle Saint-Jean et d'un retranchement important près de Bot-Coët[18]. Joseph Mahé le décrit en 1825 comme « un sillon de terre, haut d'environ six pieds, long d'environ quatre-vingt-dix pas, qui forme une ligne droite »[19] et selon Joseph-Marie Le Mené « il se compose de forts parapets et de larges douves » ; Une amphore y a été trouvée en 1852[20]. Le nom « Moréac » désigne un ancien domaine gallo-romain. Moyen ÂgeMoréac serait une paroisse primitive, qui aurait été occupé par des Bretons venus des Îles britanniques vers le VIe siècle, ce qui explique la toponymie bretonne de la plupart des lieux-dits. Un monastère, nommé Loc-Menech en Moréac [aujourd'hui Locminé, alors en Moréac et devenu une paroisse séparée en 1038], associé à l'abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys, aurait existé et aurait été abandonné en 885 à la suite des invasions normandes, les moines émigrant ensemble hors de Bretagne ; il aurait été restauré par la suite, mais serait devenu un simple prieuré[21]. La famille de Moréac, dont la seigneurie était alors importante, fut connue vers le milieu du Moyen-Âge : Geoffroy de Moréac est cité en 1125 ; Thibaud de Moréac (décédé le ) fut évêque de Dol[22]. Aux XIIe siècle et XIIIe siècle Moréac dépendait des seigneurs de Lanvaux[22]. Selon Jean-Baptiste Ogée, en 1280, Pierre de Tronchâteau, chevalier, seigneur de Moréac, vendit cette seigneurie à Geoffroi de Rohan, dans la famille dans laquelle elle est toujours restée. En 1420, les manoirs sont Kermenay, à Jean de Kermenou ; Kergozlai, à Eon de Réan ; Pengevily, à Jean de Bréac ; le Roscouet, à François du Roscouet, Kerderien, au nommé Pengréal ; Bernac, à N[23]. Selon un aveu de 1471, Moréac était, au sein de la vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan[24]. Des membres successifs de la famille de Kermeno furent sergents féodés[Note 7] pour le compte des Rohan[16]. La famille du Roscoet [Roscouet], seigneur du dit-lieu, en Moréac, est représentée aux montres et réformations de l'évêché de Vannes entre 1481 et 1536[25]. Temps modernesLa paroisse était divisée en six frairies (Bourg, Bourgneuf, Saint-Ivy, Lojean, Faouët et Sainte-Anne). et possédait 8 chapellenies (Saint-Jacques du Bourgneuf, Saint-Esprit du Faouët, du Saint-Sacrement [dans l'église paroissiale], Saint-Ivy, Saint-Jean [Lojean], Roscoët, Kerdréan et Saint-Julien)[22]. Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Moréac en 1778 :
Révolution françaiseVincent Le Gac, recteur de Moréac entre 1773 et 1791 refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et devint donc prêtre réfractaire : il disparut dans la tourmente révolutionnaire sans que l'on sache ce qu'il devint. Le curé Bellec fut déporté à l'Île de Ré. Dans la nuit du 3 au 4 floréal an IX (23 au ) une bande de 7 ou 8 chouans (comprenant notamment Gomez, Boulvais [de Saint-Allouestre] et Colomban Julé[Note 9] [de Moréac]), agissant semble-t-il d'après un ordre de Pierre Guillemot, enlevèrent (en raison de leur soutien à la Révolution et à la République) le maire Yves Le Toquin, l'adjoint au maire Jean Le Corvec (meunier du moulin de Bourgneuf), Mathurin Auffredo (de Kermocard) et Clément Le Hazif, qu'ils assassinèrent près du château de Kerguéhennec[16]. XIXe siècleUne commune légimimisteEn février 1802 des chefs de bande des Chouans dont Légat et L'Annour (de Moréac), Mathurin Jean, Durban-Malabry et Milhac déposèrent les armes et se constituèrent prisonniers[27]. Bonaparte, alors Premier consul, demande le 15 prairial an XI () à son ministre de la justice Régnier de demander des renseignements sur les maires et curés de Moréac et des communes voisines, « ainsi que sur la situation de l'esprit public de ces communes et ceux des habitants qui pourraient être soupçonnés » de correspondre avec Georges Cadoudal[28]. Julien Guillemot, fils de Pierre Guillemot, fut l'un des chefs de la Chouannerie de 1832 (qui débuta dès 1831) ; il fut arrêté en octobre 1831 alors qu'il s'était caché dans une maison de Moréac, tentant d'échapper aux gendarmes qui le cherchaient[29]. En décembre 1831 une bande d'une quarantaine de réfractaires (par légitimisme et hostilité à la monarchie de Juillet) maltraita gravement dans le village du Crano des membres des familles Leveno et Le Bigot et leurs domestiques ; parmi les réfractaires furent reconnus François Le Barbier et Joachim Le Gal, de Moréac[30]. Quatre chouans de Moréac qui avaient jeté dans un brasier un patriote furent condamnés à mort le par le jury du Morbihan[31]. Le , la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine condamne René Audo, de Moréac, à 12 années d'emprisonnement pour « attentat contre la sécurité publique » et il est emprisonné un peu plus de 2 ans de novembre 1832 à février 1835 à la prison du Mont Saint-Michel[32]. En mars 1834, l'abbé Cadio, vicaire à Moréac, passé à la clandestinité depuis 25 mois, ami de Julien Guillemot et de Joseph de Cadoudal, fit sa soumission au sous-préfet de Pontivy[33]. Le des gendarmes voulurent arrêter trois hommes ivres mêlés à une dispute à la foire de Bougneuf en Moréac ; les paysans présents attaquer les gendarmes pour libérer les prisonniers. L'intervention de soldats de Locminé qui tirèrent des coups de feu sur la foule pour rétablir l'ordre provoqua une hécatombe : trois tués, entre 25 et 30 blessés dont 4 moururent les jours suivants[34]. En 1841 le décès d'un réfractaire, un nommé Métayer, victime de la fièvre typhoïde, fut le prétexte à plusieurs rassemblements de paysans (à Plumelin le 11 mars, à Moréac le 17 mars et à Naizin un peu plus tard. Métayer n'ayant rien fait d'extraordinaire, « on ne peut voir dans ce déploiement de pompe funéraire que la volonté de présenter comme honorable la conduite des réfractaires, d'encourager la résistance à la loi et de pousser leurs camarades à les imiter »[35]. La seconde moitié du XIXe siècleA. Marteville et P. Varin, continuateurs de Jean-Baptiste Ogée, décrivent ainsi Moréac en 1853 :
En décembre 1873 1 099 habitants des communes de Guidel, Plumelec, Saint-Servant, Cruguel, Plumelin, Locminé, Guéhenno, Moréac, Carentoir et Guénin demandent « le rétablissement, dans le plus bref délai, de la royauté en France, en la personne de Henri V, héritier légitime du trône de France »[37]. Lors de la campagne des élections législatives de 1876 le recteur de Moréac et son vicaire ont « vomi les plus grandes horreurs contre MM. Le Maguet et Cadoret » (candidats opposés au comte Albert de Mun, légitimiste, lequel fut élu député)[38]. À la fin du mois de septembre 1895 un terrible incendie, dû à l'imprudence d'enfants jouant avec des allumettes, détruisit 14 maisons dans le bourg de Moréac. L'absence de toute pompe à incendie dans la commune et la présence de meles de paille et de foin beaucoup trop rapprochées des habitations expliquent l'étendue du désastre. Les pompiers de Locminé arrivèrent, mais en raison du manque d'eau, il fallut alimenter les pompes avec du cidre, heureusement « très abondant cette année ». « Tout le bourg menaçait d'être la proie des flammes, lorsque plusieurs personnes ont promis une offrande, soi à Notre-Dame de Crénénan, soit à Sainte-Anne d'Auray ; c'est, sans doute, grâce à ce secours surnaturel que la direction du vent a tout à coup changé, et que la proportion des dégâts a été moins considérable » écrit le journal La Croix[39]. En décembre 1896 Moréac élit deux prêtres comme délégués sénatoriaux représentant la commune : le recteur de la paroisse et le directeur de l'école libre, l'abbé Thoret (aussi conseiller municipal)[40]. XXe siècleLa Belle ÉpoqueLes incendies étaient fréquents ; par exemple en mai 1901 le feu détruisit dans le hameau du Faouët en Moréac « deux corps de bâtiment composés d'une maison d'habitation, d'une cave, d'une écurie et d'une grange, le tout couvert en chaume. Tout le mobilier, la literie, linge, (...), paille, foin, grain, instruments aratoires et 32 barriques de cidre ont été la proie des flammes »[41]. Une maison est la proie des flammes au Petit Kerimard en juillet 1904[42]. Deux enfants meurent dans un incendie dans la ferme de Jean-Marie Picquot située à Kerboloch le [43]. En janvier 1905 le feu détruit une maison d'habitation à Prat-Paul[44] et une autre maison en avril 1905 dans le village du Golut[45]. En août 1906 c'est une maison et une écurie qui sont détruites par le feu au Bourgneuf[46]. Le c'est une ferme du hameau de Ker-Fricon qui est la proie des flammes[47] ; deux grandes fermes et leurs dépendances sont détruites par le feu en août 1913 au Bourgneuf[48] ; etc.. La ligne de chemin de fer à voie métrique des Chemins de fer du Morbihan allant de Locminé à Ploërmel, en passant par Moulin Gilet (lieu-dit situé à la limite nord de Moréac), ouvre en 1902 et celle allant de Moulin Gilet à Pontivy en 1905. Ces lignes on fermé en 1939.
Le le conseil municipal de Moréac, à l'unanimité, protesta contre la fermeture de l'école libre des filles et l'expulsion des religieuses de Kermaria. Il signale « l'indignation des pères et mères de famille qui réclament pour leurs enfants un enseignement chrétien » et « demande la réintégration des Sœurs dans le plus bref délai »[49]. Le plusieurs maires de la région, dont Martin, maire de Moréac, réunis à Pontivy, signent un texte dans lequel ils refusent de surveiller si les prêtres de leur paroisse utilisent la langue française, et non la langue bretonne, lors des leçons de catéchisme et des instructions religieuses[50]. En mars 1906 l'inventaire des biens d'église dut se faire sous la protection d'un escadron du 2e chasseurs, qui fut toutefois accieilli par des cris de « Vive l'armée ! » criés par des paroissiens[51]. En 1906 Paul Bourget a décrit l'histoire de "Mathurine l'Éleveuse", surnommée aussi "la maman aux soixante-douze enfants" ; cette femme, d'abord bergère, puis fille de ferme avant de se marier et de bâtîr une chaumière en 1868 près du ruisseau de Pont-ez-Hoah en Moréac, devint nourrice, puis, devenue veuve, se mit à s'occuper de tous les enfants des environs devenus orphelins ou dont les parents ne pouvaient s'occuper[52]. En 1912 25 enfants assistés du département étaient placés à Moréac dans des familles d'accueil[53]. En 1908 Marie Le Breton obtint le Prix de vertu décerné par l'Académie française pour avoir, depuis 1861, alors qu'elle était servante dans une ferme, remplacé la fermière décédée, élevé ses trois enfants et dirigé l'exploitation agricole, le fermier, alcoolique, en étant incapable, et ce, après avoir prononcé des vœux de chasteté et de pauvreté près du Tiers-ordre de Vannes[54]. La foire de Bourgneuf était organisée chaque année ; en 1908 elle se déroula le lundi 19 octobre : « On y trouve surtout des chevaux et des moutons.Les cultivateurs peuvent s'y procurer tout ce dont on peut avoir besoin dans une ferme : cordages, harnais, instruments aratoires, ustensiles de ménage » écrit le journal L'Ouest-Éclair, qui précise aussi que cette foire « autrefois durait huit jours », mais qu'elle a perdu de son importance tout en tenant encore « l'un des premiers rangs parmi les foires du pays de Locminé »[55]. En 1913 le même journal écrit qu'autrefois cette foire durait même quinze jours et que l'on y accourait de fort loin. « Mais aujourd'hui c'est surtout un lieu de rendez-vous pour la jeunesse des environs. Après les rudes travaux de l'été, il faut bien aussi sacrifier quelque peu au plaisir. Et puis c'est là que se nouent ou que s'affirment bien des relations, que se préparent les noces qui, au printemps, mettront toutes les têtes en fête, surtout cette année que les pommes sont abondantes. Car, en effet, il est de tradition de dire par ici que les années de cidre sont les années où il se fait le plus de mariages ». « La veille avait lieu ce qu'on appelle dans le pays la Petite Foire : les bergers et les bergères des communes avoisinantes ont tous congé ce jour-là pour s'y rendre »[56]. Un décret du président de la République Armand Fallières en date du attribue, à défaut de bureau de bienfaisance, les biens ayant appartenu à la fabrique de Moréac et actuellement placés sous séquestre à la commune de Moréac[57]. Les restes du manoir de Bourgneuf étaient encore visibles en 1913 : « on y voit encore une tourelle en poivrière et un pavillon qui disparaît sous les lierres. La maison est transformée en métairie. C'est l'ancienne demeure des sieurs de Rosily, dont nous avons retrouvé le nom sur l'une des cloches de l'église de Moréac ». On y remarque aussi « la chapelle d'un ancien prieuré du vocable de saint Jacques où on célébrait en grande solennité, en 1729, le mariage du sieur Marin de Moncan et de dame de Coetbourg de Bréquigny. La chapelle est dédiée à sainte Anne. On vient y invoquer saint Bieuzy contre la rage »[58]. Première Guerre mondialeLe monument aux morts de Moréac porte les noms de 201 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 9 sont morts en Belgique (dont 8 dès 1914, notamment à Maissin, Ham-sur-Sambre et Rossignol) ; Arthur Eonet est tué à l'ennemi lors de la Bataille de Sedd-Ul-Bahr en Turquie le ; 4 sont morts ans les Balkans, alors qu'ils étaient membres de l'Armée française d'Orient : Armand Le Coq et Joaquin Tonqueze en 1916 dans l'actuelle Macédoine du Nord, François Eveno en 1916 et Pierre Gillet (ce dernier de maladie après l'armistice le ), tous les deux en Serbie ; Jean Nicolo, matelot, est mort lors du naufrage du croiseur cuirassé Amiral Charner le ; Mathurin Le Pallec, Olézime Lecoq et François Trégaro sont morts alors qu'ils étaient en captivité en Allemagne ; Joseph Eonet est mort de maladie en 1917 en Suisse où il était interné ; la plupart des autres sont morts sur le sol français. Sept (Joachim Bernard (né le ), Mathurin Étienne, Joachim Lamour (né le ), Joachim Le Bras, François Le Gal, Mélian Ménahèze et Jean Pedrono) ont été décorés à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, Joachim Garel de la Médaille militaire, Joachim Lamour (né le ), Vincent Le Brazidec et Joachim Offreo de la Croix de guerre[59]. Le , Jean-Marie Le Bras, adjoint faisant fonction de maire à Moréac, est condamné par le tribunal de Pontivy « pour avoir refusé d'obtempérer aux rdres de réquisition du président de la commission de ravitaillement de Vannes »[60]. Dès novembre 1917, donc avant même la fin de la guerre, la commune de Moréac décida d'élever un monument aux morts pour la Patrie, lequel fut inauguré par Mgr Gouraud, évêque de Vannes[61]. Entre-deux-guerresEn septembre 1922 la commune de Moréac bénéficie d'une subvention du Conseil général du Morbihan pour les travaux entrepris afin de transformer l'ancien cimetière entourant l'église en place publique, « ce qui aura pour résultat d'embellir le bourg et ausi de faciliter la circulation dans sa traversée »[62].
En juin 1933 la croix de chevet de l'église paroissiale de Moréac est classée monument historique[63]. Seconde Guerre mondialeLe poste de commandement mobile du 4e bataillon des FFI du Morbihan se trouvait à Moréac[16]. Fin septembre 1943 quatre personnes (probablement des résistants) dérobèrent à la mairie toutes les cartes d'alimentation du mois d'octobre[64]. M. Prinklin, un réfugié du Nord âgé de 22 ans, qui s'était installé à Moréac, fut tué par des inconnus (probablement des résistants) en décembre 1943[65]. Le monument aux morts de Moréac porte les noms de 21 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[66] ; parmi elles un résistant (Gédéon Février) est fusillé par les Allemands le dans le village de Kergall[67] ; un autre résistant (Jean Duby) et trois autres personnes (Jean Marie Audo , son père Joseph Marie Audo, et Pierre Le Brazidec sont fusillés par les Allemands le dans le village de la Croix-Blanche[68] ; 3 résistants (Georges Le Berd, Hubert Mollo et Louis Nadan) et un chasseur parachutiste du 2e régiment de chasseurs parachutistes (Henri Filippi) ont été fusillés le à la carrière de Cosquer-Lojean[69] ; deux autres résistants (Roger Le Cam et Joseph Le Texier) sont fusillés le dans le village de Kerimars[70]. Onézime Le Cam, résistant, a été tué lors d'un combat le à Réguiny ; André Guillouzo, également résistant, a été tué lors des combats de la poche de Lorient le à Kervignac. Par ailleurs Émile Audo, Armand Charles, Jean Laudrin, Louis Laudrin, Jean Le Bot, Alphonse Le Garjean, Gérard Le Ralle et Jean Potel sont des soldats qui ont été tués lors de la bataille de France au printemps 1940. Henri Samson est mort le alors qu'il était prisonnier en Allemagne[59] Un monument commémoratif situé dans le village de Porh Legal, inauguré le , honore la mémoire de 105 résistants, soldats et victimes civiles du canton de Locminé tués par les Allemands[71]. L'après Seconde Guerre mondialeUn soldat (Henri Le Gaillard) originaire de Moréac est mort pour la France pendant la Guerre d'Indochine[59]. Le patronage catholique "La Garde Saint-Cyr" existait en 1955[72]. Le XXIe siècleLa création du canton de MoréacAlors que depuis 1801 Moréac dépendait du canton de Locminé, le canton de Moréac est créé par un décret du dans le cadre de la réforme administrative portant la création de nouveaux cantons et des conseillers départementaux : il regroupe 8 communes incluses dans l'arrondissement de Pontivy et 16 dans celui de Vannes. Ce canton a pris la dénomination de "canton de Moréac" car laciommune de Moréac est la plus peuplée de ce nouveau canton du centre de la Bretagne. Les éoliennes de MoréacAu Nord-Est de la commune, cinq éoliennes ont été installées en 2010 à la Lande Bergero et trois au lieu-dit Sulniac, sur des terrains privés : chacune a une hauteur de 78 mètres et avec les pales, leur hauteur atteint 123 mètres. Leur puissance installe totale est de 16 MW, soit la cosommation d'électricité de 13 000 foyers[73]. L'entreprise allemande Enercon a obtenu en 2021 l'autorisation de construire deux éoliennes de 180 mètres de haut, ce qui a provoqué de nombreuses oppositions et recours judiciaires (notamment de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et d'une association locale "Vent de Panique 56", ainsi que de plusieurs municipalités avoisinantes comme celle d'Évellys[74], et y compris celle de Moréac[75] (Moréac compte déjà 64 éoliennes dans un rayon de 17 km) ; mais les opposants ont été déboutés par la justice[76]. Blasonnement
Politique et administrationTendances politiques et résultatsListe des mairesDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[81]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[82]. En 2021, la commune comptait 3 698 habitants[Note 25], en évolution de −1,62 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %). ÉconomieL'industrie agroalimentaire est très présente à Moréac avec deux sites du groupe Bernard Jean Floc'h (Salaisons sur la ZA du Barderff et abattoirs à Kerbethune) et le site de surgélation du groupe Greenyard Frozen (ZA du Barderff le long de la RN24). Activités sportives et artistiques
EnseignementL'École primaire publique "Le Grand Marronnier" accueille 157 élèves, répartis en 7 classes, pendant l'année solaire 2023-2024. Langue bretonneÀ la rentrée 2017, 62 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue catholique (soit 14,4 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[85]. Culture locale et patrimoineLieux et monuments
L'église paroissiale Saint-Cyr
Selon la tradition, à Moréac, on adressait des neuvaines à saint Ivy pour abréger les souffrances des agonisants[86].
Personnalités liées à la commune
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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