Monette MartinetMonette Martinet
Monette Martinet, née Simone Keim en 1915 et morte en 2011[1], est une philosophe des sciences française. BiographieIssue d'une famille de « petits industriels juifs d’origine alsacienne », Simone France Keim naît le à Paris[2]. Elle fait ses études secondaires au lycée Lamartine, puis intègre les classes préparatoires du lycée Henri-IV ; élève de Michel Alexandre et d'Alain, elle s'y lie avec Madeleine Herr et Renée Charleux et y fait l'acquisition du grec ancien[2]. Admise en 1937 à l'École normale supérieure[2], elle fait partie des 41 élèves féminines reçues avant que le concours ne leur soit interdit en 1939[3]. Elle témoignera plus tard d'un sentiment d'exclusion à l'ENS, en raison notamment de l'exclusion du réfectoire aux femmes[4]. Elle échoue en revanche à l'agrégation féminine de philosophie en 1940[2]. Réfugiée en zone libre et écartée de l'enseignement du fait du statut des Juifs, elle est embauchée chez SVP, où elle rédige « des discours et des corrigés de dissertations, de thèmes et de versions »[2]. En 1942, elle épouse le médecin et militant Jean-Daniel Martinet, avec qui elle aura deux enfants et qui mourra en 1976[2]. Devenue enseignante au lycée de Chartres à l'issue de la guerre[2], elle réussit l'agrégation de philosophie au 4e rang en 1949[5]. En conflit avec l'Inspection générale de philosophie, elle choisit de rejoindre l'enseignement primaire, puis l'École normale d'Évreux[2]. Elle est ensuite affectée, de 1954 à 1961, comme secrétaire générale de l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses sous la direction de Louise Maugendre[2]. Elle y est aussi chargée de la formation des inspectrices et de la préparation aux CAPES et agrégation de philosophie, assurant une formation théorico-pratique ponctuée d'interventions extérieures en pédagogie et psychologie[2]. De 1961 à 1967, elle occupe un poste de maître-assistante à Fontenay, organisant des conférences de Martial Guéroult dont elle est proche[2]. Elle devient ensuite chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique en 1969[2]. Liée avec son mari à Messali Hadj et Natalia Sedova, elle côtoie en sa compagnie les milieux engagés aussi bien que le corps médical[2]. Elle participe aux réunions Groupe des dix, sans y prendre la parole[6]. Elle meurt le à l'hôpital Broca, âgée de 96 ans[2]. TravauxMichèle Le Dœuff souligne que du fait de son penchant pour l'érudition, elle a peu publié[2]. Outre une traduction en 1939 de Chrysippe de Soles qui reçoit les éloges de René Guastalla[7], elle fait toutefois paraître des années 1970 à 1990 quelques articles intéressant la physique cartésienne, traitée « de façon conceptuelle, institutionnelle et biographique », notamment « Le rôle du problème de la lumière dans la construction de la science cartésienne » (XVIIe siècle, 1982) et « Science et hypothèses chez Descartes » (Archives internationales d’histoire des sciences, 1974)[2]. Elle est par ailleurs l'autrice d'un ouvrage d'introduction à l'œuvre d'Henri Wallon, prolongement de son intérêt pour les questions de pédagogie et de psychologie, resté pour Étienne Balibar « l'une des meilleures interprétations de ce qui confère sa systématicité et son originalité à la pensée de l'auteur »[2]. Selon le même, on peut y trouver la « recherche d'une théorie aussi peu dogmatique que possible de la formation de la conscience de soi par la réflexion et l'exercice de la raison insérée dans l'expérience sociale »[2]. Ouvrages
Références
AnnexesBibliographie
Liens externes
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