Monchy-Humière est un bourg rural picard de la vallée de l'Aronde situé à 8 km au nord-ouest de Compiègne, 47 km à l'est de Beauvais et à 73 km au nord-est de Paris.
La commune se trouve à la confluence de la Payelle et de l'Aronde. Celle-ci est un affluent de l'Oise en rive droite, donc un sous-affluent de la Seine.
Une zone de marais de 8 ha utilisée comme tourbière dans les années 1950 puis en peupleraie jusqu'en 2011 entoure le cours d'eau. En 2019, une expérimentation est organisée pour la faire entretenir par des buffles d'Asie[1]. Le Conservatoire d’espaces naturels, associé à la reconversion du site, a mené un inventaire des espèces végétales et animales et fait abattre partie des peupliers pour favoriser la biodiversité. Le marais abrite en particulier le pigamon jaune, apprécié notamment par le périzome du pigamon, un papillon assez rare qui ne se trouve que sur des espaces répartis entre les Hauts-de-France, les Alpes et les Pyrénées. Le marais accueille également le vertigo des moulins, un escargot qui se nourrit d’algues, de champignons et de bactéries, ainsi que la libellule déprimée, sensible aux pollutions de l’eau et le bruant jaune[2]
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 673 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Margny-lès-Compiègne à 7 km à vol d'oiseau[5], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 633,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Monchy-Humières est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Compiègne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 101 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (79 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (73 %), forêts (9,8 %), zones urbanisées (7,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6,1 %), zones agricoles hétérogènes (2,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,7 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
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Le nom de la localité est attesté sous les formes et viam de Monchi (1159) ; ad Monci (1190) ; Monchiacum super Harundam (1238) ; prope Monchiacum petrosum (1241) ; Monchy l’abbaye (1242) ; Monchiacum petrosum super Arundam (1253) ; Munciacum super Harundem (vers 1260) ; Monchiacus petrosus (XIIIe) ; la ville de Monci le perreus (1292) ; Munciacum petrosum (1310) ; Moncy (1311) ; Moncy le perreux (1373) ; Monchy sur aronde (XIVe) ; eccl. de Monchiaco petroso (XVe) ; Monchy Humieres (vers 1500) ; Monchi le perreux (1510) ; Monchy le perreulx (1514) ; Moncy le Pereux (1515) ; Monchy le perreux (1550) ; Monchi le pierreux (1570) ; Monssy le perreux (1581) ; Monci (vers 1590) ; Moussi le pereux (1595) ; Monchi sur Aronde (XVIe) ; Monchy le Pereux (1667) ; l’abbaye de Monchy le perreux (1683) ; Mouchy (XVIIe) ; Monci le perreux (XVIIIe) ; Monchy-Humières (1840)[15].
Le nom de Monchy dériverait d'un nom de domaine gallo-romain, Monciacum ou Montiacum[16].
Toutefois, la légende locale renvoie le nom du lieu à Monchiacum Petrosum en 1253[15], “le domaine des moines de Pierre” qui deviendra Monchi le perreux en 1510[15], ce suffixe étant remplacé lorsque le maréchal d’Humières, devenu propriétaire des lieux, y ajoute son nom[17].
Le nom d'Humières désigne un endroit planté d'ormes[18].
Histoire
A l'époque mérovingienne, le site est défriché et mis en valeur par les moines de l’abbaye Saint-Pierre de Corbie, qui y disposaient d'un vaste domaine[17].
Une motte féodale est implantée au sommet de la colline au XIIe siècle par la famille de Roye pour surveiller le passage de l’Aronde[17].
Mathieu de Roye, de retour de croisade pose en 1238 les fondements d’un couvent de religieuses cisterciennes au lieu-dit l’Hermitage. Celui-ci subsiste jusqu’au XVIIe siècle[17].
Lors de la guerre de Cent Ans, Guillaume de Flavy fait bâtir une forteresse en bordure de la rivière[17].
Louis III de Crevant transforme ce château en une vaste demeure de style renaissance, qu'aménage somptueusement le maréchal d’Humières au milieu du XVIIe siècle, qui fait dessiner un vaste parc selon les plans de Le Notre et creuser des pièces d’eau dans l’esprit de celles de Versailles[17]. On estime que le château de Mouchy était une merveille du Grand Siècle[19]. Louis XIV néanmoins sa terre de Monchy-Humières en duché par lettres du mois d', qui portent que le duché passerait au mari de Julie de Crevant, sa troisième fille.
En 1666 il existait un camp militaire à Sourche[20].
Le château est saisi le 27 Messidoran VII comme bien national et vendu. L’aile orientale et les salles d’honneur sont démolies. Seule subsiste de l’ancienne forteresse une tour à poivrière, intégrée dans l’aile restante, face au village[17]
Première Guerre mondiale
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Après avoir été le chef-lieu d'un fugace canton de Monchi, la commune fait partie depuis 1801 du canton de Ressons-sur-Matz[22]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[25].
En 2022, la commune comptait 776 habitants[Note 3], en évolution de +3,6 % par rapport à 2016 (Oise : +0,87 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 34,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 19,9 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 384 hommes pour 392 femmes, soit un taux de 50,52 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[27]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,3
2,4
75-89 ans
5,7
16,1
60-74 ans
13,7
19,6
45-59 ans
21,1
27,8
30-44 ans
22,6
14,3
15-29 ans
15,9
19,3
0-14 ans
19,7
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[28]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Golf du château d’Humières[29], de 18 trous situé à la sortie du village en se dirigeant vers Rémy, implanté dans la forêt et les marais du parc d’une propriété datant du XVIIe siècle, sur une surface de 56 hectares, créé en 1987, à l’initiative d’une Japonaise, Masako Ohya[30],[31].
L'église Saint-Martin, édifiée au XIIe siècle et remaniée aux XVIe et XIXe siècle. Une chapelle latérale contenait le mausolée du maréchal d’Humières[17].
Ancienne abbaye Notre-Dame de Monchy, abbaye de religieuses cisterciennes fondée en 1238 sur un coteau de la vallée de l'Aronde par Matthieu de Roye et son épouse[32]. Au XVe siècle, l'abbaye fut abandonnée et confiée par l'abbé de Cîteaux aux religieux de l'abbaye d'Ourscamp, qui y établirent un prieuré. En 1671, le maréchal d'Humières obtint de Louis XIV la restauration en tant qu'abbaye de femmes, de l'abbaye de Monchy, dont l'activité se prolongea jusqu'à la fermeture des abbayes ordonnée par l'assemblée constituante, en 1790. Elle comptait alors, outre l'abbesse, Marie Marguerite du Passage, vingt religieuses et treize sœurs converses[33]. Les bâtiments de l'abbaye furent détruits dans les premières années du XIXe siècle[34].
Le lavoir, situé à la sortie du village en direction de Baugy, le lavoir de Monchy-Humières borde la « rue du Château ». Il est construit sur une berge de l'Aronde (Aronde signifie « hirondelle » en ancien français), et surplombé d'un petit pont de pierre et de brique. L'ouvrage daterait au plus tard des années 1850.
D'après d'anciennes cartes postales, il devait y avoir présence de « bassins » à l'intérieur du lavoir. Ces bacs devaient être remplis d'eau venant de la rivière. En effet à l'époque l'eau de la rivière était plus haute notamment à cause d'écluses présentes en aval pour le fonctionnement des féculeries. De l'autre côté de la rivière, la berge descendait en pente douce et servait ainsi d'abreuvoir.
Il a été restauré en 2007 par un groupe du « Chantier Jeunes » qui l'ont remis en état pendant deux semaines et redécouvert un de ses anciens bacs.
Promenade aménagée dans le marais, où est organisée une promenade longue de 1,5 km. Son origine est à la depuis la passerelle en bois située sur la route entre le bourg de Monchy-Humières et Gournay-sur-Aronde, à proximité du golf[2].
Personnalités liées à la commune
Dreu de Roye était en 1321 seigneur de Monchy[17].
Louis de Crevant, duc d’Humières (1628-1694), maréchal de France, développa considérablement le château et son parc, qui aurait été dessiné par Le Nôtre ;
Élisabeth de Crevant d'Humières, sœur du précédent, première abbesse (1671-1684) du monastère cistercien restauré de Monchy-Humières[35] ;
Anne-Louise de Crevant d'Humières (1658-1710), nièce de la précédente et fille du maréchal duc d'Humières, deuxième abbesse (1684-1710) du monastère restauré[36] ;
Michel Félibien (1665-1719), moine bénédictin, auteur de La Vie de Madame d'Humières abbesse et réformatrice de l'abbaye de Monchy de l'ordre de Cisteaux, décédée le , J. Estienne, Paris, 1711, lire en ligne ;
Stendhal, épris de la comtesse Curial, propriétaire du château au début XIXe siècle, séjourne à plusieurs reprises au château[17].
Madame Masako Ohya, plus connue sous son surnom « la milliardaire rose », propriétaire du château de Monchy-Humières de 1980 à la fin des années 1990 et créatrice du golf[31].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Élie Julien, « Monchy-Humières : des buffles d’Asie pour entretenir la zone humide : Les deux bovins ont été installés dans l’ancienne peupleraie. Pendant deux mois, ils vont permettre de lutter contre la prolifération d’une plante envahissante », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Une promenade tracée dans le marais de Monchy-Humières : Le Conservatoire d’espaces naturels met en valeur une zone humide, autrefois dévolue à la production de peupliers. Un parcours pédagogique a été inauguré », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Frédéric Ameele, « Le golf de Monchy-Humières remonte la pente : Après avoir été placé en liquidation judiciaire, le parcours 18 trous retrouve un nouvel élan », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bLucien Djani et Raphaëlle Fouan, « Le Golf de Monchy-Humières veut séduire au-delà des golfeurs : La direction du Golf du château mise sur le parcours 18 trous, mais aussi le bar et le restaurant », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Le golf a été créé en 1987, à l’initiative d’une Japonaise, Masako Ohya, séduite par les lieux et passionnée par ce sport. Disparue en 1999, elle était surnommée la milliardaire rose, ayant une prédilection pour cette couleur. Elle avait toujours sur elle les cendres de son mari dans un sac Chanel. Le dessin initial du parcours a été confié à l’architecte Patrice Simon. Rouvert en 2004, avec un dessin réorganisé par Marius Melotti, le club a retrouvé une seconde jeunesse... ».
↑[Dom Michel Félibien], La Vie de Mme d'Humières, abbesse et réformatrice de l'Abbaye de Monchy, Paris, Jacques Estienne, , 229 p. (lire en ligne), p. 10
↑Gaston Braillon, Les derniers cisterciens et cisterciennes des abbayes picardes à la Révolution, Compiègne, Société d'histoire moderne et contemporaine de Compiègne, , 115 p., p. 47, 95-96
↑Frédéric Guyon, « Monchy-Humières », sur histoire-compiegne.com (consulté le )
↑Dom Michel Félibien, La vie de Madame d'Humières, abbesse et réformatrice de l'abbaye de Monchy, de l'ordre de Cisteaux, Paris, Jacques Estienne, , 229 p. (lire en ligne), p. 12-31
↑[Dom Michel Félibien], La Vie de Madame d'Humières, abbesse et réformatrice de l'Abbaye de Monchy, de l'ordre de Cisteaux, Paris, Jacques Estienne, , 229 p. (lire en ligne), p. 29-229
↑« Monchy-Humières : Ils reconstituent l'époque de Napoléon », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).