Historiquement le terme Mignon qualifiait celui qui menait les Ménies (ou troupes armées des princes) soit un spadassin[1]. C'est à peine si le roi était en sûreté dans son Louvre et sa cour ressemblait à celle d'un petit prince d'Italie, entouré de complots et d'assassinats. Il lui fallait à son service, pour le protéger, des spadassins qu'on appela les mignons. Il a gardé ce sens en Anglais mais il s'écrit Minion sans G.
D'une manière générale, jusqu'à Henri III, il désigne un « serviteur des Grands », un familier ou un compagnon attaché à la personne des princes. C'est ainsi que pouvaient être nommés, sans intention insultante, les jésuites, « mignons de Jésus-Christ »[2],[3]
À la fin du XIIe siècle, « homme qui se prête à la lubricité d'un autre »[4]
En 1446, sous le règne de Charles VII, il désigne le jeune favori du roi : voir Mignon
Le terme figure dans Macbeth de Shakespeare, et d'autres écrits, orthographié minion et dérive du précédent
Au début du XVIe siècle, le nom mignon est réservé au fils préféré
Sous le règne d'Henri III, les calvinistes et certains catholiques ultras mènent campagne et qualifient les mignons du roi d'efféminés et de corrompus : le mot retrouve ainsi sa première occurrence, mais seulement dans ce cadre politique et propagandiste. L'apparition du sens péjoratif du mot coïncide avec la signature de l'édit de Beaulieu qui met fin à la cinquième guerre de religion en reconnaissant le culte protestant et en lui accordant de nombreuses garanties. Les catholiques ultras ne pardonnant pas au roi ces concessions aux protestants rebelles et l'accusant, lui et ses proches, de diverses turpitudes[2].