La première description du champignon pathogène date de 1904 et est due au mycologueallemand, Paul Christoph Hennings. Ses travaux se basaient sur des feuilles infectées d'Hevea brasiliensis collectées dans la haute Amazonie par l'explorateur et botaniste allemand, Ernst Heinrich Georg Ule, dans la vallée de la Juruá (Brésil) en 1901 et près d'Iquitos (Pérou) en 1902[5].
Initialement, deux formes de spores ont été reconnues : la forme sexuée (téléomorphe), Dothidella ulei, et une forme pycnidiale supposée asexuée (anamorphe), Aposphaeria ulei.
La forme asexuée hyphomycète a été décrite en 1911 au Surinam par J. Kuyper sous le nom de Fusicladium macrosporum.
En 1913, le mycologue anglais, George Edward Massee, décrivit la forme conidiale sous le nom de Passalora heveae.
Ensuite le mycologue français, Victor Cayla, en 1913, et le mycologue anglais, Thomas Petch, en 1914, ont conclu que les binômes Dothidella ulei, Aposphaeria ulei et Fusicladium macrosporum désignaient des formes différentes d'une seule et même espèce[2].
Le lien entre les formes sexuée et asexuée du champignon est confirmé en 1917 par le phytopathologiste suisse, Gerold Stahel, qui avait observé la connexion d'hyphes de différentes structures fongiques dans le tissu de feuilles infectées ; il renomma la forme sexuée, Melanopsammopsis ulei.
Plus tard, le mycologue néerlandais, Josef Adolph von Arx, a transféré cette espèce dans le genre Microcyclus et a suggéré, en se basant sur la morphologie de la forme hyphomycète, de type Passalora, une relation étroite avec le genre Mycosphaerella[6].
Le champignon Microcyclus ulei présente dans son cycle de vie trois stades morphologiquement différents, et produit trois types de spores : des conidies sur les feuilles jeunes immatures, des pycnospores sur les feuilles nouvellement arrivées à maturité et des ascospores sur les feuilles plus âgées, en pleine maturité.
Les conidies et les ascospores sont les principales propagules de l'infection, tandis que les pycnospores, qui ne semblent pas germer, ne constituent pas un agent efficace de diffusion du champignon[12],[13].
Le champignon hyperparasite Dicyma pulvinata (synonyme Hanfordia pulvinata) est capable d'attaquer Microcyclus ulei. Son éventuelle utilisation comme agent de lutte biologique contre ce dernier a été étudiée.
↑(en) Reinhard Lieberei, « South American Leaf Blight of the Rubber Tree (Hevea spp.): New Steps in Plant Domestication using Physiological Features and Molecular Markers », Annals of Botany, vol. 100, no 6, , p. 1125–1142 (PMCIDPMC2759241, DOI10.1093/aob/mcm133, lire en ligne).
↑(de) P. Hennings, « Über die auf Hevea-Arten bisher beobachteten parasitischen Pilze », Notizblatt des Königl. botanischen Gartens und Museums zu Berlin, Botanischer Garten und Botanisches Museum, Berlin-Dahlem, vol. 4, no 34, 145 avril 1904, p. 133-138 (DOI10.2307/3994193, lire en ligne).
↑ a et b(en) Braz Tavares da Hora Júnior et al., « Erasing the Past: A New Identity for the Damoclean Pathogen Causing South American Leaf Blight of Rubber' », PLOS ONE, (DOI10.1371/journal.pone.0104750, lire en ligne).
↑(en) Urs Eggli et Leonard E. Newton, Etymological Dictionary of Succulent Plant Names, Springer Science & Business Media, , 266 p. (ISBN978-3-662-07125-0, lire en ligne), p. 247.
↑(es) Ibonne Aydee García Romero, Fabio Ancízar Aristizábal, Dolly Montoya Castaño, « Revisión sobre el hongo Microcyclus ulei, agente causal del
mal suramericano de la hoja del caucho », Rev. Colomb. Biotecnol., vol. VIII, no 2, décembre 2006 pages= 50-59 (lire en ligne [PDF]).
↑(en) Reinhard Lieberei, « South American Leaf Blight of the Rubber Tree (Hevea spp.): New Steps in Plant Domestication using Physiological Features and Molecular Markers », Ann Bot., vol. 100, no 6, , p. 1125–1142 (PMCIDPMC2759241, DOI10.1093/aob/mcm133, lire en ligne).