En 1946, Michel Rodde revient vers l'administration diplomatique tout en fréquentant l'atelier d'Édouard Georges Mac-Avoy de l'Académie de la Grande Chaumière à Paris[2]. En 1956, il démissionne de l'administration pour succéder à Robert Humblot comme professeur de dessin à l'École des métiers d'art, puis, en 1965, à Jean Aujame à l'Académie de la Grande Chaumière.
Les voyages de Michel Rodde sont liés tant à ses expositions à l'étranger qu'à ses recherches picturales : New York (1960 et 1964), l'Égypte (1974 et 1979), le Japon (en 1989 où il séjourne à Itsuku-shima, Kyoto, Nara et Tokyo), la Norvège (où en il s'intéresse notamment aux Îles Lofoten).
« Michel Rodde est un méridional sans accent. Autre paradoxe, c'est à 29 ans qu'il est venu à la peinture. Fonctionnaire, il se morfondait à Dijon pendant l'occupation, et il eut l'idée de se mettre à peindre. Depuis, il n'a plus cessé de manier pinceaux et couteau à palette. Il s'est lancé à corps perdu dans l'aventure. La réussite est rapidement venue le récompenser. Le prix Othon-Friesz obtenu en 1952 conjointement avec Commère l'a fait connaître des amateurs et des critiques. Il aime les paysages de barrages et — dernier paradoxe — les jardins où il trouve les contrastes d'ombre et de lumière qui lui sont chers. » - Jean-Paul Crespelle[6].
« Alerte, il vide de leur poids les fruits, les fleurs, les poissons, les toits, et les projette, pour les rattraper tout aussitôt. Avec lui, rien ne se perd, nul trait, nul touche, nul ton suave, tout retrouve sa place précise, comme par miracle. Certes, son habileté est extrême, mais elle demeure constamment sensible. Cette élégante liberté, cette adresse souriante impliquent une science technique consommée. » - Henri Héraut[7]
« Il y a peu de différence, dans ses paysages, entre les rochers et les maisons, celles-ci et les nuages. La végétation et les brisures de la pierre se confondent. C'est que, dans sa peinture, les couleurs, les lumières et les formes se contaminent. La clarté d'un premier plan se mêle à celle d'un lointain. Les toits rougissent les feuillages qui verdissent les toits. Mais, pour empêcher que l'image ne devienne par trop confuse, Rodde met en œuvre trois sortes d'accentuations : des trais acérés qui strient la surface et introduisent le tranchant dans le cotonneux, des contrastes de clairs et de foncés, enfin des angles mis en évidence par ces contrastes. Ses tableaux offrent donc une combinaison de douceur et de dureté qui les rend comparables à un sommeil coupé de réveils en sursaut ou à une musique douce et harmonieuse périodiquement interrompue. » - Revue Connaissance des arts[8]
« Un séjour dans l'Ouest a enrichi sa peinture en lui permettant d'incorporer davantage les uns aux autres le minéral, le végétal, l'élément liquide. Par une mise en page ingénieuse et en creusant sa toile en profondeur, il parvient à donner à son paysage une unité, une cohésion, une solidité exceptionnelles,, tout en réussissant à produire l'illusion qu'il ne s'agit pas d'un tableau mais d'un morceau de nature que nous découvrons brusquement et dont nous n'identifions pas d'emblée les composantes. » - Pierre Mazars[9]
« Les toiles de Rodde sont les fruits d'une vocation tardive mais irrépressible. Un lyrisme toujours très structuré, des contrastes d'ombre et de lumière, une vision dynamique et naturellement, instinctivement monumentale : un peintre lucide en prise directe avec la nature. » - Gérald Schurr[10]
« Qu'il peigne le canal Saint-Martin, les gorges de l'Ardèche, un lac japonais, les bords du Nil ou quelque fjord, Michel Rodde ne cesse de m'émerveiller par la magistrale liberté de sa touche, la fréquente et toujours heureuse audace de sa palette qu'exalte le voisinage de zones d'un extrême raffinement coloré et qu'architecturent des cadrages hardis. Un roc inspiré. » - Michel Ciry[11]
Saint-Nazaire, écomusée : Paysage à la mouette, huile sur toile[9]. Cette peinture qui était accrochée dans la salle à manger des officiers du pont du paquebot France a été rachetée en 2008 par la ville de Saint-Nazaire[25].
Saint-Sauvant, mairie : Le port de La Rochelle, huile sur toile 54x81cm, vers 1953 (dépôt du Centre national des arts plastiques)[26].
Troyes, lycée agricole de Saint-Pouange, fresque de l'amphithéâtre.
Routes et chemins avec Jean Giono et cinquante-six peintres témoins de leur temps, préface de Jean Giono, 56 illustrations par 56 artistes dont Michel Rodde, Presses artistiques de France, 1961.
Salon d'automne, Paris, à partir de 1947 (sociétaire en 1952, hommage personnel en 1983)[32].
Jeunes peintres et leurs maîtres, Galerie Montmorency, Paris, 1954.
Paysages de France, Galerie Romanet, Paris, 1956.
Renaissance de l'art figuratif, Galerie Monique de Groote, Paris, 1956.
Salon des peintres témoins de leur temps, Palais Galliera, Paris, 1956 (thème : Réhabilitation du portrait ; envoi : Portrait de Jacques Laurent[33]), 1957 (thème : Le sport), 1959 (thème : L'âge mécanique ; envoi : Le chantier du Rhône), 1961 (thème : Richesses de la France), 1962 (thème : Routes et chemins ; envoi : Le village), 1965 (thème : Le pain et le vin ; envoi : Le blé et le vin corse).
Collection George et Adèle Besson - œuvres des artistes vivants, dessins des artistes contemporains, Musée des beaux-arts de Besançon, juillet-[29].
Le pétrole vu par cent peintres, Palais Galliera, Paris, 1959 ; envoi : Vue de la Raffinerie de Petit-Couronne[34].
Ivan Bettex et Gérard Mourgue, Michel Rodde, Éditions Pierre Cailler, 1957.
Jean-Paul Crespelle, « Michel Rodde », Les peintres témoins de leur temps, Tome 6, Achille Weber/Hachette, 1957.
George Besson, Michel Rodde, éditions Lefevre Gallery, Londres, 1960.
George Besson, Michel Rodde, éditions David B. Findlay Gallery, New York, 1961.
Gérard Mourgue (portrait de Michel Rodde dessiné par Édouard Georges Mac-Avoy), « Michel Rodde », Les peintres témoins de leur temps, tome 10, Achille Weber/Hachette, 1961.
Bernard Dorival, Michel Rodde, Éditions Mazenod, collection « Les peintres contemporains », 1964.
Pierre Cabanne, Le Midi des peintres, collection « Tout par l'image », Hachette, 1964.
Jean Vergnet-Rutz (préfaces de Jean Minjoz et Marie-Lucie Cornillot), Collection George et Adèle Besson, Éditions du Musée des beaux-arts de Besançon, 1965.
George Besson, Michel Rodde, Éditions de la Galerie Marigny, Paris, 1967.