Originaire de Meyrin, Mauro Poggia naît le à Moutier[1]. Son père, ouvrier d'usine, et sa mère, couturière, issus du Piémont[2], viennent travailler en Suisse en 1953[3].
Après avoir renié la nationalité italienne pour devenir citoyen suisse[4], Mauro Poggia obtient une licence en droit à l'Université de Genève, puis son brevet d'avocat[1]. Il a entre autres plaidé dans le cadre de l'affaire des footballeurs Favre-Chapuisat et dans celle du sang contaminé du laboratoire de la Croix-Rouge[4].
En , après dix ans de procédure judiciaire[4] qu'il a entamé seul contre sa propre caisse maladie, le Groupe Mutuel, le Tribunal fédéral confirme le principe d'un contrôle d'expert comptable de cette caisse afin de vérifier l'utilisation des primes des assurés[5].
Il est également connu pour sa défense des assurés des caisses-maladies[6]. Il a été président de l'Association suisse des assurés (ASSUAS) de 1995 à 2003, puis a repris son poste en 2009[7].
Il est père de trois enfants. L'aîné et le cadet sont issus d'un premier mariage, le benjamin d'un second[3]. En 1996, il se convertit à l'islam pour partager la religion de sa femme[8],[9],[10], de nationalité tunisienne[2]. Il ne mentionne toutefois jamais publiquement sa religion et la garde dans un cadre strictement privé[11].
Poursuivant en parallèle sa carrière politique suisse, il est dans un premier temps membre du Parti démocrate-chrétien avant de le quitter pour rejoindre le MCG[15].
Le , il est élu au Conseil d'État du canton de Genève, en terminant à la 7e place[18],[19]. Il se voit confier la responsabilité du nouveau département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé[20].
Il renonce alors à son mandat au Conseil national, où il est remplacé par Roger Golay[21].
Au mois d', ses services entament sous son initiative une campagne de régularisation des cas de fraudes aux aides sociales (notamment les absences de déclarations ou celles partielles d'informations fiscales)[22] pour accompagner le durcissement du code pénal suisse en la matière. Les autorités genevoises lancent une vaste campagne d'informations sur ces nouveautés et une période transitoire de 3 mois pour régulariser les situations. Cette démarche repose sur la transparence et ne s'apparente pas à une amnistie. Mauro Poggia dresse le bilan de l'opération en [23]. Il indique qu'un peu moins de 2 000 situations ont été régularisées, permettant à l'État de récupérer à terme 24,5 millions de francs. La plupart des cas constatés concernaient les subsides à l'assurance maladie et peu de dossiers ont été transmis au pouvoir judiciaire (environ 40).
Législature 2018-2023
Il est réélu au Conseil d'État au second tour le 2018 (2de position)[24]. Il conserve son département mais doit laisser le volet social de son action à son collègue socialiste Thierry Apothéloz[25].
Il est président du Conseil d'État pour la période du au [26].
↑ Du au : Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé. Du au : Département de l'emploi et de la santé. Du au : Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé. Du au : Département de la sécurité, de la population et de la santé.
« Pourquoi vous être converti à l’islam il y a quelques années ?
— Je pourrais vous répondre que cela fait partie de ma sphère privée, mais je ne veux pas laisser cette question sans réponse. Cela remonte à 1996 et ceux qui me côtoient savent que cela n’a rien changé à mon quotidien. Cette rencontre avec le soufisme, je la dois à ma compagne, elle-même musulmane, née en Suisse, qui m’a fait découvrir cette spiritualité, ouverte à l’autre et respectueuse de sa différence. »
↑« Élections genevoises : entretien avec Mauro Poggia, candidat MCG au Conseil d’État (2/2) », Mise au Point, (lire en ligne [vidéo])
↑Marc Guéniat, « À Genève, l’alliance de droite place Mauro Poggia au Conseil des États au détriment de Lisa Mazzone », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )
↑Marc Guéniat, « Pour s’en sortir à Berne, Mauro Poggia brandit l’analyse juridique d’un auteur mystérieux », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )
↑Marc Guéniat, « Au bout du compte, Mauro Poggia siégera avec l’UDC et en commission », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )