Martine Ouellet
Martine Ouellet, née le à Longueuil, est une ingénieure mécanicienne et une femme politique québécoise. Elle représente la circonscription de Vachon à l'Assemblée nationale du Québec sous la bannière du Parti québécois de 2010 à 2018. Elle est ministre des Ressources naturelles dans le gouvernement de Pauline Marois entre le et le . Le , elle devient cheffe du Bloc québécois, et est la première femme élue cheffe du parti. Le , elle est défaite lors d'un vote de confiance ouvert à l'ensemble des 15 000 membres du parti : elle ne recueille alors que 32 % de suffrages favorables et annonce sa démission de la chefferie du Bloc québécois. En , elle revient en politique active en créant un nouveau parti politique provincial, Climat Québec. BiographieNée à Longueuil le [1], Martine Ouellet complète des études de baccalauréat en génie mécanique à l'Université McGill à Montréal en 1992 puis complète un MBA de l'École des hautes études commerciales de Montréal en 1998[2]. Carrière à Hydro-QuébecElle entreprend en 1992 une carrière d'ingénieure de réseau de distribution au service d'Hydro-Québec[3]. Elle occupe ensuite différents postes au sein de la division Distribution de l'entreprise, dont un passage à titre de responsable des ventes – Mines, métallurgie et fabrication, un secteur qui regroupe une centaine d'entreprises dont les ventes annuelles de 36,5 térawatts-heures représentent 20 % de l'électricité vendue par le distributeur québécois[2]. À titre de chef, Efficacité énergétique Grandes entreprises, elle est responsable de l'élaboration, de la mise en œuvre, du marketing et du suivi des programmes d'efficacité énergétique mis en place par Hydro-Québec dans le marché industriel. Elle intervient en outre auprès de la Régie de l'énergie du Québec dans le cadre des dossiers reliés au Plan global en efficacité énergétique (PGEÉ) entre 2004 et 2008[2]. En 2006, elle est mutée à la division Production de l'entreprise, à titre de chef des projets spéciaux. Elle y a notamment participé à l'élaboration du plan stratégique 2010-2020, en plus de coordonner la « revue diligente »[2] menée par Hydro-Québec dans le cadre de l'acquisition avortée de la plupart des actifs d'Énergie NB en 2009 et 2010. Cette revue diligente a été évoquée par le premier ministre libéral Jean Charest le comme motif de l'abandon de la transaction, d'abord chiffrée à 4,75 milliards de dollars[4]. Carrière politiqueC'est plus particulièrement sous le gouvernement du Pauline Marois au Québec que Martine Ouellet prendra de l'importance en devenant ministre des Ressources naturelles du au [5]. Puis, le , Martine Ouellet se lance officiellement dans la course à la chefferie du Bloc québécois[6]. Finalement devenue cheffe du Bloc québécois le , Martine Ouellet succède à Gilles Duceppe[7]. Elle devient ainsi la première femme à être cheffe du Bloc québécois[8]. Engagement communautaire et politique
Le , elle annonce sa candidature à la chefferie du Parti québécois, à la suite de la démission de Pierre Karl Péladeau. Engagement social et environnementalMartine Ouellet milite au sein du Parti québécois depuis 1987. Elle est membre de l'exécutif de l'aile jeunesse du parti et occupe des fonctions au sein de son association locale ainsi qu'au niveau régional. Elle est membre de l'exécutif national du Parti québécois entre 1995 et 2000[2]. Parallèlement à cet engagement politique, elle siège au conseil d'administration de son centre de la petite enfance en plus d'être active depuis 1995 dans des organismes à vocation environnementale. Dans le cadre de son engagement politique, elle s'intéresse notamment aux questions environnementales et énergétiques[2]. Intéressée à la question de la protection de l'eau, elle est responsable du mémoire déposé par le Parti québécois lors de la commission parlementaire sur la gestion de l’eau au Québec, en [2], un texte qui allait devenir la Politique nationale de l'eau, adoptée en 2002 sous la gouverne du ministre de l'Environnement, André Boisclair[1]. Elle milite ensuite, de 2000 à 2010, au sein de la Coalition Eau Secours, dont les deux dernières à titre de présidente. À ce titre, elle est la porte-parole de cet organisme dans les dossiers de la gestion publique de l'eau et de sa commercialisation, aussi bien que sur des dossiers comme celui des cyanobactéries[2]. La crise interne au Bloc québécois (février 2018)À l’ouverture du congrès du Bloc québécois, en , Martine Ouellet, dans son discours d’ouverture, parle des « résistances au changement » de certains députés du bloc[9] et du « coulage » d’informations. Dans la semaine précédant le congrès, plusieurs médias québécois dévoilent le salaire d’un peu moins de 100 000 $ par année que demandait Martine Ouellet. Pour la cheffe, le parti serait plus efficace si « les joueurs/joueuses de notre propre équipe ne scoraient pas dans nos propres buts ». Moins de 15 jours après le congrès, 70 % de la députation du BQ quittent le parti en siégeant comme un bloc de députés indépendants voulant défendre les intérêts du Québec[10],[11]. Pour le député démissionnaire Louis Plamondon, « La nouvelle orientation, préconisée par la chef du Bloc québécois, subordonne les intérêts du Québec à la promotion de l’indépendance. Or, nous sommes justement indépendantistes parce que nous sommes convaincus que c’est dans l’intérêt du Québec ! »[12],[13]. Martine Ouellet, qui siège toujours comme députée indépendante à l’Assemblée nationale du Québec, annonce qu'elle « restait en place ». « Des gens disent que je suis contrôlante. Je suis mille fois moins contrôlante que Gilles Duceppe », confie Martine Ouellet au Journal de Montréal. Pour Ouellet, « j'ai l'appui du bureau national, j'ai eu l'appui du conseil général le , j'ai l'appui du forum jeunesse du Bloc québécois, du comité de la citoyenneté du Bloc québécois. »[14] Pour elle, « il y a beaucoup d'espace pour les députés qui souhaitent pouvoir continuer à plus se limiter à défendre les intérêts du Québec. »[15] Devant l'insistance de Martine Ouellet de demeurer cheffe, les appels au départ de Martine Ouellet à la tête du Bloc québécois se multiplient. L'ex-chef du BQ Gilles Duceppe croit qu'elle devrait admettre sa défaite et de se retirer : « Un chef qui se voit contesté par 70 % du caucus devrait comprendre le message. Moi, être là, je comprendrais que je n’y ai plus ma place » déclare l'ex-chef [16],[17]. Pour le successeur de Gilles Duceppe, Daniel Paillé : « le fondamental du parti [...], est resté à mon avis entre les mains de Plamondon et de Rhéal Fortin, et des autres. »[18] Cependant, pour Mario Beaulieu (ex-chef du BQ, actuel député bloquiste de La Pointe-de-l’île et président du BQ depuis 2014) « parler de souveraineté ne signifie pas de ne pas défendre les intérêts du Québec. Les deux notions sont complémentaires » et souhaite le retour au caucus des sept députés démissionnaires[19]. Le , elle est défaite lors d'un vote de confiance ouvert à l'ensemble des 15 000 membres du parti : elle ne recueille alors que 32 % de suffrages favorables[20]. Le lendemain, elle annonce qu'elle quittera son poste de chef le , après avoir participé à son dernier Bureau national du Bloc québécois[21]. Nouveau parti politiqueLe , elle annonce son retour en politique en créant Climat Québec, un nouveau parti politique provincial[22]. Martine Ouellet annonce son intention de se présenter à l'élection partielle dans la circonscription de Marie-Victorin[23]. Cette circonscription est laissée vacante par Catherine Fournier à la suite de son élection à la mairie de Longueuil en . Elle termine à la sixième position en récoltant 310 votes, soit 1,9 % des suffrages. Elle se présente à nouveau aux élections générales de 2022 dans Marie-Victorin où elle reçoit moins de 1 % des votes. Le parti reçoit un total de 8 644 votes (0,21 %) dans la province. Publications
Résultats électoraux
Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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