Marten RudelsheimMarten Rudelsheim
Marten Rudelsheim
Marten ou Maarten Rudelsheim ou Rüdelsheim, né à Amsterdam le et décédé à Anvers le , est un flamingant d'origine judéo-néerlandaise. 1873-1914 : avant la Première Guerre mondialeComme Louis Franck, Maurice Friedman, Nico Gunzburg, Salomon Kok, Lon Landau et Lode Oudkerk, Rudelsheim compte parmi ces nombreux juifs qui furent parfois d’aussi fervents partisans flamingants que de partisans du sionisme. Il fut impliqué dans le mouvement flamand émancipatoire et, pendant la Première Guerre mondiale, prit activement part à l’activisme. Rudelsheim était né aux Pays-Bas comme fils d'un père juif et d’une mère néerlandaise. En 1885, à l'âge de douze ans, lui et sa famille s'établirent à Anvers. En tant que commerçants, ses parents appartinrent à une classe bourgeoise, prospère et juive. Déjà à l’Athénée anversois, Rudelsheim se révéla être un flamingant déterminé et parfaitement conscient de l’histoire et des causes sociales de la lutte d'émancipation et égalitariste du mouvement flamand. Rudelsheim étudia les langues germaniques à l'université de Gand, où il obtint son doctorat. En 1898, il acquit la nationalité belge. En 1900, il trouva un emploi à la Bibliothèque municipale d'Anvers. Dans sa correspondance, Karel van de Woestijne mentionne « un petit juif anversois » (Antwerpsch smousje), désignant ainsi Rudelsheim, qui fut alors correspondant d’un journal de La Haye, De Nieuwe Courant. En outre, Rudelsheim avait été collaborateur du Gulden Winckel[1]. En 1910, Rudelsheim et S. Samson, autre flamingant d’origine juive, fondèrent, à Anvers, la première école d’enseignement secondaire entièrement néerlandophone en Flandre[2]. Il devient membre du cercle anversois De Scalden. 1914-1920 : la Première Guerre mondiale et l'après-guerreAu cours de la Première Guerre mondiale, Rudelsheim et Samson choisirent le camp des activistes, qui formèrent cette faction du mouvement flamand d'émancipation sociale et culturelle, qui défendit l’acceptation du soutien de l’Allemagne, afin de fonder un état indépendant flamand ; c’est alors qu’il devint membre du Conseil de Flandre. Rudelsheim et Samson n’étaient d’ailleurs pas les seuls juifs sionistes ayant combattu autant pour un état flamand que pour un état juif. Ainsi, des publications activistes furent financées par le diamantaire anversois Salomon Kok[3]. Rudelsheim agissait également pour la néerlandisation de l'université de Gand qui, dans une ville flamande et néerlandophone, subit à cette époque encore un régime francophone. Lorsque le Conseil de Flandre proclama l'indépendance de la Flandre, le , il se retira du Conseil, comme le firent Herman Vos et Antoon Jacob. La répression belge de l’après-guerre atteignit autant les flamingants juifs que les goyim. On expulsa des activistes juifs comme Lode Oudkerk, Maurice Friedman, Hendrik van Praag, Saul de Groot (qui deviendra plus tard, sous le nom Paul de Groot, le grand dirigeant du Parti communiste des Pays-Bas) et Samson (de qui la précieuse bibliothèque fut saisie par les autorités belges)[4]. Rudelsheim fut arrêté, condamné à dix ans d'emprisonnement en raison de l’aide apportée à l'activisme, et enfermé. En raison du manque de soins médicaux, il mourut, le , dans la prison d'Anvers en présence de quelques autres prisonniers activistes[5]. Les nationalistes flamands l’ont, par la suite, considéré comme l’un de leurs plus grands martyrs. L’écrivain flamand René De Clercq lui dédia ce poème :
Pieter Tack, le président de l'éphémère état indépendant flamand - un fait entre décembre 1917 et début novembre 1918 - fit encore en 1933 l’éloge de son ancien compagnon de route[7], qu’il considéra comme, à la fois, un grand Flamand et un grand Juif qui était toujours resté fidèle à « [...] sa race juive, de laquelle il réunissait harmonieusement les dons en sa personne [...] »[8]. RessourcesSources et références
BibliographieDe Rudelsheim
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