Markina-XemeinMarkina-Xemein
Markina-Xemein en basque ou Marquina-Jeméin en espagnol est une commune de Biscaye dans la communauté autonome du Pays basque en Espagne. Le nom officiel de la ville est Markina-Xemein[1]. ToponymieL'actuelle commune a commencé en 1952 par la fusion de la ville de Markina et l'Elizate de Xemein. La commune a été appelée officiellement par conséquent Marquina-Jeméin. En 1984 la commune a adopté la dénomination officielle de Markina-Xemein, en adaptant le nom en langue basque. MarkinaSur l'étymologie de Markina, il y a deux principales théories. La première la met en rapport avec la condition frontalière qui a eu la zone dans le Moyen Âge, faisant dériver le toponyme du mot marque (Markina signifiant peut-être simplement petite marque) ou de marra (ligne, limite). Cette théorie a été déjà proposée par Pablo Pedro Astarloa[2] il y a un peu plus de 200 ans. Cette théorie se base le fait que pendant le Moyen Âge, le nom de Markina faisait peut-être référence au secteur frontalier situé entre la Biscaye et Guipuscoa, qui comprenait le bassin de la rivière Artibai et le bassin inférieur du Deba. Marquina était le nom d'une des mérindade dans laquelle se divisait la Seigneurie de Biscaye, celle qu'occupait la partie centrale de la vallée de l'Artibai, connu aussi comme vallée de Markina. Dans le côté guipuzcoan, dans la vallée du Deba, la zone où on fondera Eibar et Plentzia des Armas et qu'on appelait aussi Marquina de Yuso, et la zone où on fondera Elgoibar, Marquina de Suso. Elgóibar elle-même, fondée 1346, a été appelée Villamayor de Marquina, bien que le nom n'ait pas eu du succès et a fini par disparaitre. Selon cette théorie donc, le nom de Marquina ferait allusion à sa situation dans la zone comme secteur frontalier entre la Biscaye et le Guipuzcoa, bien qu'à cette époque là, les notions de limite ne sont pas clairement définie entre les deux territoires. Au XIVe siècle c'était un territoire conflictuel et dangereux étant donné les incursions des banderizos (guerre des bandes)[3] d'un territoire à l'autre. Dans un lieu de la mérindade ou vallée de Markina, dans sa partie biscayenne, le seigneur de Biscaye Don Tello[4] fonde ville en 1355 avec de nouveaux plans qu'il appelle Villaviciosa de Marquina. Au fil du temps, cette ville cesse d'être connue comme Villaviciosa et prend le nom Ville de Marquina ou simplement Marquina, prenant ainsi le nom de toute la comarque dans l'ancien temps. Ce processus le même le reste du territoire, particulièrement dans la partie de guipuscoanne en cessant d'être connue par ce nom. La seconde théorie considère que Markina est un anthroponyme dérivé du nom Marcina latin féminin propre, avec l'évolution postérieure Marcina → Markina au niveau de la prononciation. Cette théorie se base le fait qu'il existe une autre localité appelée Marquina en Alava, et dont le nom ne peut pas dériver facilement du mot marque et existe aussi un autre toponyme alavais Marquijana, qui peut dériver de Marcina. L'actuel nom basque du toponyme Markina est dû à l'adaptation de Marquina aux règles orthographiques contemporaines de la langue basque Marquina → Markina. XemeinL'étymologie de Xemein n'est pas trop claire. L'étymologie la plus répandue met en rapport le nom du village avec le nom propre médiéval Xemeno (actuellement Jimeno). Xemeno → Xemen → Xemein → Jemein. En castillan, l'évolution Xeméin → Jeméin s'est produite dans les XVIIe – XVIIIe siècles, (voir la lettre J). Dans la langue basque, on a maintenu l'ancienne prononciation comme la sh anglaise, qui est transcrite dans cette langue avec le X, c'est pourquoi en basque le nom du village s'écrit à l'ancienne utilisation castillane comme Xemein. GéographieLa ville de Markina Jemeín se situe dans l'extrémité nord-ouest de la province de Biscaye, dans la partie moyenne du bassin de l'Artibai juste dans la confluence de cette rivière avec l'Urko dans la limite avec le Guipuscoa. Le terrain est accidenté avec plusieurs montagnes atteignant les 800 ou 900 m d'altitude. Elle limitée avec les communes suivantes : Amoroto et Berriatua au Nord, Mallabia et Berriz au Sud, Etxebarria et Eibar (Guipuzcoa]) à l'Est, Ziortza-Bolibar à l'Ouest. Le noyau urbain est composé les deux noyaux primitifs, celui de l'elizate de Jemeín et la ville de Markina qui forment déjà une seule unité urbaine. Ce noyau, de forme triangulaire, est implanté dans l'union des vallées de l'Artibai et de l'Urko. La structure urbaine de l'ancienne ville médiévale est bien conservée et dans ses alentours on a développé les différentes extensions urbaines jusqu'à ce que le noyau de l'elizate ait été intégré. À côté du noyau médiéval s'ouvre une grande place qui a comme caractéristique principale sa grande surface. Le reste de la population réside dans les différents quartiers ruraux. La commune est constituée outre le noyau urbain par les quartiers de : Arretxinaga, Atxondoa, Barinaga, Barroeta, Erdotza, Goierri, Iderraga, Ilunzar, Iruzubieta, Iturreta, Larruskain-Amalloa, Meabe, Plazakola et Ubilla-Urberuaga, La population de la commune est, dans sa majorité bascophone, (88 %), et on parle le dialecte biscayen du basque bien que la plupart connaisse le batua. BlasonLe blason de Markina-Xemein est constitué par les deux blasons des entités qui ont formé la commune, la ville de Markina et l'Elizate de Xemein. Dans celui de la ville figurent deux loups andantes et sur ceux-ci une croix. Celui de l'elizate, un arbre avec deux loups passants au tronc. Dans la bordure figure la légende, "Muy Noble et Muy Leal Villa de Marquina-Jeméin". CommunicationsLes communications de toute la comarque de Lea-Artibai sont faibles et mauvaises. Markina se trouve dans un croisement de routes de laquelle partent plusieurs routes secondaires vers d'autres parties de la comarque. La voie principale est la route régionale BI-633 qui relie Durango avec Ondarroa, la BI-3405 qui relie la précédente avec Lekeitio, par la BI-3443 qui communique avec Aulesti et le bassin (Cuenca) du Lea et la BI-2636 passant par Etxebarria et le col de San Miguel reliant Elgoibar et la vallée de la rivière Deba via la BI-3950, depuis Etxebarria, ou la BI-4404 passant par Barinaga et Aguinaga on arrive à Eibar. Il n'y a ni autoroute ni chemin de fer, ceux-ci peuvent se prendre à Durango, Eibar ou Elgoibar, où se joint aussi la route N-634 qui, comme l'AP-8, communique avec les capitales de Biscaye, Bilbao, et du Guipuscoa, de Saint-Sébastien. HydrographieLa principale rivière que traverse la commune est l'Artibai à laquelle s'ajoutent les affluents qui viennent depuis les deux flancs de la vallée. La principale, qui entre par la droite est l'Urko qui vient de la montagne du même nom et longe la vallée où se trouve Etxebarria. Un autre important affluent est l'Aramalloa qui vient du quartier rural de Larruskain. Toutes les rivières sont courtes et de débit très variable. Actuellement ses eaux sont assainies car existe un réseau de recueillement des eaux sanitaires et d'épuration, la partie nord de la commune possède cette infrastructure. Les bords des rivières ne sont pas très altérés. Dans le quartier d'Urberuaga il y a une source d'eaux minérales médicinales qui ont été exploitées dans une station thermale qui a été significative au début du XXe siècle. Cette eau sort réchauffée, d'où le toponyme du lieu ur (eau), beru(chaud) et aga (emplacement où il y a), autrement dit emplacement où il y a de l'eau chaude. OrographieEntourée de montagnes de hauteurs de 700 et 900 m et sous la montagne Oiz (1 036 m), la vallée s'ouvre dans le point où s'est implantée la commune. À souligner les sommets du Kalamua (767 m), Urko (791 m), Urregarai (697 m) et Zappla (551 m). La composition de ces montagnes est principalement de roche calcaire ce qui fait qu'abondent les carrières de marbre et de pierre pour la construction. Une des principales espèces d'arbres est le chêne atlantique, qui accompagne les espèces typiques comme le hêtre, le chêne ou le châtaignier. Il y a beaucoup de plantations de pin insignis destinés à l'exploitation forestière. ÉconomieL'économie de ville a été basée principalement sur le secteur primaire bien que le secteur industriel ait toujours eu une présence importante. L'activité industrielle a souffert de hauts et bas et a été liée à celle des comarques voisines du Debabarrena et Durangaldea. Les services sont peu significatifs. Le secteur primaire : l'agriculture et le bétail occupe près de 10 % de la population active bien que dans beaucoup de cas les exploitations soient de caractère d'auto-consommation et secondaire. Les produits sont vendus sur les marchés de la comarque de Lea-Artibai. Il y a une exploitation significative qui commercialise ses productions a des niveaux plus généraux. L'extraction de la pierre, pour la construction, que du marbre, est une importante activité. La qualité du marbre de Markina est internationalement reconnue et concurrence, même, celle de Carrare (Italie). Il faut souligner le marbre noir. Comme complément, et y compris comme substitution dans de nombreux cas, on exploite du bois des plantations de pin insignis. Le secteur secondaire : occupe presque 50 % de la population active (dans beaucoup de cas travaillent dans les villes voisines) basées sur plusieurs usines de différents types, en particulier métallurgiques, et très liées avec les zones industrielles des comarques voisines. Ce secteur d'activité a souffert d'une grande crise dans la seconde moitié du XXe siècle où prédominaient les usines d'armes (mortiers et munitions) de La Esperanza qui fermera ses portes à la fin des années 1980. Il restait à la fin du siècle seulement trois ou quatre entreprises. La construction de polygones industriels (Zones industrielles) et la reprise économique qui s'est produite au début du XXIe siècle a apporté une résurgence de cette activité. Le secteur des services: le secteur des services, qui occupe près de 40 % de la population active, est axé principalement dans l'hôtellerie et dans les services de base pour la population. Le commerce n'est pas très développé et la population doit aller à Durango, à Eibar ou Bilbao pour effectuer les achats les plus spécialisés. HistoireIl y a des gisements archéologiques de la grotte de Kobaua et d' Axpe qui témoignent une présence humaine dans ces terres dans les périodes du Mésolithique et Chalcolithique ou les dolmens et tumulus de Kalamua et d'Urko. Des haches de bronze ont aussi été trouvées à Iruzubieta et Kutxinobaso ainsi qu'un ensemble de monnaies Romaines à Iruzubieta. Au Xe siècle apparaît le noyau religieux d'Iturreta, et dans l'ermitage de San Cristóbal il y a des restes du siècle XIe). Les tombes de la collégiale de Zenarruza, qui n'appartient plus aujourd'hui à Markina, sont datés du Xe siècle. L'Infant Don Tello, Seigneur de Biscaye, d'Aguilar de Campoo, Castañeda[5] et Lara[6] (fils Alphonse XI de Castille) fonde la ville de Villaviciosa de Marquina le . Il lui accorde la Carta puebla (Lettre de peuplement) à Bermeo après que la Junta du Señorío de Biscaye lui accorde l'autorisation correspondante. On lui a accordé la juridiction de Bilbao. La ville est fondée sur les terres de l'Elizate de Xemein, sur le plateau d'Azpilza, et sa fonction est de défendre comme il est bien spécifié dans la lettre elle-même et qui dit ceci:
La fondation de la ville n'est pas un obstacle pour que les habitants de l'elizate, appartenant à la Lur Laua, puissent s'y établir et acquérir les droits que pourraient avoir les villanos, ceci est aussi clairement reflété dans la Carta Puebla :
et comme on établissait dans des terres contrôlées par le monastère qui se trouvait à Xemein, appelé Monasterio de Xemeingane, Don Tello lie la perte de ressources que cette fondation pourrait causer, ainsi elle le spécifie :
La fondation de la ville entraîne la construction de murailles et de bâtiments dans son intérieur. Le schéma urbain original est bien conservé et il y a des traces de certains de ces premiers bâtiments comme le palais Mugártegui. L'enceinte entourait tout le noyau urbain il y a une description de cette dernière par Juan J. de Mugártegi qui le dit ainsi :
La ville devait utiliser l'église de Xemein. Ce fait, puis un autre ont été à l'origine de beaucoup de procès qui ont maintenu ceux de Markina avec ceux de cette elizate. Il y a aussi eu ceux d'avec San Andres d'Echevarría. Ces procès ont duré jusqu'au XVIIe siècle. Dans la première moitié du XVIIIe siècle on entame une réforme généralisée des bâtiments, le cartier historique sera maintenu jusqu'au siècle suivant. Il y a eu des protestations pour le prix de la céréale et les habitants ont été organisés à l'occasion de la guerre de la Convención[7] (1793 - 1795). La guerre d'Independencia et les guerres Carlistes (dans la première, Markina a organisé le bataillon Larruskain qui a été très actif) ont marqué le XIXe siècle, bien qu'ils n'aient pas causé de dommages au village s'ils ont eu d'importants coûts économiques. Dans la guerre civile la ville reste dans la ligne de front, du côté de la partie loyale à la République tout l'hiver 1936 - 1937 et a souffert de plusieurs bombardements par les franquistes. En 1952 on fusionne la ville de Markina et l'elizate de Xemein pour constituer la commune de Ville de Marquina-Jeméin à laquelle en 1969 on ajoutera l'elizate de Ziortza-Bolibar qui se séparera en 2005. PatrimoinePatrimoine civilDans l'architecture civile il y a un bon nombre de bâtiments remarquables, certains d'entre eux ont des restes des premières constructions d'origine de la ville.
Il y a beaucoup d'exemples architecturaux dignes de mention, beaucoup d'entre eux ruraux, comme le horrio de Barinaga, la maison-tour d'Ubilla ou la ferme de Hormaetxe à Meabe. Patrimoine religieuxLe patrimoine des monuments de cette commune est très riche. Le fait que passe ici le Camino Santiago (Chemin de Saint Jacques) dans sa branche de la côte a fait qu'apparaissent au fil du temps plusieurs importantes constructions religieuses.
Et le blason de Marquina sur la quatrième.
Il y a autres beaucoup d'ermitages, presque toutes datent du XVIe siècle, dispersées sur le territoire municipal. Chaque quartier a la sienne et autour d'eux on organisait les confréries qui était les subdivisions administratives des anteiglesias. Photos de Markina
Université de peloteMarkina-Xemein se détache par l'origine de nombreux et très bons pelotaris. La majorité des pelotaris qui jouent, et ont joué, dans les frontons des États-Unis ou Manille sont issus de cette commune. Pour cela le fronton municipal est un bijou authentique de ce sport. Il est mondialement connu comme l'université de la pelote basque. Le premier fronton était situé à Beko-Losa, on a construit un autre plus grand pour pouvoir jouer dans les disciplines de grande longueur en 1798 et faisait 225 pieds de longueur et 36 de large. En 1883, il a été restauré pour qu'on puisse jouer les spécialités de la chistera et en 1928 il a été couvert. Lors de la guerre civile il a été utilisé comme garage des troupes et a été bombardé. Après la lutte, il a été récupéré et a été inauguré le . Il a été agrandi en 1964 et de nouveau à la fin du XXe siècle. Personnalités liées à la commune
Notes et références
Voir aussiSources
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