Carrare (Italie)
Carrare (en italien Carrara) est une ville d'environ 65 000 habitants, située dans la province de Massa-Carrara en Toscane, située entre le nord et le centre de l'Italie. La ville de Carrare est mondialement connue pour ses carrières de marbre exploitées depuis l'époque romaine. GéographieLocalisationSituée sur le flanc des Alpes apuanes, entre les Apennins et la mer Ligure, la ville s'est développée entre son centre-ville historique et le bord de mer industrialisé et touristique. De haut en bas, sur la photographie :
HameauxLes frazioni de Carrare sont Avenza, Bedizzano, Bergiola, Castelpoggio, Codena, Colonnata, Fontia, Fossola, Gragnana, Marina di Carrara, Miseglia, Noceto, Sorgnano et Torano. Communes limitrophesLes communes attenantes à Carrare sont : Fivizzano, Fosdinovo, Massa, Ortonovo (La Spezia) et Sarzana (La Spezia). HistoirePréhistoire et époque romaineLes premières traces d'occupation humaine du territoire remontent au IXe siècle av. J.-C. La région est habitée par les Apuani et est soumise par les Romains au IIe siècle av. J.-C., sous le commandement de Publius Cornelius Cethegus et de Marcus Baebius Tamphilus. Les Romains établissent le port de Luna, en partie pour transporter le marbre des carrières de Torano (Carrare) (it), Miseglia (it), et Colonnata (Carrare). Époque médiévaleLe territoire de la commune est possession byzantine, puis lombarde, avant d'être donné en 963 par Otton Ier à l'évêché de Luni. Au XIVe siècle, la ville passe successivement sous contrôle des républiques de Pise, Lucques, Florence, et finalement aux Visconti jusqu'en 1402[2]. De la Renaissance au XXe siècleÀ la fin du XVe siècle, Carrare passe aux Malaspina qui prennent le titre de seigneurs de Carrare. Dans les années qui suivent, par le jeu des alliances et des mariages, Carrare fait partie du duché de Massa et Carrare. Au milieu du XVIIIe siècle, la jeune souveraine Marie-Thérèse Cibo de Malaspina se consacre aux réformes économiques et au développement culturel de la ville, avec en particulier la fondation de l'Académie des beaux-arts de Carrare. En 1796, les villes de Carrare et Massa sont annexées par Napoléon à la République cispadane, à la République cisalpine en 1797, à la République italienne en 1802, et au royaume d'Italie en 1805. En 1806, le duché de Massa et Carrare passe sous le contrôle de la principauté de Lucques et Piombino, donnée par Napoléon à sa sœur Élisa Bonaparte et à son mari. À la suite du congrès de Vienne (1815), Carrare redevient principauté avec à sa tête Marie-Béatrice d'Este, duchesse de Massa et princesse de Carrare. En 1829, à la mort de cette dernière, le petit état est annexé au duché de Modène et Reggio, possession de son fils François IV de Modène. En 1861, avec l'unification italienne, Carrare fait partie du royaume d'Italie (1861-1946), puis, en 1946, de la République italienne. Mouvement syndical, anarchisme et fascisme au XXe siècleÀ la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les ouvriers des carrières de marbre sont parmi les premiers en Europe à s’organiser pour obtenir de meilleures conditions de travail. En 1913, les carriers, soutenus par le syndicaliste et anarchiste Alberto Meschi (it), obtiennent une réduction de leurs heures de travail journalier de douze à six heures et demie. Le texte du piédestal du monument à Alberto Meschi, place Antonio-Gramsci, rappelle son rôle dans les luttes ouvrières de la ville :
La chute des commandes en raison de la Première Guerre mondiale et l’absence de reconversion en industrie de guerre met la population ouvrière de Carrare dans une situation particulièrement précaire[3]. En , la camera del lavoro (organisation syndicale) demande une augmentation de salaire pour les ouvriers du marbre. L'augmentation est accordée après la grève du [4]. Parallèlement au développement de l'organisation syndicale, le mouvement anarchiste s'implante à Carrare à la fin du XIXe siècle, le premier en Italie[5]. En 1894, les actions du mouvement donnent lieu à de violentes confrontations avec les autorités[6], qui se poursuivent au XXe siècle pendant la période fasciste. La fin de la Première Guerre mondiale est marquée par le retour de l'activité syndicale et par l'arrivée du mouvement fasciste dans la région. En , un groupe fasciste est créé à Carrare, dirigé par Renato Ricci (it), natif de la ville, et soutenu par les chefs d'entreprise[4]. S'ensuit une série de conflits entre les groupes fascistes d'une part et les socialistes, communistes et anarchistes d'autre part. Les locaux syndicaux sont saccagés, les documents brûlés, les anti-fascistes attaqués ou assassinés. En 1922, la camera del lavoro est supprimée. En novembre de la même année, le parti fasciste gagne les élections municipales. Le mouvement ouvrier passe aux mains du syndicalisme fasciste. Le mouvement anarchiste passe dans la clandestinité dans les années du fascisme. Il ne disparaît cependant pas et c'est à Carrare qu'en est créée la FAI (Fédération anarchiste italienne). La Biblioteca Archivio Germinal, ouverte à la fin du XXe siècle dans la ville, conserve et diffuse les documents sur les luttes ouvrières, la résistance antifasciste et la FAI dans la région de Massa et Carrare[7]. DémographieAdministrationJumelages
ÉconomieL'économie de la ville repose sur l'exploitation de ses carrières de marbre, très blanc et à grain fin, dont les blocs sont utilisés en sculpture et en architecture depuis l'Antiquité romaine. De plus en plus, la surexploitation des carrières est à destination de la production de carbonate de calcium. Culture
Monuments et patrimoine
Sports
Personnalités liées à Carrare
HonneurL'astéroïde (214928) Carrara est nommé en son honneur. Notes et références
AnnexesArticles connexes
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