Marcelle PardéMarcelle Pardé
Marcelle Pardé, née le à Bourgoin-Jallieu[1] et morte le à Ravensbrück, est une déportée résistante[2] française. BiographieMarcelle Pardé sort de l'École normale supérieure de Sèvres en 1914, en pleine guerre. Se mettant au service des hôpitaux militaires dans l'École de Sèvres même, puis en Bretagne, elle se retrouve finalement près de sa famille à Chaumont où elle est nommée au lycée de garçons. Elle passe alors ses loisirs à agir comme infirmière à l'hôpital militaire local. Le quartier général du corps expéditionnaire américain s'étant installé à Chaumont en 1917, la maison familiale est réquisitionnée en partie pour loger plusieurs officiers de l'État-Major du général Pershing. Cette proximité lui fait s'intéresser aux États-Unis et accepter en 1919 un poste d'enseignement du français au collège Bryn Mawr en Pennsylvanie, où elle enseigne jusqu'en 1929. Elle peut alors profiter d'une liberté exceptionnelle pour une femme de sa génération, se promenant régulièrement à cheval et apprenant à conduire une voiture. Revenue en France pour se rapprocher de sa mère dont la santé décline, elle obtient en 1930 la bourse Albert Kahn pour mener une enquête sur l'état des écoles françaises au Moyen-Orient. Cette mission la conduira en Espagne, en Égypte, en Palestine, en Syrie et en Perse. Elle gagne Bagdad et parcourt la Perse en auto de la mer Caspienne à l'Océan Indien. Au retour, un grave accès de paludisme la retient plusieurs semaines à Alep. Elle revient par l'Asie Mineure, Constantinople, la Yougoslavie et l'Autriche[3]. Après une période de convalescence, elle devient directrice du lycée de jeunes filles Edgar-Quinet à Bourg-en-Bresse en 1932[4] puis directrice du lycée de filles de Dijon en 1935. À la déclaration de guerre, ses amis de Bryn Mawr, inquiets, lui offrent rapidement un poste aux États-Unis, mais elle refuse de quitter sa patrie en danger. Le gouvernement français lui confie une mission délicate de renseignement et de propagande française en Turquie en 1939. Peu de temps après son retour de mission en , elle cherche à se rendre utile à la France puis après juin à la Résistance. Elle parvient finalement à s'engager dans les Forces françaises combattantes en liaison directe avec Londres en . Dès 1943, elle est lieutenant au sein du réseau Brutus, coordonnant la collecte de renseignements militaires et coordonnant avec d'autres unités résistantes. À la suite d'arrestations effectuées à Paris en , elle est arrêtée le avec sa fidèle secrétaire Simone Plessis, résistante de la première heure et déportée avec elle par le « convoi des 57000 » le à Ravensbrück[5],[6], où Marcelle Pardé meurt d'épuisement, de famine et de maladie en . Les témoignages venant de ces lieux infernaux concordent à donner d'elle une image de grandeur d'âme et de force chrétienne étonnante. Elle fut pendant les quelques mois qui lui restaient à vivre le soutien spirituel du camp, empêchant ses sœurs prisonnières de sombrer dans l'abrutissement bestial complet en leur donnant des causeries diverses et cultivées, empreintes de sérénité qui leur donnaient le goût de renaître[7]. Sa promotion à la Légion d'honneur du souligne l'exemple qu'elle donna à Ravensbrück « par son calme courage et son dédain de l'ennemi. » Le lycée qu'elle dirigea à Dijon prit son nom à la fin de la guerre, avant que celui-ci ne devînt un collège en 1967. Le lycée professionnel issu de son lycée de Bourg-en-Bresse porte également son nom[8]. FamilleMarcelle Pardé est la sœur de Maurice Pardé (1893-1973), éminent potamologue de renommée internationale, et d'Isabelle Pardé (1900-1993), artiste-peintre[9]. Son petit-neveu Philippe Couillard est Premier ministre du Québec entre 2014 et 2018. Distinctions
Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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