H225 : Liquide et vapeurs très inflammables H315 : Provoque une irritation cutanée H317 : Peut provoquer une allergie cutanée H335 : Peut irriter les voies respiratoires P210 : Tenir à l’écart de la chaleur/des étincelles/des flammes nues/des surfaces chaudes. — Ne pas fumer. P233 : Maintenir le récipient fermé de manière étanche. P280 : Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage. P302+P352 : En cas de contact avec la peau : laver abondamment à l’eau et au savon. P304+P340 : En cas d'inhalation : transporter la victime à l’extérieur et la maintenir au repos dans une position où elle peut confortablement respirer. P403+P235 : Stocker dans un endroit bien ventilé. Tenir au frais.
B2 : Liquide inflammable point d'éclair = 2 °C coupelle fermée (méthode non rapportée) D2B : Matière toxique ayant d'autres effets toxiques sensibilisation de la peau chez l'humain ; irritation des yeux chez l'animal
Divulgation à 1,0% selon la liste de divulgation des ingrédients
Le méthacrylate de méthyle (MMA) est un composé chimique de formule CH2=C(CH3)COOCH3. C'est l'ester d'acide méthacrylique CH2=C(CH3)COOH et de méthanol CH3OH. Il se présente sous la forme d'un liquide inflammable incolore et très volatil à l'odeur caractéristique peu soluble dans l'eau dont les vapeurs forment des mélanges explosifs avec l'air. Il tend à polymériser, surtout s'il contient des impuretés. Cette polymérisation peut être amorcée de manière ciblée, par exemple en ajoutant des peroxydes. La température croît brutalement par effet Trommsdorff et la pression doit être maîtrisée. L'enthalpie de polymérisation est de −59 kJ/mol ou −590 kJ/kg[9].
Le méthacrylate de méthyle est le monomère du polyméthacrylate de méthyle (PMMA), homopolymère dont la production constitue l'essentiel de son utilisation[10] ; il intervient également dans la production de copolymères tels que le méthacrylate de méthyle-butadiène-styrène (MBS), utilisé pour modifier les propriétés du PVC.
Production
Compte tenu des volumes de méthacrylate de méthyle produits dans le monde, de nombreuses méthodes ont été développées pour sa production à partir de précurseurs à deux ou quatre atomes de carbone[10],[11]. Deux voies de synthèse sont principalement utilisées.
L'ester est en fait produit initialement sous forme d'adduit (CH3)2C(OSO2OH)CONH2·H2SO4 avec l'acide sulfurique, qui est ensuite clivé par craquage, puis méthanolysée :
La synthèse du propanoate de méthyle est réalisée dans un réacteur à réservoir agité en continu à une température et une pression modérées en utilisant un agencement d'agitation et de mélange gaz-liquide spécifiques. Dans un deuxième groupe de réactions, le propanoate de méthyle est condensé avec le formaldéhyde HCHO en une seule étape de réaction hétérogène pour former le méthacrylate de méthyle :
La réaction du propanoate de méthyle avec le formaldéhyde est réalisée sur un lit fixe de catalyseur en oxyde de césium CsO2 sur silice SiO2, qui permet d'obtenir une bonne sélectivité du méthacrylate de méthyle à partir du propanoate de méthyle. Il se forme des résidus de composés plus lourds et peu volatils qui empoisonnent le catalyseur, résidus qui sont facilement nettoyés afin de permettre la régénération du catalyseur et la restauration de la production. Le méthacrylate de méthyle est séparé de l'eau, du propanoate de méthyle du formaldéhyde par une première distillation, tandis que l'eau et le propanoate de méthyle sont recyclés par déshydratation du formaldéhyde. Le méthacrylate de méthyle est purifié à plus de 99,9 % par distillation sous vide.
La déshydrogénation oxydante de l'acide isobutyrique donne l'acide méthacrylique CH2=C(CH3)COOH selon une réaction catalysée par des oxydes métalliques[13] :
Mitsubishi Gas Chemicals a proposé d'hydrater le méthacrylonitrile en méthacrylamide sans utiliser d'acide sulfurique puis de l'estérifier par du formiate de méthyle HCOOCH3 pour obtenir le méthacrylate de méthyle[13] :
Asahi Chemical a développé un procédé reposant sur l'estérification oxydante directe de la méthacroléine CH2=C(CH3)CHO, qui ne produit pas de sous-produits tels que le bisulfate d'ammonium NH4HSO4. La matière première est l'alcool tert-butylique, comme dans la méthode par oxydation directe. Dans la première étape, la méthacroléine est produite de la même manière que dans le processus d'oxydation directe par oxydation catalytique en phase gazeuse et est simultanément oxydée et estérifiée dans du méthanol liquide pour obtenir directement le méthacrylate de méthyle[13] :
L'application principale du méthacrylate de méthyle, qui représente environ 75 % du volume produit, est la fabrication de plastiquesacryliques en polyméthacrylate de méthyle (PMMA). Le méthacrylate de méthyle est également utilisé pour la production du copolymère méthacrylate de méthyle-butadiène-styrène (MBS), utilisé comme modificateur du PVC. Il est également utilisé dans les prothèses totales de la hanche ainsi que dans les prothèses du genou pour fixer les inserts osseux dans l'os, ce qui réduit significativement les douleurs post-opératoires mais a une durée de vie qui n'excède généralement pas 20 ans, ce qui fait qu'on en réserve l'usage plutôt pour les personnes âgées, les patients plus jeunes étant traités sans PMMA pour allonger la durée de vie des prothèses[15].
↑ abcdefghijkl et mEntrée « Methyl methacrylate » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 16 avril 2022 (JavaScript nécessaire)
↑(en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams : Organic Compounds C8 to C28, vol. 2, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., , 396 p. (ISBN0-88415-858-6)
↑« Méthacrylate de méthyle » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
↑(de) Berufsgenossenschaft Rohstoffe und chemische Industrie, Polyreaktionen und polymerisationsfähige Systeme, brochure R 008, édition de mai 2015, p. 26. (ISBN978-3-86825-069-5)
↑(en) Mohammad Jaber Darabi Mahboub, Jean-Luc Dubois, Fabrizio Cavani, Mohammad Rostamizadeh et Gregory S. Patience, « Catalysis for the synthesis of methacrylic acid and methyl methacrylate », Chemical Society Reviews, vol. 47, no 20, , p. 7703-7738 (PMID30211916, DOI10.1039/c8cs00117k, lire en ligne)
↑(en) Scott D. Barnicki, « Chapter 10. Synthetic Organic Chemicals », James A. Kent, Handbook of Industrial Chemistry and Biotechnology, 12e éd., 2012, Springer, New York. (ISBN978-1-4614-4259-2)
↑(en) Margareta Nordin, Basic Biomechanics of the Musculoskeletal System, Lippincott Williams & Wilkins, New York, 2001, p. 401-419. (ISBN978-0-683-30247-9)