Le lycée Notre-Dame-de-Mongré, couramment appelé Mongré, est un établissement d'enseignement secondaire privé catholique situé à Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône (France). Il accueille près de 2 000 élèves de la maternelle à la terminale. Ses élèves sont appelés « Mongréens »[1]. Sa devise officielle est « Christo in adolescentibus » (« Pour le Christ qui est dans les adolescents ») ; sa devise informelle, sous forme de jeu de mots, serait « Le gré de Dieu, mon gré ! ».
Pendant la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, l'établissement est l’un des plus importants collèges jésuites de France[2].
Histoire
L'histoire de Mongré débute le , jour où MlleBottu de La Barmondière lègue le domaine de Mongré à la congrégation des Pères jésuites pour y construire un établissement d’éducation pour adolescents. La première rentrée s’effectue en 1851[3] au Vieux Château (bâtiment démoli en 1964). Un siècle après, il passe en 1951 sous la direction des pères assomptionnistes pour être aujourd'hui dirigé par un corps enseignant laïc, tout en gardant une pédagogie d'inspiration ignatienne.
Les bâtiments, conçus par l'architecte M. Bresson, sortent de terre entre 1851 et 1853. La grande chapelle est achevée le et, à la rentrée 1866, Mongré accueille 487 élèves. L'orgue installé dans la chapelle du lycée fut confectionné par Aristide Cavaillé-Coll en 1869[4]. Les années qui suivent font vivre l'école au gré des grands événements de l’histoire. La direction du 'collège de Mongré' (comme il était alors appelé) va connaître trois périodes distinctes[5] :
1913 : Mongré est vendu par le tribunal de Villefranche. Le , une société civile composée d'anciens élèves rachète les bâtiments. En octobre, les pères jésuites regagnent Mongré et la rentrée des classes peut avoir lieu normalement.
1914-1918 : Mongré abrite un hôpital militaire où sont traités 2437 blessés. À la rentrée de 1918, l’effectif est de 364 élèves.
1939 : réquisition de Mongré, exode des classes secondaires au Vieux Château et des classes de primaire rue Nationale.
1940 : les pères jésuites renoncent momentanément à l’enseignement secondaire à Mongré où ils installent leur noviciat.
Mi-: 400 réfugiés et 150 artilleurs s’installent dans les locaux du lycée.
: rentrée de l’externat de Mongré dans le Vieux Château.
1941-1944 : les locaux abritent le noviciat, le juvénat de la Province jésuite de Lyon, ainsi que le Troisième An ; de plus sont installés, dans la partie Est successivement, des marins, un camp de jeunesse, des Allemands, des Mongols.
1944-1945 : occupation des locaux par les FFI, puis par le 2e Cuirassier et une formation du Train des équipages.
1945 : installations successives à Mongré des étudiants en théologie de la Compagnie de Jésus et des Philosophes de Paris.
1946 : retour dans une aile des locaux actuels de l’externat du Vieux Château sous le nom d’institution Saint-Joseph. Fondation de l’Association familiale scolaire.
1949 : les jésuites renoncent à ouvrir à nouveau le collège de Mongré.
1950-1951 : réouverture du collège par l’Association familiale aidée par les pères assomptionnistes. L’institution Saint-Joseph devient le collège de Mongré; le 1er octobre, l’effectif est de 205 élèves.
1951-1952 : les pères assomptionnistes prennent en charge l’enseignement.
1960: signature d’un contrat d’association pour les classes secondaires (loi Debré), et d’un contrat simple pour les classes primaires. C’est le début d’un nouvel essor pour Mongré.
1962 : les classes terminales deviennent mixtes et accueillent les jeunes filles du pensionnat Notre-Dame.
1964 : démolition du Vieux Château et construction des stades situés à l’Est du domaine.
1967 : l’effectif dépasse pour la première fois 500 élèves.
1968 : La mixité s’étend aux classes du secondaire.
Enseignement et éducation insistent sur la recherche de l'excellence personnelle, ce qui se traduit par de fortes exigences académiques, mais aussi un fort accent sur le développement personnel. La prise de confiance en soi est la première étape de la « méthode mongréenne » censée aider les élèves à trouver leurs voies professionnelles[7].
Les Petits Chanteurs de Mongré
Créés en 1998 par Vincent Coiffet, les Petits Chanteurs de Mongré sont composés d'environ cinquante élèves du collège et du lycée. Affiliés à la fédération des Pueri Cantores, ils représentent l’établissement lors d’évènements et de concerts. En 2019, les Petits Chanteurs sont dirigés avec deux autres chœur par John Rutter pour un concert à Lyon[8]. Ils ont enregistrés deux CD. Depuis septembre 2019, la direction du chœur est assurée par Véronique Mille. Le 21 février 2020, le chœur accueille les Petits Chanteurs à la Croix de Bois pour un concert dans la Grande Chapelle de l’établissement[9]. Les chanteurs participent régulièrement aux Journées du Patrimoines organisées par l'école.
Classement du lycée
En 2015, le lycée se classe 22e sur 67 au niveau départemental quant à la qualité d'enseignement, et 551e au niveau national[10]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[11].
Francisque Perrut (1920-2018), homme politique français, député du Rhône, vice-président de la région Rhône-Alpes, conseiller régional, conseiller général, 1er adjoint de Villefranche-sur-Saône, directeur adjoint de Notre-Dame-de-Mongré, professeur de lettres classiques, commandeur de l'ordre de l'Honneur (Grèce), chevalier de la Légion d'honneur ;
Nicolas de Tavernost (1950-), dirigeant de chaînes de télévision français, président du directoire de la chaîne de télévision M6 et administrateur du club des Girondins de Bordeaux ;
↑Philippe Rocher, « Un collège de la compagnie de Jésus au XIXe – XXe siècle : Notre-Dame de Mongré à Villefranche sur Saone (1851-1951) » (thèse), CERHIO - Centre de Recherches Historiques de l'Ouest, Université du Maine, (HALtel-01388738, lire en ligne [PDF], consulté le )
↑Scolarisé au sein de l'établissement à partir de 1907 (après avoir été élève du collège des Minimes de Chalon-sur-Saône), il y obtint en 1911 un baccalauréat littéraire (qui sera complété par un bac de mathématiques, baccalauréat pour lequel il étudiera les mathématiques élémentaires au lycée Lamartine de Mâcon). Source : Frédéric Lafarge, Un as mâconnais : Bernard Barny de Romanet, revue trimestrielle « Images de Saône-et-Loire » (publiée par l'association Groupe Patrimoines 71), n° 209 de , pages 2 à 5.
Voir aussi
Bibliographie
Saint-Louis de Gonzague, Deux centenaires à l'école libre Notre-Dame de Mongré, 1882.