Ludmilla Dabo naît d'un père sénégalais et d'une mère camerounaise. Elle grandit à Paris. En 2004 elle entre au Conservatoire du 10e arrondissement où elle suit notamment des cours de chant lyrique, puis continue au conservatoire du 5e arrondissement[1]. De 2007 à 2010, elle intègre le Conservatoire national supérieur d'art dramatique où elle a pour professeurs Nicolas Lormeau, Dominique Valadié, Alain Françon. « La question de mon identité noire, elle ne s’est jamais posée, observe-t-elle. Au lycée, en option théâtre, je jouais de tout, comme les autres : du Molière, du Corneille ou du Ionesco. C’est quand je suis arrivée au Conservatoire national d’art dramatique que j’ai été confrontée au fait que la couleur de peau fasse sens »[2].
En 2017, Ludmilla Dabo continue d'explorer des pièces contemporaines comme Harlem quartet d'après le roman Just Above My Head de James Baldwin, mis en scène par Élise Vigier à la Maison des Arts de Créteil, sur la vie d'un chanteur de gospel dans les années 1950-1970[4]. Elle devient comédienne et chanteuse dans Jaz de Koffi Kwahulé, mis en scène par Alexandre Zeff au Festival Off d'Avignon qui a pour thème le viol. Accompagnée de quatre musiciens, l'actrice alterne chant et monologue et « livre une belle performance : de la distance de la chanteuse de jazz et de la narratrice à la prise en charge du « je », elle se met littéralement à nu pour raconter et incarner ce qui ressemble à – et ce qui est- une tragédie du fait divers »[5],[6].
Elle incarne ensuite Nina Simone dans Portrait de Ludmilla en Nina Simone écrit et mis en scène par David Lescot au Théâtre de la Ville. Sa mère lui ayant fait découvrir la chanteuse dans son enfance, Ludmilla Dabo écrit déjà un spectacle sur la chanteuse au Conservatoire. « Pour Ludmilla Dabo, c’est une partition magnifique, que l’actrice-chanteuse endosse avec un talent éclatant. Présence scénique fracassante, voix puissante et profonde, féminité, sensualité » (Le Monde)[2],[7].
En 2021, Ludmilla Dabo écrit et met en scène son premier spectacle, My Body Is a Cage au Théâtre de la Tempête. Entourée de quatre comédiennes elle « crée un cabaret des fragilités. Entre théâtre, concert et music-hall, une réflexion sur l’état de fatigue »[11],[12],[13].