Cet article présente la liste des maires de Périgueux, chef-lieu du département de la Dordogne. Elle recense toutes les personnes ayant représenté l'autorité municipale depuis le XIIIe siècle.
L'autorité municipale avant la création de Périgueux
Vesunna, la première ville située sur l'emplacement actuel de Périgueux, est placée dans la province Aquitania lors de l'organisation administrative de la Gaule effectuée par Auguste[1],[2],[3]. Après le IIIe siècle, la ville va devenir « la Cité »[4]. Sous le règne des Mérovingiens, le territoire passe de main en main, provoquant ainsi de multiples disputes à propos des partages successoraux, qui opposent les descendants de Clovis, après sa mort en 511[5]. Les comtes de Périgord dominent successivement la Cité au Moyen Âge[6].
Vers la fin du Xe siècle[7], au nord-est et en bordure de l'Isle, se développe un nouveau centre fortifié, nommé à cette époque le « bourg du Puy-Saint-Front »[8]. En 1188[9], le Puy-Saint-Front est organisé en municipalité par l'autorité royale[10],[11]. Le maire et les consuls gouvernent le Puy-Saint-Front[12]. Ils concluent des accords avec les voisins du bourg et gèrent les conflits[12]. Ils administrent les prisons et maintiennent l'ordre public[12],[13].
Liste des maires
Période 1200-1240
Comme dans la plupart des communes du Sud-Ouest, et contrairement au nord de la France, l'organisation en municipalité de Périgueux ne résulte pas d'une victoire violente contre la féodalité ; la nouvelle organisation reste quasi féodale, puisque ce sont les seigneurs qui demeurent à la tête de la collectivité urbaine[9]. Les raisons de ce pouvoir détenu restent floues, mais sont principalement d'ordre économique[9]. Même si elle continue de reconnaître comme seul souverain le roi de France, Périgueux exerce elle-même la puissance publique sur son territoire[14]. Lorsque le comté du Périgord est rattaché au royaume de France et que la ville prête fidélité à Philippe-Auguste en 1204, le sceau sur la charte d'hommage semble appartenir à une grande confrérie (un ensemble de paroissiens), et non à un maire[9]. C'est à partir de là que les archivistes en déduisent, au début du XXe siècle, que Périgueux n'est pas encore organisé en commune, car elle ne paraît posséder ni maire, ni consul, ni conseiller ; il s'agit d'une confrérie, abritant, sur fond religieux, des groupements profanes (sociétés secrètes et syndicats notamment)[9].
En 1217, un premier accord est établi entre les deux centres urbains implantés à quelques centaines de mètres l'un de l'autre[15] : la Cité — issue de la Vésone gallo-romaine —, ville de l'évêque et du comte de Périgord[4], et la ville bourgeoise du Puy-Saint-Front[7]. En 1223, lorsque Louis VIII succède à Philippe-Auguste, le maire, les sept consuls et 1 500 bourgeois continuent de prêter serment de fidélité au roi de France[16], qui garde une emprise certaine sur l'organisme municipal[17] ; ils promettent de garder la ville et de la protéger de tout individu qui souhaiterait la prendre sans son consentement royal[18]. À la mort du roi en 1226, les vassaux du Puy-Saint-Front, très attachés à la couronne, s'allient avec les seigneurs des alentours pour assurer la pérennité de ce système encore quasi féodal[18],[19]. L'état de paix entre les deux entités dure jusqu'en 1239[11].
D'après la Revue historique, nobiliaire et biographique publiée en 1872, voici les chefs de la confrérie primitive, puis les maires, qui se sont succédé avant la fusion de la Cité et du Puy-Saint-Front[20] :
1200 : Hélie de Valbec
1201 : Etienne de Juvenals
1204 : Hélie Capète
1206 : Elie de Valbec
1210 : Jean Meymy
1213 : Guillaume de Clarens
1214 : Geoffroy Chatuel
1215 : Robert La Porte
1216 : Itier de Salis
1219 : Antoine de Verginis
1220 : Guillaume d'Albert
1222 : Guillaume d'Aspremont
1224 : Guillaume Brunetl
1224 : Etienne de Salis
1228 : Bernard de Blanquet
1231 : Pierre Chatuel
1231 : Hélie Martin
1231 : Hélie Boet
1234-1237 : Hélie Espès
1238 : Guillaume de Clarens
Période 1240-1299
Pour assurer sauvegarde et assistance mutuelles, et pour que les rivalités s'éteignent, Périgueux naît en 1240, d'un traité d'union des deux bourgs[21]. Le traité régit la gouvernance qui s'effectue dorénavant suivant les anciennes coutumes du Puy-Saint-Front, qui impose sa puissance dominatrice sur la Cité[22],[23]. L'accord conclut également l'élection du maire et des consuls à qui tout citoyen de plus de 15 ans doit jurer obéissance[22] — à l'exception des clercs qui ne peuvent se soumettre à la juridiction laïque[24]. Les habitants de la Cité qui refusent d'obéir aux consuls sont écartés[24]. Il est aussi arrêté que les consuls ont pleine juridiction au sein de la Cité, jusqu'alors exempte d'institution judiciaire[24].
À partir de 1241, le maire et les consuls sont élus le dimanche suivant la Saint-Martin d'hiver (11 novembre)[25]. Voici les maires qui se sont succédé à partir de la création de Périgueux en 1240[20] :
Entre 1366 et 1368, Hélie de Barrault est élu maire de Périgueux trois fois de suite pour s'être opposé à des élections municipales à la Cité[28]. Il réussit puisque, à partir de 1368, il n'y a qu'un maire à Périgueux[28].
À partir de 1461, les habitants de Périgueux disposent du droit de vote pour élire le maire et les consuls[30],[31],[32]. Le maire de Périgueux[Note 8], les consuls, les chevaliers, les gentilshommes et les clercs forment un seul et même corps politique[33]. Ils ont pour mission la conservation et la protection du fief[33].
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
1538
1540
Bernard de Saulière
Conseiller du roi en l'élection de Périgueux (1533-1542)[34] Avocat[réf. nécessaire]
1562
1562
Pierre de Marquessac
Écuyer, seigneur de Saint-Jory, de La Mothe-Saint-Pantaly et de Bruzac[35]
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Notes et références
Notes
↑La Cité ne reconnaît pas le maire élu par Périgueux et en nomme un autre que Périgueux ne reconnaît pas[20].
↑Le Puy-Saint-Front s'appelle Périgueux depuis le traité d'union en 1240[29].
↑Guilhem de Barnabé est subrogé à Fortanier Blanquet, décédé cette année-là[26].
↑Arnaud de Cablan est nommé par le roi Philippe IV. Étant alors, à cette époque, sous influence anglaise, la Cité ne le reconnaît pas et élit Pierre Martin[26].
↑Légier Barrière succède à Fortanier Blanquet, décédé[26].
↑ ab et cEn 1334, 1338 et 1346, il y a deux maires à la Cité, après plusieurs conflits violents entre la Cité et Périgueux ces années-là[27].
↑Entre 1360 et 1365, il n'y a pas de maire à la Cité pour cause de troubles[27].
↑Le maire avait les mêmes titres que le seigneur ; tous deux sont nommés « Monseigneur »[33].
↑Jean de Chilhaud des Fieux meurt en fonctions[39].
↑Bertrand de Chilhaud succède à son père Jean de Chilhaud des Fieux, mort en fonctions[37].
↑Destitué le par ordonnance du duc de Candale, ainsi que les consuls.
↑Jean de Champagnac est resté maire de Périgueux pendant trois années consécutives, grâce à « son mérite exceptionnel », d'après les registres municipaux[58].
↑ a et bPour raisons de santé, Pierre Jay de Beaufort refuse d'accepter la charge de maire. Le 16 novembre 1689, les anciens maires de la ville ainsi que trente prud'hommes nomment Joseph Chevalier de Cablan pour le remplacer[81].
↑Pendant son mandat, Joseph Chevalier de Cablan a notamment fait réparer les remparts de la commune, restaurer l'écluse du moulin, établir des glacières et revivre les anciennes coutumes périgourdines[78].
↑Jean-Baptiste du Chesne achète la charge de maire perpétuel de Périgueux en novembre 1692 et la garde jusqu'à sa mort en 1712[49].
↑De 1706 à 1712, Pierre de Verneuil exerce la fonction de maire de Périgueux, en alternance avec son prédécesseur, Jean-Baptiste du Chesne[83].
↑Alexis de Salleton devient maire de la ville après des élections fort mouvementées, en vertu de la loi sur les municipalités du 14 décembre 1789. Une émeute se produit en juin 1791, après qu'il a décidé d'augmenter le prix du pain. Frappé à coups de bâton par des femmes, il s'en sort grâce à l'intervention d'un garde national[72].
↑Alors président de l'assemblée municipale, Jean-Pascal Charles de Peyssard est révoqué avec le reste de la municipalité en juillet 1796 par le commissaire Peskay, pour avoir laissé se former une société populaire (« Ce serait dangereux pour la chose publique de les laisser plus longtemps en fonctions »)[87].
↑Élu le 25 avril 1800, Denis Front Tamarelle-Mauriac s'installe à la mairie qu'à partir du 11 mai. Ses fonctions sont reconnues par un arrêté consulaire de Bonaparte datant du 3 juin 1800[93].
↑ a et bJean-Romuald de Moneys d'Ordières est nommé maire de Périgueux par ordonnance du 31 juillet 1820, à la place de Joseph-Bertrand Bayle de Lagrange qui, bien que nommé, n'accepte pas la charge de maire. Jean-Romuald de Moneys d'Ordières s'installe à la mairie qu'à partir du 10 septembre 1820 et est nommé de nouveau par ordonnances les 30 juin 1821 et 28 avril 1825[93].
↑Réélu maire de la ville en août 1830, Jean-Baptiste-Pascal Vidal refuse l'écharpe[94].
↑ a et bSelon Guy Penaud, « c'est sous ses mandats de maire qua jaillit du sol la ville moderne de Périgueux »[97].
↑Léonard Gilles-Lagrange exerce la fonction de maire, en tant que premier inscrit dans la liste des conseillers municipaux et en exécution de l'article 5 de la 21 mars 1831[98].
↑Même s'il est maire de Périgueux à partir du 30 octobre 1843, Jean-Louis-Maurice de Trémisot s'installe à la mairie à partir du 8 novembre[99].
↑Jean-Étienne-Joseph Estignard est désigné maire provisoire de la ville le 15 juillet 1845 et est titularisé le 3 novembre 1846. C'est lui, le 1er août 1845, accueille notamment le duc de Nemours, fils du roi des FrançaisLouis-Philippe Ier[100].
↑Hilaire-Léon Gilles-Lagrange est désigné maire provisoire de la ville le 28 février 1849 par arrêté préfectoral. Le 3 juillet, un nouveau maire est élu[98].
↑Jean-Étienne-Joseph Estignard est provisoirement maire de Périgueux entre 1849 et 1850[100].
↑Premier adjoint de Jean-Étienne-Joseph Estignard, André Delphin de Gamanson devient maire de la ville le 8 mai 1850 après sa démission[103].
↑Pierre Courtey démissionne de ses fonctions le 14 janvier 1855[104].
↑Alfred Bardy-Delisle est désigné maire provisoire de la ville après que Pierre Courtey a démissionné de sa fonction. Le décret impérial du 14 juin 1855 le titularise maire à exécution immédiate. Pendant ce mandat, il a notamment inauguré, entre 1857 et 1860, les lignes de chemin de fer traversant la ville[105].
↑Louis-Amédée Guilbert est maire de Périgueux du 20 août au 4 septembre 1870, date à laquelle il quitte ses fonctions après avoir été le jour-même nommé préfet de la Dordogne[107].
↑Pierre-Frédéric Batailh est nommé provisoirement maire de Périgueux le 20 octobre 1870. La nomination est confirmée par l'arrêté préfectoral rendu le 22 novembre suivant[56].
↑Après la révocation d'Auguste Fournier-Laurière, Adolphe Bourdeillette est nommé maire par intérim le 1er septembre 1873. Un mois plus tard, peu après le 1er octobre, il est suspendu de ses fonctions pour avoir participé à un banquet en l'honneur de Léon Gambetta accusé par certains, à cette époque, de vouloir inciter les citoyens « à la haine »[110].
↑Édouard Galy démissionne de ses fonctions en janvier 1876. Il est réélu un an et demi plus tard[112].
↑Pierre-Gabriel Marchet n'occupe sa fonction qu'entre le 28 juillet et le 3 septembre 1882, date à laquelle Antoine Gadaud lui succède[116].
↑Pierre-Gabriel Marchet n'occupe sa fonction qu'un mois et demi, entre le 9 juin et le 24 juillet 1887, date à laquelle Georges Saumande lui succède[118].
↑La fonction de maire de Paul Fougeyrollas prend fin le jour de son décès, le 7 septembre 1905[121],[122].
↑L'élection de Paul Bouthonnier du 10 décembre 1919 est annulée, le 10 janvier 1920, par le Conseil de préfecture. Le cumul de son poste d'enseignant en école primaire et son mandat politique est interdit. L'arrêt du Conseil d'État rendu le 8 juillet 1921 confirme l'annulation de l'élection[123].
↑Félix Gadaud est démis de sa fonction le 2 avril 1943 par la Gestapo[125].
↑Gustave Chassagne est délégué spécial le 2 avril 1943 puis officiellement maire de la ville le 2 juin 1943. Il démissionne de sa fonction le 31 juillet 1944[126].
↑En pleine Seconde Guerre mondiale, il est provisoirement désigné le 5 août 1944 comme « délégué spécial extraordinaire de l'administration de la ville de Périgueux »[120].
↑En pleine Seconde Guerre mondiale, il est désigné le 28 septembre 1944 comme « délégué provisoire aux fonctions de maire de Périgueux »[127].
↑Xavier Darcos démissionne de son poste de maire pour devenir ministre de l'Éducation nationale (cumul impossible à l'époque) mais reste premier adjoint.
↑Benoît Martin, « Je m'engage à servir la ville de Périgueux », Sud Ouest édition Dordogne, 4 juillet 2020, p. 12-13.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Jean-Paul Brunet (dir.), Les conseillers municipaux des villes de France au XXe siècle, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Histoire politique du XXe siècle », , 219 p. (ISBN978-2-86781-392-4, lire en ligne)
Jean-Auguste Brutails, « Histoire de la ville de Périgueux et de ses institutions municipales jusqu'au traité de Brétigny (1360), par R. Villepelet », dans Bibliothèque de l'école des chartes, t. 70, Nogent-le-Rotrou, Daupeley-Gouverneur, , 696 p. (lire en ligne), p. 362-364
Léon Dessalles, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, éditions Dupont, , 493 p. (OCLC35515451, lire en ligne)
Alfred de Froidefond, Liste chronologique des maires de la ville et de la cité de Périgueux depuis 1200 jusqu'à nos jours, accompagnée de nombreuses notes historiques, Périgueux, imprimerie de Dupont , 1873, reprise de l'article « Liste chronologique des maires de la ville et Cité de Périgueux » paru dans les Annales agricoles et littéraires de la Dordogne, 1873, tome 34, p. 451-468, 548-564, 661-680, 751-752 [1]
Abbé Théodore Pecout, « Liste chronologique des maires de Périgueux et de la Cité depuis le XIIe siècle », dans Périgueux : souvenirs historiques, biographiques et archéologiques, Société de Saint-Augustin Desclée de Brouwer et Cie, Lille, 1890, p. 383-389(lire en ligne)
Guy Penaud, Le Grand Livre de Périgueux, Périgueux, éditions la Lauze, , 601 p. (ISBN2-912032-50-4), p. 306-315
Albéric de Saint-Astier, « Liste chronologique des maires de la ville et Cité de Périgueux depuis 1200 jusqu'à nos jours », dans Revue historique nobiliaire et biographique, 1872, p. 26-37(lire en ligne)
Louis Sandret (dir.), Revue historique, nobiliaire et biographique, t. 7, Paris, J. B. Dumoulin, , 575 p. (lire en ligne), p. 26-37
Robert Villepelet, Histoire de la ville de Périgueux et de ses institutions municipales jusqu'au traité de Brétiyny (1360), Périgueux, Imprimerie de la Dordogne, , 244 p. (lire en ligne)