Blois n'a été formellement intégrée au royaume de France qu'en 1547 avec l'avènement du roi Henri II. Jusque là, la charge d'administrateur de la ville de Blois a été occupée soit par les comtes de Blois, soit par leurs vicomtes.
Des conseillers municipaux existaient également –on les appelait alors échevins–, et leur chef –le premier échevin– avait souvent une autorité proche d'un maire, sans en avoir officiellement le titre. Cependant, c'est le bailli (aussi généralement gouverneur de la ville) qui représentait localement l'autorité royale en présidant les assemblées communales[Note 2] ; en son absence, c'est le lieutenant-général du comté qui le remplace.
Après la réapparition du titre de comte de Blois en faveur de Gaston d’Orléans entre 1626 et 1660, un gouverneur de la ville est un temps nommé, à savoir Jacques II Charon, seigneur de Nozieux et de Menars[1].
Sous Louis XIV, Jean VI de La Saussaye, alors président de la chambre des comptes et proche du roi, reçoit le privilège unique de présider les assemblées communales[2], devenant ainsi le premier individu à administrer la ville sans avoir à gérer le bailliage, ni le comté.
Réservée à une certaine bourgeoisie, la charge de maire est ainsi à acheter parmi les habitants. Le maire est nommé à vie par le roi, la fonction donne droit à la noblesse, et est dans un premier temps un titre héréditaire.
Pour la Couronne, il s'agit alors de nommer quelqu'un responsable de l'administration locale sans perdre de nobles à Versailles et tout en renflouant les caisses de l'État.
En plus d'une vacance du titre entre 1712 et 1715 pour des questions de minorité des héritiers, la charge a été supprimée entre 1717 et 1723 puis entre 1724 et 1765.
Fils de Guillaume, il est nommé à sa succession en tant que lieutenant-général et maire le , mais décède sept mois plus tard[3].
Pas de maire (vacance)
3e
François Bachod de l'Esbat († 1731)
–
Seigneur de Lesbat, Lieutenant-général du bailliage de Blois
La charge étant vacante car les héritiers de Druillon étant mineurs, le seigneur de Lesbat s'arrangea avec sa famille pour récupérer la mairie de Blois. Il fut nommé le [3].
Pas de maire (offices supprimés)
4e
Jean Desnoyers (†)
–
Bourgeois blésois, il est élevé maire au rétablissement de la charge en 1723, mais celle-ci est révoquée à peine un an plus tard[3].
Échevin dévoué, il fut recompensé par le conseil de ville en 1776, puis designé maire le [3]. Début , il porta secours aux Blésois victimes d'une importante crue de la Loire[A 3].
À la Révolution, le maire devient élu au suffrage censitaire. Ainsi, pour pouvoir voter, il faut être de sexe masculin, avoir plus de 25 ans et payer le cens (alors équivalent à trois journées de travail, ou dix pour devenir éligible)[4]. Le maire est élu pour un an.
À Blois, le jusque-là maire Pierre-Paul Boësnier de l'Orme est contraint de se retirer et d'organiser les premières élections municipales. Six mois plus tard, ce dernier fut élu vice-président du directoire du département[5].
Négociant en vin, il devint membre consulaire du tribunal de commerce, administrateur de l'hôpital, puis conseiller municipal en 1782, puis pendant le mandat d'Henri Petit de Villanteuil. Après son mandat de maire, il fut membre du directoire du département jusqu'à l'épuration de 1794[6].
Élu à la suite de la 3e élection municipale[A 4], il fut destitué par le député Guimberteau, alors de passage à Blois pour une séance d'épuration[A 5],[Note 3].
La Constitution du 5 fructidor an III () met en place les municipalités cantonales. Chaque commune doit dorénavant élire un agent municipal qui participe à l'administration de la municipalité cantonale. La fonction de maire est temporairement remplacée par celle d'un « président de municipalité cantonale », élu pour un an, et obtient ses prérogatives. À Blois, la reunion des cantons donnant essentiellement la ville, le rôle de président de municipalité revient à celui de maire.
Aussi, à compter du 2 pluviôsean IX (22 janvier 1801) le maire est chargé seul de l’administration de la commune et les conseillers ne sont consultés que lorsqu’il le juge utile. Le maire exerce ce pouvoir absolu jusqu’en 1867.
De plus, entre 1803 et 1828, la commune de Saint-Gervais-la-Forêt est intégrée à Blois et ressort donc du territoire administré par le maire de Blois.
Dans leur ouvrage, Bergevin et Dupré détaillent qu'en 1846, Blois comptait 831 électeurs municipaux (dont 693 censitaires et 138 à qui les fonctions ou titres donnèrent droit de vote). Le cens minimal était alors fixé à 81,45 francs[B 3].
D'abord soldat sous le Premier Empire[13], il devient l'adjoint au maire Maigreau[14], puis lui succède en 1847. Ensuite, il est devenu président du conseil d'arrondissement de Blois en 1853, puis s'est illustré en aidant les habitants lors de l'inondation de 1866[13].
Marchand de fer, il est élu conseiller général de Blois-Ouest le , puis président de la commission municipale le [5]. Il aurait démissionné en [réf. nécessaire].
Pendant l'occupation, la ville est administrée par une commission administrative municipale avec Victor-Auguste Poulain à sa tête, en l'attente de nouvelles élections.
Élu en 1882 et reconduit en 1884, il finit par démissionner à la suite d'un désaccord avec ses conseillers municipaux quant aux indemnités destinées aux pompiers[22].
Les citoyens votent ainsi pour une liste de candidats, en deux tours si aucune liste n'atteint les 50 % lors du premier. La tête de liste élue est nommée maire, et sa liste obtient d'emblée une prime majoritaire augmentant sa représentation au sein du conseil municipal[24].
Ce mode de scrutin est cependant suspendu sous le régime de Vichy — soit entre et —, lors duquel la charge est un temps supprimée avant d'être rétablie au profit d'Henri Drussy dès 1941.
Professeur de collège[35] et adjoint au maire Olivier à qui il succède à sa démission, son domicile a été bombardé lors de l'invasion nazie, le ; le maire en exercice succomba à ses blessures[41].
Après la mort de Laurens et le début de l'occupation, le docteur Olivier revint sur Blois assumer la charge de maire[39] mais celle-ci fut supprimée en août par le gouvernement de Vichy.
Grièvement blessé en 1915, il fut actif en créant diverses associations en soutiens aux autres mutilés de la Première Guerre mondiale[42],[43]. Nommé en 1940 président de la délégation de reconstruction à Blois, il fut nommé maire en 1941. D'abord loyal envers l'occupant, il bascula dans la Résistance[44] et finit emprisonné à deux reprises[41],[42]. Il meurt le d'une crise d'urémie[45].
51e
René Calenge (1921–1973)
–
Bras droit de Drussy dès 1940[46], il est nommé à sa succession lorsque ce dernier est emprisonné en 1944.
Calenge redevint maire à la suite des élections de 1947, et s'attelle à la reconstruction de la ville en s'aidant des dessins de Drussy[48]. En 1950, il reçut au nom de la ville de Blois et de ses habitants la Croix de guerre des mains du général Kœnig[49]. Conscient du manque de logements malgré la reconstruction, il proposa le projet ZUP en [50].
Ancien proviseur du lycée Sonia-Delaunay[57], il est temporairement élu le par le conseil municipal après le départ de Jack Lang au gouvernement[58], de qui il était l'adjoint au maire[59]. Il est principalement connu pour son action associative : promotion du Val de Loire auprès de l'UNESCO, création de l'ALCV[Note 8] et l'Observatoire Loire, notamment[60].
Comme à l'élection départementale de 2000, Perruchot l'emporte en 2001 face au duo Lang/Valette. Son mandat est marqué par la rénovation de la ZUP vieillissante.
Infirmier de formation[61], puis élu au second tour le face à Perruchot[62], il a poursuivi la rénovation de la ZUP et entrepris celle du centre-ville grâce au projet ACVL[Note 9],[63].
Records
À Blois, le député Eugène Riffault reste le maire avec le plus grand nombre d'années en exercice (à savoir 20 ans), dont le mandat correspond aux deux décennies du Second Empire.
Le mandat le plus court fut cependant le second de Maurice Olivier (2 mois), au début de la Seconde Guerre mondiale.
Le maire ayant assumé le plus grand nombre de mandats reste le remarquable Michel Bezard-Boisse et ses trois mandats discontinus lors des troubles de la Révolution[Note 10].
↑Discours de Guimberteau à Nicolas Girault-Villiers le 30 octobre 1793 : « Un jour qu’on t’avertissait de l’inexécution de la loi qui ordonne aux femmes de porter la cocarde, tu as répondu que ce n’était pas la cocarde qui faisait le patriotisme. Je te destitue ; je te taxe révolutionnairement à 1 200 livres ; j’ordonne que de ce lieu tu te rendras au repaire des aristocrates, dont tu as toujours été le souteneur. » (Bergevin et Dupré 1846, Vol. 1, p. 210–211)
↑Discours de Guimberteau à Michel Bezard-Boisse le 30 octobre 1793 : « Habitants de Blois, je vous propose pour maire le citoyen Bezard-Boisse. Citoyen, je te mets à même de rendre de grands services à cette commune, trop longtemps gouvernée par des hommes faibles ou ennemis des droits du peuple ; je te proclame maire de Blois. » (Bergevin et Dupré 1846, Vol. 1, p. 211)
↑On doit à Eugène Riffault la rue du Prince Impérial (actuelle rue Denis-Papin), le boulevard de l'Est (actuel boulevard Eugène-Riffault), le boulevard de l'Ouest (actuel boulevard Daniel-Dupuis), ainsi que l'escalier Denis-Papin, notamment.
↑L'ancienne école de garçons, dont le bâtiment construit en 1896 existe encore, est située sur l’avenue du Docteur Jean Laigret.
↑Pascal Nourrisson, Saint-Gervais-la-Forêt : Toute une histoire ! : Patrimoine, personnages, lieux insolites, archives et images d'autrefois, Saint-Gervais-la-Forêt, Éditions du Cercle gervaisien, , 263 p.
↑Étienne Pattou, « Famille Chauvelin » [PDF], sur racineshistoire.free.fr,
↑ a et bBulletin des lois de l'Empire français. XIe série. Partie supplémentaire, Volume 38, Paris, Imprimerie Impériale, (lire en ligne), p. 987
↑Annuaire général du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration ou Almanach des 500 000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers, Volume 10, Paris, Firmin Didot Frères, (lire en ligne), p. 969
↑Christiane Bidault, « Fiche de Jean-Marie Leroy » , sur perche-gouet.net, Centre de recherches généalogiques du Perche-Gouët,
↑« Décret du 3 avril 1908 déclarant d'utilité publique l'établissement, dans la ville de Blois, d'un réseau de tramways à traction électrique (avec la convention de rétrocession et le cahier des charges de la concession) », Bulletin des lois de la République française, no 2975, , p. 1353-1369 (lire en ligne)
↑ a et bCécile Godeau, « Le renouvellement de la politique urbaine à Blois sous le mandat de Pierre Sudreau dans les années 1970 », dans Pierre Sudreau : 1919-2012. Engagé, technocrate, homme d’influence, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN978-2-7535-8499-0, lire en ligne), p. 137–147
↑Bruno Abescat, Christophe Barbier, David Bensoussan, Sarah Brethes, Letizia Dannery, Guillaume Grallet, Pierre-Yves Lautrou, Clémence Leboulanger, Clément Massé, Benjamin Masse-Stamberger et Pauline Sommelet, « Les 50 qui font bouger Blois », L'Express, (lire en ligne)
↑« Blois : Bernard Valette (PS) élu maire en remplacement de Jack Lang », Le Monde, (lire en ligne)
↑Christian Cazard, « La ligne Paris-Toulouse va être coupée en deux », La Dépêche, (lire en ligne)