Au sein de l'organisation administrative des templiers, les biens de cette région faisaient partie de la province templière d'Italie, appelée plus tardivement province de Lombardie[1].
Le patriarcat d'Aquilée possédait le nord de cette région, notamment Cortina d'Ampezzo avec le château de Botestagno(it), ainsi qu'une partie des territoires de l'est. En atteste la plus ancienne donation répertoriée pour les templiers de Vénétie en 1149, à savoir la « villa di Rai »[N 1] et les terres adjacentes où les templiers établiront la maison du Temple dite de « Santa Maria a Campanea » sur la commune d'Ormelle[2],[3]. Cette maison prit une telle importance qu'au milieu du XIIIe siècle, elle était le lieu de résidence du commandeur de la baillie de la Marche trévisane[N 2].
Au moment du procès, les templiers de Venise ne furent pas inquiétés et demeurèrent dans leurs maisons[5]. Ils y vivaient toujours lorsque le doge de Venise promit de les faire expulser le afin de permettre aux Hospitaliers de prendre possession des lieux[6]. L'enquête dans les diocèses de Padoue et de Vicence fut confiée à l'inquisiteur dominicainFrançois de San Severino, qui interrogea notamment le frère Jacques, commandeur de Sainte-Marie de Bevadoro[N 3] afin de dresser un inventaire de leurs possessions[7].
Possessions templières
Il est difficile de définir les rôles et l'importance respectives de chaque établissement, même s'il semble que les maisons de Padoue et de Venise aient joué un rôle prépondérant. Cependant la maison du Temple de Campanea (Santa maria del Tempio(it), Ormelle) semble être le chef-lieu de la baillie de la Marche Trévisane à partir du milieu du XIIIe siècle. Le frère Ermanno est cité comme commandeur de cette maison du Temple et de toutes celles de la Marche Trévisane en 1247[8] tout comme Giovanni di Castell'Arquato en 1302/04[9].
* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Fief ⇒ F, Hospice ⇒ H, Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M, = Église (rang inconnu)[N 4]
À l'origine intitulée Santa Maria a Campanea et qui prendra le nom de San Giovanni del Tempio di Oderzo au XVIIe siècle [19],[20],[24]. 45° 47′ 25″ N, 12° 25′ 45″ E.
Devenu l'hospice Saint-Jean-Baptiste de Bevadoro à l'époque hospitalière[25],[26]. Il y avait un précepteur commun à cette maison et à celle de Padoue tout au moins en 1285[27],[7]
Une maison du Temple à « Porto », hameau de la commune de Legnago. Supposition liée à la confiscation des biens de l'ordre à Vérone, ceux-ci ayant été confiés temporairement aux franciscains[N 12].
(it) Giampaolo Cagnin, « Inventari e atti amministrativi di case templari nel Veneto : Bevadoro - 1309 (+ Documenti) », dans Franco Cardini (Dir.), Sacra Militia : rivista di storia degli ordini militari, vol. 1, Name, (présentation en ligne), p. 57-99
(it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN978-88-272-1201-1, lire en ligne), p. 75-92, 295-303
(it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Italia Templare : guida agli insediamenti dell'ordine del tempio in Italia, Edizioni Mediterranee, , 244 p. (ISBN978-88-272-2126-6)
(it) Giampaolo Cagnin, Templari e Giovanniti in Territorio trevigiano (secoli XII-XIV), Trévise, Tip. Tintoretto, , 101 p.
(it) Renzo Caravita, « Nuovi documenti sull'ordine del Tempio dall'Archivio Arcivescovile di Ravenna », dans Franco Cardini (Dir.), Sacra Militia : rivista di storia degli ordini militari, vol. 3, Name, (présentation en ligne), p. 225-278
(it) Maria Antonietta Moro et Luciano Mingotto, I Templari a Tempio di Ormelle, scavo e restauri nella Masòn templare e giovannita, Trévise, Celio Libri, , 117 p. (ISBN978-88-89557-06-8, présentation en ligne)
(it) Lorenzo Tacchella, Gli insediamenti dei templari a Nice e Grasse, in Liguria, Lombardia e Veneto, SRI, , 240 p. (ISBN978-88-8428-020-6)
(it) Nicola Pezzella et Maurizio Caruso, « Alcuni insediamenti monastico-militari nel territorio vicentino », dans I primi 10 convegni della L.A.R.T.I. : Atti di ricerche templari del IX - X, vol. IV, Edizioni Librarie Federico Capone, , 206 p. (ISBN978-8-8897-7850-0, présentation en ligne)
(it) Nicola Pezzella, I templari a Padova e la loro chiesa di Santa Maria in Conio, Treviso arte, , 57 p. (OCLC38473557)
↑Une baillie constitue un ensemble de commanderies et maisons du Temple (domorum templi) placées sous la responsabilité d'un commandeur lui-même aux ordres du maître de la province d'Italie.
↑Interrogatoire en date du 03 février 1309. Cette commanderie passa sous le vocable de Saint-Jean-baptiste à l'époque hospitalière, San Giovanni Battista di Bevadoro.
↑La possession d'une église ne renseigne pas sur le rôle d'un établissement ou sur sa présence à proximité immédiate car les Templiers comme les autres ordres religieux pouvaient posséder une église, en percevoir les revenus, mettre à disposition un prêtre tout en ayant leur lieu de résidence à des kilomètres de là.
↑La graphie latine diverge souvent, on trouve (la) Sajanice, parfois Sagianega ou encore Sajanica. cf. (it) Gaetano Maccà, Storia del territorio vicentino., vol. IX, (lire en ligne), p. 160-163.
↑Parfois orthographiée Santa Maria Inconia, Santa Maria Inconio comme dans l'ouvrage de Bianca Capone, cf. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 77-79.
↑Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées voir de travaux non publiés
↑acte pontifical du 30 mars 1310 qui mentionne les actifs de San Vitale suivi d'un acte concernant le transfert des marchandises dont celles de Porto Legnago.
Références
↑(it) Barbara Frale, « Lo strano caso del processo ai Templari in Italia », dans Antonio Rigon, Francesco Veronese, L'età dei processi : inchieste e condanne tra politica e ideologia nel '300, Istituto storico italiano per il Medio Evo, , 401 p. (ISBN978-8-8891-9059-3, lire en ligne), p. 37-57
↑(it) Loredana Imperio, « Una pagina inedita di storia caminese », dans Vittorio Veneto, Il Flaminio : Tratto dalla Rivista quadrimestrale di studi vittoriesi, vol. 13, Edita dalla Comunità Montana delle Prealpi Trevigiane, (lire en ligne), p. 56-72
↑(en) Elena Bellomo, The Templar order in north-west Italy (1142-c.1330), Leiden /Boston, Brill, , 464 p. (ISBN978-90-04-16364-5, lire en ligne), p. 98, 364 ; (it) Giampaolo Cagnin, Templari e Giovanniti in territorio trevigiano (secoli XII-XIV), , p. 82-84 (doc. 5)
(la): Ermanno, « Preceptor domus milicie Templi de Campanea et aliarum domorum de marchia Tarvisana ». En février 1268 le frère Giacomo figure dans la liste des commandeurs présents pendant le chapitre provincial de l'ordre à Plaisance en tant que « fratre Iacobo preceptore domorum de Campanea » et non comme commandeur de la maison tel qu'indiqué par Bellomo, p. 115 (note 226)et en 1271, on trouve: « frater Gabriel de Gambelaria preceptor domorum Templi de marchia Trivixana » de nouveau lors d'un chapitre provincial de l'ordre à Plaisance et il n'y a pas de commandeur de Campanea mentionné.
↑(it) J. Costa Restagno, Cavalieri di San Giovanni in Liguria e nell'Italia settentrionale : quadri regionali, uomini e documenti : atti del Convegno (Genova, Commenda di San Giovanni di Pré, 30 settembre-2 ottobre 2004), Genova/Albenga, Ist. Studi Liguri, , 794 p. (ISBN978-88-86796-38-5, présentation en ligne), p. 697
↑(it) Alberto Broglio et Lellia Cracco Ruggini, Storia di Vicenza : L'età della repubblica Veneta, 1404-1797, Neri Pozza, (présentation en ligne), p. 151
↑(en) Anthony Lutrell, « The Hospitallers of Rhodes at Treviso: 1373 », dans The Hospitallers of Rhodes and Their Mediterranean World, Ashgate Publishing Company, , 324 p. (ISBN978-0-8607-8307-7, présentation en ligne), p. 66