On ne sait pas précisément quand les templiers se sont installés en Italie. Les historiens sont divisés: certains pensant que ce fut en 1131 à Messine, d'autres a S. Maria del Aventino à Rome en 1138, d'autres enfin a S. Maria du Temple de Milan en 1134[2].
Une partie du Latium, au Nord de Rome, correspondait au patrimoine de Saint Pierre et les biens appartenant aux templiers étaient administrés par un précepteur, responsable de cette baillie. L'un d'entre eux fut également précepteur de la commanderie de San Giustino d'Arna en Ombrie[7]. L'existence d'une autre baillie correspondant à Rome et les terres aux alentours est également attestée par les pièces du procès de l'ordre du Temple[8].
Puis ce sont les relations conflictuelles entre le Saint-Empire Romain germanique et la papauté qui eurent un impact sur la présence templière dans cette région.
La signature en 1229 du traité de Jaffa entre le sultan Al-Kâmil et Frédéric II de Hohenstaufen, par lequel ce dernier prenait possession de la ville et du royaume de Jérusalem[9], souleva les protestations des Templiers et des Hospitaliers, car Frédéric II était alors sous le coup d'une excommunication prononcée par Grégoire IX en 1227.
L'empereur confisqua en représailles tous les biens de ces deux ordres militaires dans le Saint-Empire, se rendit en Italie et entreprit l'invasion des États pontificaux (à savoir le Latium, l'Ombrie et les Marches). Il marcha ensuite sur Rome en 1241, pour empêcher la tenue du conseil devant valider sa seconde excommunication demandée par le pape Grégoire IX. Mais celui-ci mourut, et l'empereur mis provisoirement fin au siège de Rome[10].
Au moment du procès de l'ordre du Temple, Pierre de Bologne, qui était procureur de l'ordre à Rome, fut désigné comme l'un des quatre représentants chargés de défendre l'ordre lors d'une commission pontificale qui se tint à l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris[11],[N 2].
Possessions templières
* château ⇒ Ch, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M.
(it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN978-88-272-1201-1, lire en ligne), p. 185-226
(it) Nadia Bagnarini, I templari nell'Italia centro-meridionale : storia ed architettura, Tuscania, Penne e papiri, , 206 p. (ISBN978-88-89336-35-9, présentation en ligne)
(it) Clemente Ciammaruconi, L'ordine templare nel Lazio meridionale : atti del Convegno, Sabaudia, 21 ottobre 2000, Édition Casamari, , 366 p. (ISBN978-88-86445-07-8, présentation en ligne)
(en) Anne Gilmour-Bryson, The trial of the Templars in the Papal State and the Abbruzi, vol. 303, Biblioteca apostolica vaticana, coll. « Studi e testi », , 313 p. (présentation en ligne)
(it) Barbara Frale, « Lo strano caso del processo ai Templari in Italia », dans Antonio Rigon, Francesco Veronese, L'età dei processi : inchieste e condanne tra politica e ideologia nel '300, Istituto storico italiano per il Medio Evo, , 401 p. (ISBN978-8-8891-9059-3, lire en ligne), p. 37-57
(it) Hubert Houben, « Templari e Teutonici nel Mezzogiorno normanno-svevo », dans Il Mezzogiorno normanno-svevo e le crociate : atti delle quattordicesime giornate normanno-sveve, Bari, 17-20 ottobre 2000, vol. 14, Edizioni Dedalo, coll. « Atti del Centro di studi normanno-svevi dell'Università degli studi di Bari », , 417 p. (ISBN978-8-8220-4160-9, lire en ligne), p. 261
Notes
↑(la) Uggucione di Vercelli, avant-dernier maître de cette province au début du XIVe siècle.
↑On attribue aux templiers la reconstruction de cette abbaye vers 1240 mais aucun document ne permet d'établir le rôle et l'importance de cet édifice à leur époque.
↑Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées voir de travaux non publiés
↑(it) Tommaso di Carpegna Falconieri, « Bonifacio VIII e il Patrimonio di San Pietro in Tuscia », Bullettino dell'Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, no 112, , p. 426 (lire en ligne).