La région des Marches était divisée en plusieurs territoires à l'époque des Templiers. Il est important de distinguer également deux périodes, à savoir le XIIe siècle puis le XIIIe siècle qui marque la création de la Marche d'Ancône, possession des états pontificaux et l'apparition des communes libres.
On citera comme exemple Frédéric II de Hohenstaufen, natif de cette région (Jesi) qui signa lorsqu'il était Empereur le traité de Jaffa en 1229, lui permettant de récupérer sans combattre la ville de Jérusalem et de se couronner roi de Jérusalem la même année[1]. Ce traité déplut fortement aux Hospitaliers et aux Templiers, car Frédéric II était sous le coup d'une excommunication prononcée par Grégoire IX en 1227. L'empereur confisqua alors tous les biens de ces deux ordres militaires dans le Saint-Empire[N 1], se rendit en Italie et entreprit l'invasion des États pontificaux (à savoir le Latium, l'Ombrie et la Marche). Il marcha même sur Rome en 1241, pour empêcher la tenue du conseil devant valider sa seconde excommunication demandée par le pape Grégoire IX. Mais celui-ci mourut, et l'empereur mis fin au siège de Rome, mais de façon provisoire, car il marcha à nouveau sur la ville à deux reprises, lors des 18 mois nécessaires au conclave pour choisir le nouveau pape Innocent IV[2].
Cette forte instabilité politique eut des conséquences sur l'implantation des templiers qui, relevant du Pape, étaient en butte à l'opposition gibeline qui soutenait l'Empereur. Sans compter les litiges avec les autres ordres religieux concernant leurs possessions respectives comme avec les dominicains en 1286 au sujet des terres sises à Camerino, querelle qui fut réglée par une bulle du Pape Honorius IV[3].
Les commanderies et maisons du Temple de la Marche d'Ancône formaient une baillie aux ordres d'un précepteur, lui-même aux ordres du maître de la province d'Italie mais rien ne permet de certifier que cette baillie correspondait exactement à l'actuelle région des Marches.
Un seul templier de cette région fut interrogé pendant le procès qui entraîna la suppression de l'ordre du Temple. L'évêque de Fano et de Jesi, Giacomo Ier ayant reçu l'ordre d’arrêter le précepteur de cette baillie[N 2]. Il fut interrogé à Fano[4].
Possessions templières
* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M.
(en) Elena Bellomo, « The Temple, the Hospital and the Towns of North and Central Italy. », dans éd. Damien Carraz, Les ordres militaires dans la ville médiévale(1100-1350), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, , 314 p. (ISBN978-2-8451-6558-8, présentation en ligne, lire en ligne)
(it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN978-88-272-1201-1, lire en ligne), p. 169-184
(it) Bianca Capone Ferrari, Alla ricerca delle mansioni templari. : Italia centrale e meridionale, Edizioni Federico Capone, , 162 p. (ISBN978-88-89778-57-9, présentation en ligne)
(it) Nadia Bagnarini, I templari nell'Italia centro-meridionale : storia ed architettura, Tuscania, Penne e papiri, , 206 p. (ISBN978-88-89336-35-9, présentation en ligne)
(it) Carlo Castignani, « Templari e Ospitalieri nelle Marche (XII-XIV secolo) », dans Atti del XLV Convegno di Studi Maceratesi, Macerata, Centro di studi storici maceratesi, coll. « Studi Maceratesi, vol. 45 », , 988 p. (présentation en ligne), p. 367-458
(it) Clemente Ciammaruconi, L'ordine templare nel Lazio meridionale : atti del Convegno, Sabaudia, 21 ottobre 2000, Édition Casamari, , 366 p. (ISBN978-88-86445-07-8, présentation en ligne). (ouvrage sur la région du Latium méridional mais indiquant de nombreuses informations sur les commanderies italiennes en général)
(it) Barbara Frale, « Lo strano caso del processo ai Templari in Italia », dans Antonio Rigon, Francesco Veronese, L'età dei processi : inchieste e condanne tra politica e ideologia nel '300, Istituto storico italiano per il Medio Evo, , 401 p. (ISBN978-8-8891-9059-3, lire en ligne), p. 37-57
(en) Anne Gilmour-Bryson, The trial of the Templars in the Papal State and the Abbruzi, vol. 303, Biblioteca apostolica vaticana, coll. « Studi e testi », , 313 p. (présentation en ligne)
↑« Caserma Pontificia », château de Monte Cretaccio (castrum Montis Cretacii) et place forte Sainte-Marie de Sculcula (fortellicium Sancte Marie de Sculcula). Ancienne possession de l'abbaye de Farfa, rachetée par les États pontificaux et confiée à frère Nicolas, cubiculaire du pape et templier en 1290. cf. Ernest Langlois, Les Registres de Nicolas IV : Recueil des bulles de ce pape, 1886-1893, 1 vol. (1301 p.) ; in-4 (lire en ligne), p. 995 (charte n° 7288). Ne pas confondre Sancte Marie de Sculcula avec Scurcola Marsicana dans les Abruzzes comme certains historiens ont pu le faire, cf. Bagnarini 2008, p. 155.