Le Molise fut au cœur de la lutte du sacerdoce et de l'Empire lorsque Jean de Brienne marcha avec l'armée pontificale sur les Pouilles, profitant de l'absence de l'empereur Frédéric II, alors en Terre-Sainte. Il conquit de nombreuses villes à l'exception de Bojano où se trouvait Conrad, fils héritier de l'empereur. Mais Frédéric II, de retour cette année là (1229), réussit à reconquérir les villes perdues à partir du mois de juin[4].
Ces événements eurent un impact sur les relations entre les deux ordres militaires (templiers et hospitaliers) et Frédéric II. Ces deux ordres avaient en effet pris le parti de Jean de Brienne concernant le trône de Jérusalem, et avaient surtout reçu l'ordre du Pape Grégoire IX de ne pas aider Frédéric II. Une première vague de confiscation de leurs biens intervint à cette période mais l'avis des historiens est partagé concernant les raisons. Alain Demurger, notamment, pense qu'il ne s'agit dans un premier temps que des biens qui auraient été usurpés par la noblesse, puis donnés aux deux ordres (Armand de Périgord, maître de l'ordre du Temple se voyant confirmé diverses possessions en Calabre et en Sicile en 1229). À partir de 1231, certaines lettres du Pape prouvent qu'il y a bien eu des confiscations, puisqu'il en demande la restitution, mais c'est surtout à partir de 1239 que le phénomène s'amplifia lorsque Frédéric II fut excommunié pour la deuxième fois. Leurs possessions dans la région de Foggia à l'Est du Molise furent l'objet d'un inventaire détaillé en 1248/49, mais l'empereur reviendra sur l'ensemble de ces confiscations dans son testament (1250)[5].
Possessions templières
* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Fief ⇒ F, Hospice ⇒ H, Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M, = Église (rang inconnu)[N 1]
Ne pas confondre avec la commanderie hospitalière San Giovanni d'Isernia qui existait déjà au XIIIe siècle et à laquelle furent dévolus les biens de San Giacomo au XIVe siècle[11],[12]
La seigneurie de San Giacomo leur appartenait, nombreux litiges avec le monastère bénédictin de Sainte-Marie de Tremiti au sujet des terres près de Termoli. [13],[14]
Guglionesi, citée dans l'ouvrage de Giovanni Guerrieri publié pour la première fois en 1909[20], mais cette hypothèse est infirmée par l'historienne Nadia Bagnarini[21] et apparaît comme une possession hospitalière datant du milieu du XIIe siècle[22].
Le village abandonné de « Macchia Castellana », détruit lors du tremblement de terre de 1883, sur la commune de Castellino del Biferno[23]
Par ailleurs, l'enquête pontificale de 1373 sur les biens hospitaliers, qui mentionne un certain nombre de maisons dépendantes du prieuré de Capoue, peut laisser penser qu'il s'agissait de biens provenant des templiers. En effet, les hospitaliers semblent être peu présents dans le Molise au XIIIe siècle (Isernia uniquement) et comme on ne trouve pas trace de donations à leur égard, certains historiens avancent l'hypothèse qu'il puisse s'agir des biens dévolus à la suite de la disparation du Temple. Le problème étant qu'en fonction de l'historien auquel on se réfère, la liste des toponymes diverge...
Les possessions hospitalières au XIVe siècle dans le diocèse de Bojano (mentionnées en tant que Domus, c'est-à-dire maison) étant les suivantes[7]:
À Bojano, la commanderie de Bojano et Venafro[8] dont une partie des biens provient assurément des templiers.
(it) Nadia Bagnarini, I templari nell'Italia centro-meridionale : storia ed architettura, Tuscania, Penne e papiri, , 206 p. (ISBN978-88-89336-35-9, présentation en ligne)
(it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN978-88-272-1201-1, lire en ligne), p. 319-321
(it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Italia Templare : guida agli insediamenti dell'ordine del tempio in Italia, Edizioni Mediterranee, , 244 p. (ISBN978-88-272-2126-6)
(it) Cristian Di Paola d'Ortona, Sulle tracce dei Templari : i cavalieri del Tempio dalla Terrasanta al Molise, Palladino Editore, , 122 p. (ISBN978-88-8460-024-0, présentation en ligne)
(en) Anne Gilmour-Bryson, The trial of the Templars in the Papal State and the Abbruzi, vol. 303, Biblioteca apostolica vaticana, coll. « Studi e testi », , 313 p. (présentation en ligne)
(it) Cristian Guzzo, Templari in Sicilia : la storia e le sue fonti tra Federico II e Roberto d'Angiò, vol. 2, Name, coll. « Insigna e arma », , 122 p. (ISBN978-88-87298-58-1, présentation en ligne)
(it) Hubert Houben, « Templari e Teutonici nel Mezzogiorno normanno-svevo », dans Il Mezzogiorno normanno-svevo e le crociate : atti delle quattordicesime giornate normanno-sveve, Bari, 17-20 ottobre 2000, vol. 14, Edizioni Dedalo, coll. « Atti del Centro di studi normanno-svevi dell'Università degli studi di Bari », , 417 p. (ISBN978-8-8220-4160-9, lire en ligne), p. 19
(it) Mariarosaria Salerno et Kristjan Toomaspoeg, L'inchiesta pontificia del 1373 sugli Ospedalieri di San Giovanni di Gerusalemme nel Mezzogiorno d'Italia, M. Adda, , 343 p. (présentation en ligne)
Kristjan Toomaspoeg, « Les ordres militaires dans les villes du Mezzogiorno », dans éd. Damien Carraz, Les ordres militaires dans la ville médiévale(1100-1350), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, , 314 p. (ISBN978-2-8451-6558-8, présentation en ligne)
↑La possession d'une église ne renseigne pas sur le rôle d'un établissement ou sur sa présence à proximité immédiate car les Templiers comme les autres ordres religieux pouvaient posséder une église, en percevoir les revenus, mettre à disposition un prêtre tout en ayant leur lieu de résidence à des kilomètres de là.
↑« Ripemusani » est le nom de ce fief tel qu'on le retrouve dans les chartes de l'époque(la).
↑Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées voir de travaux non publiés
↑cette hypothèse n'est jamais évoquée dans les ouvrages des historiens médiévistes.
↑Ne pas confondre avec la commanderie hospitalière San Ranieri di Cantalupo qui se trouvait dans le Piémont, à Castellazzo Bormida, anciennement Gamondio dont l'existence avérée date de 1168. cf. (it) Renato Lanzavecchia, Storia della Diocesi di Alessandria, Alessandria editrice, , 500 p., p. 35.
Références
↑(it) Sabino D'Acunto, Il Molise attraverso i secoli, Lampo, , 192 p.
↑(it) Matteo Camera, Annali delle Due Sicilie dall'origine e fondazione della monarchia fino a tutto il regno dell'augusto sovrano Carlo III. Borbone, Stamperia e cartiere del Fibreno, , 368 p. (lire en ligne), p. 138
↑(it) Felice Costantino, Termoli, Donzelli Editore, , 531 p. (lire en ligne), p. 233,410 et (it) Armando Petroci, Codice diplomatico del Monastero benedottino di S. Maria di Tremiti, 1005-1237, Instituto storico italiano, , 26 p..
↑(it) Bianca Capone Ferrari, « A San Giovanni in Galdo c’erano i templari? », dans XX Convegno di Ricerche Templari, vol. 27, Penne e papiri, coll. « I papiri. Collana di storia medievale », , 148 p. (ISBN978-8-8893-3612-0, présentation en ligne), p. 69-76