Elles ont presque toujours comme origine une confusion avec un champignon comestible.
Il faut toujours identifier ou faire identifier (par un pharmacien par exemple) les champignons avant leur consommation, sur des critères scientifiques (ainsi, contrairement à une idée reçue, un champignon consommé ou rongé par des animaux n'est pas forcément sans danger mortel : les limaces consomment des amanites phalloïdes mortelles pour l'homme).
En cas de doute, il est conseillé de consulter son pharmacien.
Mycotoxicologie
« L'évolution des connaissances mycotoxicologiques doit amener à prendre de plus en plus de précautions avec la consommation des champignons[1] ». Outre les ingestions accidentelles (consommation de champignons mortels mal connus ou de champignons comestibles accompagnés par un toxique qui s'est glissé dans le panier par mégarde), de nombreuses intoxications apparaissent pour différentes raisons : toxicité passée inaperçue pendant des années (paxille enroulé, gyromitres, tricholome équestre…), consommation à l'état cru ou surconsommation. « L'apparition de l'intoxication peut être liée au champignon lui-même, à son âge, au fait qu'il soit parasité, ou peut-être à sa localisation géographique. Des substances nocives peuvent aussi apparaître plus tard, après la cueillette, lors du transport, de la conservation et de la préparation culinaire du champignon. Ou bien des molécules toxiques, telles les hémolysines, peuvent disparaître lors de ces traitements. La toxicité du champignon peut aussi ne se révéler qu'associée à certains aliments comme l'alcool. Ou elle peut n'apparaître que chez certains sujets, intolérants à une ou plusieurs substances, allergiques, ou simplement paniqués à l'idée d'avoir peut-être consommé une espèce mortelle. L'intoxication peut aussi être en lien avec la pollution qui environne le champignon. Enfin, les champignons pourraient être toxiques de manière silencieuse, c'est-à-dire que la consommation d'un plat ne produira aucune réaction, mais des consommations répétées pourraient être nocives pour l'organisme. Les risques seraient alors à long terme, et on pense à ce sujet à la contamination métallique ou radioactive, et au potentiel mutagène ou cancérigène de certaines substances fongiques[2] ».
Les symptômes de type diarrhée, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc. doivent inciter les patients et professionnels de santé à « appeler sans délai le centre 15 ou le centre antipoison le plus proche » en mentionnant la consommation récente de champignons. À titre d'exemple, il y a eu 388 cas enregistrés d’intoxications par champignons par l'INVS et les centres antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) pour la seule région Midi-Pyrénées le 1er juillet et le , contre 61 cas la même période en 2010, en raison d'un été plus humide en 2011, favorable aux émergences précoces de champignons.
Liste des champignons toxiques pour les humains
« Tous les champignons sont comestibles, certains une seule fois. »
Les symptômes apparaissent entre 6 et 24 h après l'ingestion. Ce sont des troubles digestifs violents et une hépatite aiguë qui peut devenir fulminante (mortelle) entre les 3e et 5e jours. Ce syndrome est responsable à lui seul de 90 à 95 % des décès dus à une intoxication par les champignons.
Galerina marginata, la galère marginée (aussi dite Galerina autumnalis, Galerina venenata, etc.), que l'on trouve aussi bien dans l'hémisphère nord qu'en Australie.
Les lépiotes :
Lepiota helveola, la Lépiote helvéolée ou lépiote brune, répandue dans le sud de l'Europe.
Lepiota subincarnata, ou lépiote de Josserand, que l'on trouve dans tout l'hémisphère Nord, voire parfois en Nouvelle-Zélande où elle est considérée exotique.
Pholiotina filaris, ou Conocybe rugosa, anciennement classé parmi les Pholiotina, commun dans l'hémisphère Nord et particulièrement répandu sur la côte Ouest des États-Unis.
Le tricholome équestre ou bidaou (Trichiloma equestre) : plusieurs décès en France en 2000 et 2001. Les intoxiqués, qui présentent une rhabdomyolyse aiguë (destruction des cellules musculaires) en auraient fait une consommation excessive.
Sugihira také (Pleurocybella porrigens) : plusieurs décès au Japon en 2004, la plupart des intoxiqués étaient des insuffisants rénaux avec symptômes évoquant une encéphalopathie métabolique[12].
Podostroma cornu-damae (Japon 2002) : le décès serait dû à une (des) « substances ayant provoqué une thrombopénie, diminution rapide des plaquettes sanguines (...). Champignon très dangereux car les toxines pénètrent la moelle osseuse »[13].
Références
↑Jean-Mary Couderc, « Données nouvelles sur les champignons supérieurs toxiques », Mémoire de l'Académie des Sciences, Art et Belles Lettres de Touraine, t. 21, , p. 155 (lire en ligne).
↑(en) Emmeline Lagrange et Jean-Paul Vernoux, « Warning on False or True Morels and ButtonMushrooms with Potential Toxicity Linked toHydrazinic Toxins: An Update », Toxins, vol. 12, no 8, (DOI10.3390/toxins12080482, lire en ligne, consulté le ).
↑Pierre Kaldy, « Un champignon lié à des cas de maladie de Charcot : la fin d'une énigme médicale vieille de plus de dix ans », Sciences et avenir, vol. 895, (lire en ligne, consulté le ).