Née à Vienne d’un père italo-autrichien, médecin d’ascendance juive, au service de l’armée impériale autrichienne puis de la Croix-Rouge, et d’une mère française et catholique, religion dans laquelle Elise sera baptisée. Deux ans après sa naissance, ses parents changent leur nom de famille pour Seybert.
À l’âge de 19 ans, elle commence à étudier la musique avec le compositeur Arnold Schönberg, dont elle dira plus tard :
« Si un professeur eut une grande influence dans ma vie, ce fut sans nul doute Schönberg. »
Elle quitte Vienne pour Paris, après la mort de son père en 1924, pour y étudier le chant avec la soprano polonaise Marya Freund. C’est à cette époque qu’elle rencontre son futur époux, le peintre français, d’origine russe, Evsa Model.
En 1933, elle abandonne la musique et se lance dans l’étude des arts visuels, étudiant d’abord la peinture avec André Lhote (qui parmi ses étudiants compte Henri Cartier-Bresson et George Hoyningen-Huene). Elle s’initie également à la photographie, apprenant les techniques de base de la chambre noire grâce à sa plus jeune sœur Olga Seybert (qui est elle-même une photographe professionnelle), cependant c’est la portraitiste Rogi André[1], première femme d’André Kertész qui lui donne les bases des techniques de prise de vue, puis Florence Henri à partir de 1937[2].
Rendant visite à sa mère à Nice, en 1934 (elle et Olga avaient quitté Vienne pour Nice quelques années plus tôt), Model se rend avec son appareil photographique sur la promenade des Anglais, où elle réalise une série de portraits qui deviendront ses œuvres les plus reproduites et exposées. Ces portraits, finement cadrés et souvent clandestins, de la classe dirigeante locale, préfigurent déjà de ce que sera son style : des plans rapprochés, non sentimentaux et sans retouche, montrant la vanité[3], l’insécurité et la solitude.
États-Unis
Elle épouse Evsa Model en 1936[4] et, l’année suivante, ils émigrent aux États-Unis pour rejoindre la sœur de son mari à Manhattan. Là-bas, elle devient une photographe professionnelle, ses œuvres sont régulièrement publiées dans Harper’s Bazaar par Carmel Snow et Alexey Brodovitch[5]. Elle devient également membre de la New York Photo League[6], qui organisera sa première exposition. C’est en 1940, que le Museum of Modern Art de New York achète ses premières photographies, puis, en 1948, expose ses œuvres avec celles de Bill Brandt, Harry Callahan et Ted Croner(en)[7].
2021 : Lisette Model,Sidewalk, galerie Beaudoin Lebon Paris, du 8 septembre au 12 octobre[14],[15].
Expositions collectives
Le Museum of Modern Art a présenté ses travaux dans des expositions collectives dès le début des années 1940 : In andOut of Focus (1948), The Family of Man (1955) et Seventy Photographers Look at New York (1957).
↑ a et bSixtine de Saint-Léger, Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des Femmes – Antoinette Fouque, .
↑Le Monde, 19 février 2010, Claire Guillot, "Lisette Model, la photographe qui n'a peur de rien" : les riches oisifs qui prennent le soleil sont montrés sans fard, affalés sur leur chaise, dans des attitudes peu flatteuses.[1]
↑Biographie, Dictionnaire mondial de la photographie, p. 383, Larousse, 2001.
↑Géraldine Dormoy, « La leçon de photographie de Lisette Model », Style, sur blogs.lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) : « […] elle émigre en 1938 aux États-Unis. New York est à cette époque le centre névralgique de la photographie. Pendant une douzaine d’années, elle collabore à Harper’s Bazaar, à la grande époque d’Alexey Brodovitch et de Carmel Snow. ».
(de) Reinhold Misselbeck et Ann Thomas, Lisette Model: Photographien 1933-1983 (catalogue d'exposition), Heidelberg, Braus, , 47 p. (ISBN3-89466-030-9).