Les PassantesLes Passantes
Les Passantes est un poème d'Antoine Pol qui est parvenu à la notoriété principalement du fait de sa mise en musique par Georges Brassens en 1972 dans l'album Fernande. Quatre jours avant sa mort, Antoine Pol écrit : « Au fond qu'est-ce qu'une humaine existence ? Un fugace éclair de conscience[1]… », ce qui par la versification et la sonorité en fait un vers extrêmement proche de ce poème. Poème d'origineCe poème, écrit en 1911, est publié en 1918 dans le premier recueil d'Antoine Pol, Émotions poétiques[2]. Georges Brassens découvre le livre en 1942 chez un bouquiniste. Il met le poème Les Passantes sur une musique qu'il remanie plusieurs fois jusqu'en 1969[1]. En 1970, il obtient d'Antoine Pol l'autorisation de chanter son poème[3]. Il crée la chanson à Bobino en [1]. Le poème contient initialement 9 strophes[4]. Chanson de Georges BrassensStrophes oubliéesConcernant les deux strophes oubliées par Georges Brassens dans la chanson, plusieurs hypothèses ont été émises. Concernant la quatrième stropheL'avis généralement admis est que le changement de contexte de cette 4e strophe, personnalisant trop « la passante », ainsi que l'hiatus terminant les quatrième et cinquième vers expliqueraient l'éviction de cette strophe par Georges Brassens. Cette strophe a pourtant été chantée par Maxime Le Forestier, en 5e position, en solo, ou en 3e position (cette dernière version en duo avec Georges Brassens) pour Le Grand Échiquier de Lino Ventura (1979) dont c'était la chanson préférée[5]. Concernant la sixième stropheIl s'agit clairement d'une inversion complète du thème du poème où la femme est soi-disant confrontée à ses propres regrets de n'avoir pas su, alors que l'intégralité du reste du poème est consacré aux regrets de l'homme qui n'a pas su. Quoique cette strophe, insérée au milieu du poème, semble renforcer encore les regrets de l'homme, Georges Brassens l'aurait éliminée pour les mêmes raisons. Ou l'emploi du dernier mot, « Orgueil » par rapport à « Amoureuses » (fin du premier vers de la strophe), alors que l'orgueil masculin est l'un des points de vue essentiels du poème tout au long de ses autres strophes. Il est enfin possible que l'élision du mot « Encore » dans le 3e vers, ait été jugée inaudible ou malséante pour une personne originaire de Sète où même les « e » muets se prononcent, comme on peut l'entendre sur la chanson dans les strophes précédentes. Brassens a tout de même choisi de conserver la 8e strophe contenant le vers « Aux cœurs qui doivent vous attendre », alors même que celle-ci se réfère à la 6e strophe non retenue, mais ceci est étayé dans la 9e strophe par les vers « On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l’on n’a pas su retenir ». Versions alternatives et inéditesEn 1972, lors de séances de travail, chez lui, Georges Brassens enregistre deux autres versions du poème ; versions qui présentent bien des différences avec la version « officielle », la tonalité, le rythme, mais aussi le choix des strophes. Ces deux versions alternatives demeurent inédites jusqu'en 2001, année où elles paraissent sur l'album posthume Georges Brassens Inédits. Première version inéditeLa plus courte et la plus rythmée des trois versions (3:57 contre 4:13 pour la version « officielle »). Dans cette version, en plus des quatrième et sixième strophes, l'interprète ignore également la cinquième. La dernière strophe est partiellement bissée, Georges Brassens (après que, tout en jouant de la guitare, il a imité le son d'une trompette) reprend :
Seconde version inéditeCette autre version alternative est d'une durée égale à la version « officielle » (4:13). Georges Brassens (comme pour la précédente), s'accompagne seul à la guitare. Ici la quatrième strophe est chantée et c'est la cinquième que supprime Brassens, tout comme la sixième. Particularité communes aux deux versions alternativesDans chacune de ces versions, Georges Brassens modifie le vers (8e strophe) :
en chantant :
ClipÀ l'occasion de la Journée internationale des femmes 2018, la photographe et vidéaste belge Charlotte Abramow réalise un clip pour l'interprétation de Brassens[6]. Dans le clip, pensé comme une « ode à la femme », on aperçoit plusieurs personnalités publiques, telles la journaliste Alice Pfeiffer, la vidéaste féministe Marion Seclin, ou l'actrice Déborah Lukumuena. La vidéo est une initiative des sociétés Universal Music et Havas Group dont le but est de faire revivre plusieurs chansons du XXe siècle[7]. ReprisesLa chanson a inspiré de nombreux artistes qui ont pu la reprendre dans divers styles musicaux, allant du reggae[8] à la chanson italienne. Fabrizio De André l'interprète en italien dans l'album Canzoni en 1974, Graeme Allwright en anglais dans l'album "Graeme Allwright sings Georges Brassens" en 1985, paroles traduites par Andrew Kelly. Dans un genre inqualifiable, Iggy Pop la réinterprète aussi en français dans son album Après en 2012[9]. Francis Cabrel[10], Maxime Leforestier[11] et bien d'autres l'ont chantée également. En février 1995, Anne Sylvestre l'intègre à son récital au Théâtre de la Potinière dont témoigne un double album paru la même année[12]. Ces dernières années, les reprises se sont multipliées, sur des albums de compilation :
Dans la cultureOn peut trouver dans la culture différentes interprétations des Passantes qui servent une œuvre culturelle :
Références
Voir aussi |
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