Le Dernier FelquisteLe Dernier Felquiste
Le Dernier Felquiste est une série documentaire criminelle et historique sur l'assassinat du militant québécois François Mario Bachand, ainsi que sur l'histoire des différents réseaux du Front de libération du Québec. Les six épisodes de 43 minutes sont réalisés par Flavie Payette-Renouf, Éric Piccoli et Félix Rose et coproduits par Babel Films et Productions Déferlantes. Le Dernier Felquiste est lancé le sur Club illico, plateforme de Vidéotron. La sortie coïncide avec le cinquantième anniversaire de la Crise d'Octobre[1]. À propos de la sérieSynopsisLes journalistes Antoine Robitaille et Dave Noël enquêtent sur le meurtre non résolu du felquiste François Mario Bachand survenu à Paris en 1971. Deux thèses s'affrontent : règlement de comptes à l'interne du Front de libération du Québec ou assassinat politique commis par la Gendarmerie royale du Canada ? Dans le but de trouver le coupable dans cette affaire, les journalistes revisiteront l'histoire du FLQ de sa naissance en 1963 jusqu'à sa dissolution en 1972[2],[3]. GenèseEn 2010, Antoine Robitaille et Dave Noël, journalistes au Devoir, complètent une série d'articles sur les théories du complot liées à la Crise d'Octobre et au meurtre de François Mario Bachand[4],[5],[6]. Fascinés par cette histoire, les journalistes s'associent à Flavie Payette-Renouf (réalisatrice de Lise Payette: Un peu plus haut, un peu plus loin et 75e : elles se souviennent) afin de poursuivre l'enquête à la télévision.
— Antoine Robitaille et Dave Noël, TVA Nouvelles [7]Durant la même période, les cinéastes Félix Rose (fils du felquiste Paul Rose) et Eric Piccoli collaborent sur un documentaire, Les Rose, qui raconte l'histoire de la famille Rose qui fut impliquée dans la Crise d'Octobre. Parallèlement, le duo développe une série documentaire sur l'histoire du Front de Libération du Québec. Entre 2013 et 2017, ils feront de nombreuses captations d’entrevues avec des anciens militants du FLQ qui seront reprises dans Le dernier felquiste. En 2017, les deux équipes se rencontrent et décident de fusionner les projets afin de proposer une intrigue autour du meurtre de Bachand, ce qui permet du même coup de raconter l’histoire des différents réseaux du FLQ de 1963 à 1971[2]. TournageLe tournage de l'enquête se déroule entre 2019 et 2020 à Montréal, Québec, Shawinigan, Limoges, Nantes et Paris. Les membres de l'équipe se rendent à l'appartement de Saint-Ouen, en région parisienne, où Bachand a été assassiné[2]. Ils doivent revenir d’urgence au Québec le au tout début de la pandémie de Covid-19. Heureusement, ils ont eu le temps de compléter la captation des entrevues. Antoine Robitaille est le seul membre de l'équipe à avoir contracté le virus en France[8]. Les dessins et les reconstitutionsLe tournage pour les reconstitutions fictives est annulé à cause de la pandémie Covid-19 et est remplacé par des reconstituons avec des dessins, ce qui s’avère bénéfique au projet. L'équipe de dessinateur est menée par Éric Piccoli qui possède une formation en animation au Cégep du Vieux-Montréal. Les dessins sont en noir et blanc et s'apparentent à des croquis d'audience avec plusieurs notes écrites à la main et des éléments soulignés et encerclés. La qualité des dessins est grandement soulignée dans les médias qui les comparent à des illustrations de bandes dessinées dramatiques[9],[10],[11].
— Pierre Nantel, Qub Radio Les personnagesFrançois Mario Bachand (1944-1971)François Mario Bachand est une figure emblématique et intellectuelle du FLQ par ses prises de parole dans les médias et ses nombreux textes promouvant le socialisme. Il est recruté par Raymond Villeneuve en 1963 qui deviendra un rival. Bachand serait le cerveau derrière l’Opération Westmount qui consistait à faire sauter des boîtes aux lettres. Arrêté aux États-Unis après une longue chasse à l’homme, il est incarcéré au Québec. Les dures conditions de détention ébranlent son caractère et le rendent plus anxieux. À sa sortie de prison trois ans plus tard, il devient un brillant organisateur et est à l’origine de grands rassemblements populaires dont McGill Français. Harcelé par la police, il choisit l’exil et prend la route de Cuba et de l’Europe, espérant suivre un entraînement révolutionnaire. Bachand était étroitement surveillé par la GRC qui le soupçonnait de fomenter des attentats. Il devient alors paranoïaque et craint même pour sa vie… On le retrouve tué par balles dans son appartement de Paris le . Le meurtrier n’a jamais été identifié[6],[5],[4]. Un recueil de ses textes intitulé 3 textes de François Mario Bachand est publié peu de temps après sa mort et donne accès à sa pensée politique et à son état d'esprit. Plusieurs extraits des textes sont repris dans Le Dernier Felquiste avec des reconstitutions en dessins. La voix de Bachand est interprétée par l’acteur Marc-André Grondin. Bachand a également accordé une entrevue radiophonique de fond à la journaliste Judith Jasmin en 1966 qui est ponctuée dans les six épisodes de la série. Il revient sur son enfance et les raisons qui l'ont amené à rejoindre le FLQ. L'équipe d'enquêteLes bureaux de l'équipe sont situés à l'ancienne usine Cadbury à Montréal. On y trouve un tableau des suspects et une ligne du temps avec les évènements clefs de l'histoire de Bachand et celle du FLQ.
Les témoins clefs
Les suspects
Liste des intervenantsIntervenants du Front de Libération du Québec [14] Plusieurs militants du FLQ dont Edmond Guenette, François Lanctôt, Yves Langlois et Marc Carbonneau témoignent pour la première fois depuis cinquante ans.
Des entrevues de François Schirm, Pierre Vallières, Charles Gagnon, Paul Rose et Francis Simard sont reprises en archives. Les felquistes Gabriel Hudon, Georges Schoeters, Michelle Duclos, Jean Corbo, Alain Allard, Michel Lambert et Pierre-Louis Bourret font des apparitions dans des archives et des dessins de reconstitutions. Intervenants des forces policières et politiques [14]
Une entrevue avec l'indicatrice Carole Devault est reprise en archives. L'indicateur François Séguin apparait sur des photographes et des dessins. L'ancienne ministre Louise Beaudoin refuse une entrevue au sujet du rôle de son ancien conjoint François Dorlot (1942-2018) dans l'Affaire Bachand. Intervenants liés à l'Affaire Bachand [14]
François Dorlot (1942-2018) et Denyse Leduc (1946-2016) qui sont des suspects dans l'Affaire Bachand sont décédés avant le tournage. Ils apparaissent dans des images d'archives et des dessins. Les épisodesÉpisode 1: L'Affaire Bachand[1]Les journalistes Antoine Robitaille et Dave Noël plongent dans l’enquête sur l’assassinat du felquiste François Mario Bachand, tué à Paris en . Ils retournent sur la scène du crime afin de reconstituer les derniers moments de la vie de Bachand et vont à la rencontre des principaux témoins: Pierre Barral et François Laville. On leur refuse l'accès aux dossiers de la police française et ils tentent d'aller chercher un maximum de détails dans les témoignages et journaux de l'époque. Tout semble indiquer qu'il s'agit d’un règlement de comptes entre révolutionnaires[1]. Pour comprendre le contexte, on retourne à l'arrivée de Bachand dans un groupe clandestin né en 1963: le Front de Libération du Québec. On revendique l'indépendance du Québec et les premières bombes du FLQ explosent dans des casernes militaires, considérées comme des symboles coloniaux. La mort accidentelle d’un gardien de nuit, Wilfred O’Neil fragilise le groupe et plusieurs remettent en question l’utilisation de la violence[13]. Robitaille et Noël vont à la rencontre de Raymond Villeneuve, cofondateur du FLQ et recruteur de Bachand avec qui il entretiendra une relation conflictuelle. Considéré comme un suspect, tout semble indiquer qu'il était en Algérie au moment des faits. Les journalistes rejoignent un ami proche de Bachand, Jean-François Brossin, qui pense que Villeneuve est plutôt un bouc émissaire. Il affirme que c'est le gouvernement canadien qui a fait assassiner Bachand parce que ce dernier était une menace pour l'État[1]. Épisode 2: Opération Westmount[1]Michael McLaughlin, auteur d'un livre sur l’Affaire Bachand, affirme à Robitaille que le meurtre de Bachand est l'une des plus grandes conspirations de l'histoire du Canada[12]. Noël va à la rencontre de Marc Lalonde, chef de cabinet de l'ancien premier ministre du Canada Pierre Trudeau, pour en savoir plus. Ce dernier affirme que l'implication du gouvernement du Canada dans la mort de Bachand est de la "foutaise"[1]. En 1963, le FLQ décide de faire sauter des bombes dans des boîtes aux lettres à Westmount et un démineur, Walter Leja, est gravement blessé. Grâce à un délateur, la police arrête le groupe qui est accusé du meurtre du gardien de nuit Wilfred O’Neil[13]. Pendant son cautionnement, Bachand réussit à s’enfuir avec son camarade Pierre Schneider à Saint-Pierre-et-Miquelon[13]. Robitaille et Noël vont à la rencontre de Robert Hudon qui a relancé le FLQ à la fin de l’année 1963 avec l'Armée de libération du Québec. Son groupe effectue de nombreux vols de banques et d'armes dans des casernes militaires, dont au régiment des Fusiliers Mont-Royal à Montréal[13]. Avant de fuir à Saint-Pierre-et-Miquelon, Bachand vole une somme d'argent à Hudon qui part à sa trousse sans succès. De là-bas, Bachand et Schneider louent un avion et s’envolent vers les États-Unis dans l’espoir de rejoindre Cuba[13]. Le FBI les arrête dès qu’ils touchent terre. Hudon se fait également arrêter peu de temps après et Bachand demande qu'il soit incarcéré dans une autre prison ayant peur pour sa vie[1]. En 1964, le FLQ se poursuit avec l'Armée révolutionnaire du Québec, mené par l’ancien légionnaire François Schirm. Une tentative de vol d’une armurerie se soldera par la mort du gérant, Leslie MacWilliams, et d’un employé tiré par la police par erreur, Alfred Pinisch[13]. En plus des actions au Québec, on vient d’arrêter des militants appartenant au réseau de Michelle Duclos qui tentait de faire sauter la Statue de la Liberté avec l'aide des Black Panthers. Cette internationalisation du groupe inquiète[13]. Après plusieurs tentatives, Michèle Bachand, sœur de Mario, accepte finalement d’accorder une entrevue à Félix Rose, fils de son ami Paul Rose. On revient sur son voyage à Paris en 1971. Quelques jours avant sa mort, son frère est paranoïaque et soupçonne même François Dorlot, un ami qui l'a aidé à se loger à Paris, de vouloir l’assassiner[1],[12]. Épisode 3: Assassinat à Paris[1]En , sous l'insistance de François Dorlot, Michèle Bachand quitte Paris afin d'aller à la campagne française avec ce dernier. Elle est surprise d'entendre Dorlot donner l'adresse de son frère, qui est secrète, au téléphone[12],[13],[1]. Après la mort de Bachand, Dorlot affirme à Michèle et à la police française qu'il s'agissait en fait d'Anne Legaré, une étudiante québécoise en France, au bout du fil. L'ancienne ministre Louise Beaudoin, conjointe de Dorlot décédé en 2018, refuse d'accorder une entrevue à Robitaille. Pour en savoir plus sur la possible implication de Dorlot, les journalistes vont à la rencontre d'Anne Legaré et du felquiste Robert Comeau avec qui il a échangé sur cette histoire quelques jours avant sa mort. Legaré croit qu'il s'agirait de la GRC ou des Services secrets français. La police française a fermé le dossier et lui a révélé que ça venait de très haut et qu'il ne pouvait rien faire[1]. Pour ce qui est de l'implication de Dorlot, tout semble indiquer qu'il s'agirait d'un malentendu. Entre 1964 et 1966, lors du séjour de Bachand en prison, on tente de le briser physiquement et mentalement. Bachand qui se fera quelques ennemis en prison restera profondément marqué par ces années de détention[1]. Alors que les autorités croient avoir eu le dessus sur le FLQ, un nouveau groupe reprend le flambeau en en y apportant une dimension socialiste. Le réseau des intellectuels Pierre Vallières et Charles Gagnon n’hésite pas à mettre des bombes dans des usines pour dénoncer les conflits de travail, causant la mort accidentelle de la secrétaire Thérèse Morin et du jeune felquiste Jean Corbo. Vallières et Gagnon sont arrêtés lors d'une manifestation devant l'édifice de l'ONU à New York avec l’espoir que la communauté internationale s'intéresse de plus près à la situation du Québec[13]. Bachand sort de prison à l’automne 1966, il a la ferme intention de ne plus jamais y retourner. Il se lie d’amitié avec Jacques Lanctôt et décide de s’impliquer dans les mouvements populaires. Lors de l’Expo 67, les services secrets dressent une liste de 20 terroristes potentiels à surveiller. Bachand est le #1[12]. Jacques Lanctôt fait une révélation-choc aux journalistes: lors de son exil à Cuba après la Crise d'Octobre en 1970, le felquiste Pierre Charette lui a confié être le père spirituel de la mort de Bachand[1]. Épisode 4: Exil à Cuba[1]Les journalistes vont à la rencontre de Pierre Charette, suspect dans l'Affaire Bachand. Ce dernier était membre du réseau de Pierre-Paul Geoffroy, responsable d’une trentaine d’attentats à la bombe[1]. En , le groupe décide de frapper fort: attaquer l’édifice de la Bourse de Montréal. La violence de l'explosion fait une vingtaine de blessés et cause des milliers de dollars de dommage. Le leader du groupe, Geoffroy, est arrêté, mais ses complices, Pierre Charette et Alain Allard échappent à la police[13]. Robitaille et Noël tentent d’en apprendre plus sur ce réseau du FLQ et vont à la rencontre de Pierre-Paul Geoffroy[1]. Durant cette période, Bachand respecte ses conditions de remise en liberté, mais participe à des manifestations ouvrières. Plus que jamais, Bachand est surveillé, car la police craint d’autres attentats. Il est piégé par des agents en civil alors qu’il prépare une manifestation, McGill Français, qui dénonce l'université McGill, une institution anglo-saxonne[12],[13]. Bachand, épuisé moralement et découragé d’être traqué sans cesse, choisit l’exil. Il rejoint Raymond Villeneuve, installé à Cuba dans l’espoir d’y acquérir un entrainement révolutionnaire. Recherchés pour l’attentat à la Bourse de Montréal, Charette et Allard se réfugient à New York. De là, à l’aide d’un revolver donné par les Black Panthers, ils détournent un Boeing 727 vers Cuba[13]. Ils y rencontrent Bachand et Villeneuve[13]. Rapidement, des tensions se font sentir dans le groupe. Désillusionnés à Cuba, les felquistes décident de fuir et s’embarquent sur un bateau. Arrivés en Italie, il n’y a que Villeneuve et Bachand qui réussissent à passer la frontière pour aller à Paris. Frustrés, Charette et Allard sont forcés de retourner à Cuba. À la même époque, Radio-Canada présente un reportage surréaliste sur Salim et Salem, deux felquistes aux visages voilés qui s’entrainent à la guérilla en Jordanie. Il s’agit de Normand Roy et Michel Lambert, deux suspects importants dans le meurtre de Bachand qui formeront quelques mois plus tard la Délégation extérieure du FLQ à Alger avec Raymond Villeneuve[13]. Dans les archives de Charette, on retrouve une correspondance qui semble incriminer les felquistes de la Délégation d'Alger[1]. La lettre mentionne une «épuration nécessaire» peu temps avant l'assassinat de Bachand[1]. Épisode 5: Octobre 70[1]Les journalistes tentent d'en apprendre plus sur les felquistes Normand Roy et Michel Lambert. On interroge l'équipe de tournage qui a croisé les deux felquistes dans un camp d'entrainement palestinien en 1970. Françoise Laville émet l'hypothèse que la femme du couple de Québécois suspecté d'avoir assassiné Bachand était possiblement un homme déguisé[1]. Elle avait remarqué des traits masculins. Roy refuse de répondre à l'appel de Robitaille et Lambert est introuvable. On décide d'aller à la rencontrent de leurs anciens camarades Pierre Taddeo, François Lanctôt et Pierre-Paul Geoffroy pour avoir un portrait psychologique des deux suspects. Normand Roy, chef d'une cellule associé au réseau Geoffroy, se fait connaitre en 1968 pour un attentat commis au magasin Eaton en plein jour[13]. Selon ses anciens complices, Roy était dangereux et contrairement aux autres, prêt à faire des victimes. Robitaille et Noël retournent voir Raymond Villeneuve pour en apprendre plus sur la Délégation extérieure du FLQ à Alger qu'il a fondé avec Roy et Lambert. On le ramène dans le tableau des suspects. En , une bombe explose au quartier général du ministère de la Défense à Ottawa tuant Jeanne D’Arc Saint-Germain, une fonctionnaire fédéral[13]. En octobre 1970, le FLQ enlève le diplomate britannique James Richard Cross. Quelques jours plus tard, c’est au tour du vice-premier ministre Pierre Laporte d’être enlevé. Deux cellules distinctes dirigées par Jacques Lanctôt et Paul Rose sont à l’origine de ces enlèvements. Les autorités, prises de court, s’affolent et décident d’utiliser les grands moyens pour écraser le mouvement. La Loi sur les mesures de guerre est proclamée. L’armée débarque dans les rues et les policiers arrêtent sans mandat plus de 500 personnes. Pierre Laporte est retrouvé mort le lendemain et la Cellule Chénier est capturé deux mois plus tard dans une cachette à Saint-Luc[13]. De Paris, Bachand ne peut rester silencieux. Il publie des communiqués dans lesquels il promet des actions violentes en sol français et québécois. Dans une entrevue, il s’autoproclame secrétaire général du FLQ. Ces déclarations ne sont pas sans déplaire à Raymond Villeneuve, Normand Roy et Michel Lambert à Alger ainsi qu'a Pierre Charette à Cuba[12]. Félix Rose relance Normand Roy qui accepte de lui parler au téléphone. Épisode 6: La fin du FLQ[1]La longue conversation téléphonique entre Félix Rose et Normand Roy est ponctuée dans tout l'épisode. Roy raconte sa version des faits sur l'attentat de chez Eaton et sur son exil aux États-Unis, en Jordanie et en Algérie. Roy reste évasif par apport à l'Affaire Bachand et répète qu'il n'était qu'un soldat[1]. Robitaille et Noël découvrent un mémo inédit de la GRC dans les archives du Centre d'analyse et de documentation (CAD). François Mario Bachand était soupçonné d'être impliqué dans un projet d'attentat visant à faire assassiner le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, lors d'une visite officielle en France en [6]. Noël interroge Gilles Néron, ancien directeur du CAD. Selon l'hypothèse émise par le document secret, Bachand aurait signé son arrêt de mort en se retirant du complot et aurait probablement été assassiné par ses camarades afin de l'empêcher de parler. C'est également l'information que la police française a donnée à Michèle Bachand en lui révélant que les suspects recherchés étaient Normand Roy et Michel Lambert. On se questionne sur les raisons qui ont amené les autorités policières à étouffer l'affaire et a ne pas arrêter les suspects. Normand Roy admet avoir eu le sentiment d'être manipulé par les autorités policières à son retour au Québec en 1972[13],[1]. On cherche à mieux comprendre l'infiltration policière. Julien Giguère, lieutenant-détective de la Section antiterroriste, recrute l'indicatrice Carole Devault en . Elle infiltre la Cellule d'information Viger dirigée par Robert Comeau qui est responsable d'écrire des communiqués pendant la Crise d’Octobre[13]. En , James Richard Cross est retrouvé et est libéré en échange d'un exil à Cuba pour la Cellule Libération. Selon les révélations de la commission Keable à la fin des années 70, les forces policières ont pratiqué plusieurs activités illégales entre 1971 et 1973, dont l'infiltration du FLQ. Les autorités policières ont incité des gens à commettre des crimes et ont même créé de fausses cellules du FLQ[13].Une cellule du FLQ est démantelée en à la suite d'un vol de banque raté à Mascouche qui provoque la mort du felquiste Pierre-Louis Bourret. Le FLQ se dissout peu de temps après. Il est révélé en commission d'enquête que François Séguin, idéateur du vol de banque, était un indicateur de police. Les journalistes rencontrent son recruteur, le policier Émile Bisaillon, qui fut également responsable de la filature de Normand Roy et de sa conjointe Denyse Leduc à Montréal en 1972[1]. Il n'a pas été en mesure de les accuser par rapport à l'Affaire Bachand par fautes de preuves. Séguin et Roy avaient été en contact peu de temps avant l’arrestation de ce dernier en 1974 étant accusé pour des attentats commis en 1968. L'avocat Pierre Cloutier se souvient d'avoir rencontré Denyse Leduc, assez nerveuse, qui tentait de rejoindre son collègue Robert Lemieux concernant la mort de Bachand. Quelques années avant sa mort, Leduc, soupçonnée d’être la femme du couple ayant tué Bachand, a refusé de parler à des journalistes de l’équipe d’Enjeux de Radio-Canada affirmant être liée par un pacte de silence. Robert Comeau se remémore d'une rencontre à Paris avec Raymond Villeneuve, au comportement suspect, qui lui avoue être indirectement lié à la mort de Bachand et de s'inquiéter à propos de l'arme du crime. C'est lui qui aurait commandé le meurtre. À la fin de l'épisode, Antoine Robitaille, Dave Noël et Félix Rose réunissent Raymond Villeneuve et Pierre Charette afin de les confronter[1]. Fiche technique
RéceptionDans le palmarès de fin de l’année du Journal Le Devoir, Le dernier felquiste est nommé meilleure série documentaire québécoise de l’année[15]. Le documentaire est également reconnu comme une des séries marquantes de l’année par le Journal Métro[16].
Récompenses
Notes et références
Liens externes
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