Laurent Laffargue grandit à Casteljaloux. Son enfance et son adolescence dans cette ville du Lot-et-Garonne constituent une large source d'inspiration : il la met en scène à travers deux spectacles[1] et son premier long métrage autofictionnels. Il se forme au conservatoire à rayonnement régional de Bordeaux à 18 ans[2].
Dramaturge
En 1992, il crée la compagnie du Soleil Bleu[3]. L'Épreuve de Marivaux obtient le prix du public au festival Turbulences de Strasbourg[4].
Des échanges avec Bond naissent le recueil Entretien avec Edward Bond, qui sera lu au théâtre, et une mise en scène, Sauvés[5], dans une nouvelle traduction en 1998. Ce spectacle obtient le prix des Rencontres Charles Dullin[4].
En 2002, il fait connaître le théâtre de l'australien Daniel Keene[3], introduit en France et traduit par l'agent littéraire Séverine Magois[7], avec Terminus au théâtre des Abbesses[8]. Dans le bar Terminus, la serveuse Johanna (Muriel Amat) tombe amoureuse de John (Emmanuel Salinger). Il la console. Elle ne sait pas qu'il a étranglé[9] le jeune frère de Johanna, encore enfant, pour lui prendre son canari. Océane Mozas joue la courtisane moribonde[10]. Céline Sallette fait également partie de la distribution. Joseph Doherty compose la musique et interprète Neil. Laurent Laffargue remporte le prix Jean-Jacques-Gautier[3],[11].
En 2013, il adapte le dernier chapitre du roman-fleuve Ulysses[13] de James Joyce, le « soliloque de Pénélope », avec son ex-compagne Céline Sallette[2] (Marion/Molly) seule en scène qui cosigne l'adaptation.
En 2017, il crée Jester[14], une adaptation du roman L'Infinie Comédie de David Foster Wallace, avec Antoine Basler (Hal, l'avocat toxicomane) et Déborah Joslin (Docteur Pat) au Glob Théâtre[15] Bordelais. La même année il commence sa collaboration avec Déborah joslin . Naitra de celle-ci plusieurs projets et seule en scène
En 2018, il crée Point d'infini à Bordeaux[16], Bayonne[17] et Montbéliard[18] où il donne son premier rôle de comédienne de théâtre à Marie-Ange Casta dans une création musicale à l'accordéon d'Arnaud Méthivier.
En , Laurent Laffargue signe sa première collaboration franco-chinoise avec "Fille de la terre", création originale à la frontière du théâtre, de l'opéra et de la danse, issue d'une collaboration très étroite avec l'Institut Français de Chine. Il s'agit de la toute première production internationale qui met en jeu des artistes chinois de la Compagnie de chant et de danse de Shenzhen créée au MixC World Theatre.
En , Laurent Laffargue reprend pour la première fois à l'Opéra de Canton, le plus célèbre opéra de Mozart, "Don Giovanni", dans le cadre de la clôture du Festival Croisements en Chine du Sud et du Festival d'Art de Guangzhou. Cet opéra avait été créé en 2002 à l'Opéra national de Bordeaux en coproduction avec l'Opéra national de Lorraine et le Théâtre de Caen.
Depuis 2008, il poursuit son travail d'accompagnement d'artistes au sein de la Pépinière du Soleil Bleu avec, entre autres : Solenn Denis et Erwan Daouphars (Le Denisyak), Baptiste Amann (L'Annexe), Antoine Basler, Aurore Jacob Anne-Laure Thumerel et Déborah Joslin
En 2019 il supervise et aide a la création de souviens-toi des larmes de Colchilde[19] au sein de la Pépinière bleu . Sur un texte de Aurore Jacob mise en scène par Anne-Laure Thumerel. , avec Clara Ponsot , Déborah Joslin et Maxime Roy .
En 2010, il imagine Carmen de Bizet à la frontière du Mexique[23].
En 2012, il y signe son doublé mozartien avec Les Noces de Figaro[2], création qui sera l'objet du documentaire Les Noces de Figaro, journal d'une création diffusé le sur France 3[24] et la reprise de Don Giovanni[25].
Réalisateur
En 2013, il réalise son premier film, un court-métrage intitulé Le Verrou, exercice de style autour du tableau éponyme de Fragonard, visant à imaginer deux hypothèses sur l'histoire d'amour mutuel ou non des personnages représentés dans l’œuvre. Le film, qui met en scène Céline Sallette et Thibault Vinçon, est diffusé sur France 2.
En 2015, son premier long métrage Les Rois du monde (Casteljaloux), tourné à Casteljaloux, est une adaptation de ses deux spectacles Casteljaloux I[1] et II, dans lesquels il présente son adolescence et les tribulations de ses congénères, dans des anecdotes tirées de faits réels. Il met en scène notamment Sergi López (Jeannot), Céline Sallette (Chantal[2]), Éric Cantona (Jacky), Romane Bohringer (Marie-Jo) et Guillaume Gouix (Jean-François).
↑ abc et dArmelle Héliot, « Laurent Laffargue, préfiguration en solo », sur Le Figaro, (consulté le ) : « Tel quel son Casteljaloux joué par lui seul est intéressant. Il y a là de vraies qualités d'écriture, de véritables qualités de jeu. »
↑ abcd et eGéraldine Cazorla, « Vie culturelle », sur L'Express, (consulté le ) : « Sa première pièce, L'Épreuve, de Marivaux, rafle le prix des régions et celui du public au festival Turbulences, à Strasbourg (1992). »
↑« De l'assassinat réel ou virtuel », sur L'Humanité, (consulté le ) : « Océane Mozas, la grâce incarnée, dans un rôle dont elle sublime la convention ».
↑ a et bArmelle Héliot, « "Après la répétition" ou Bergman en toute lucidité », sur Le Figaro, (consulté le ) : « Céline Sallette que l'on connaît notamment par les spectacles de Laurent Laffargue, longue silhouette d'adolescente vite grandie et déjà bousculée intérieurement par les tortures de l'amour, du désir, est une merveilleuse Anna. »
↑Armelle Héliot, « Céline Sallette, à l'Est, du nouveau », sur Le Figaro, (consulté le ) : « 7 avril : dernière représentation de Molly Bloom, l'épilogue d'Ulysse dans une traduction de Tiphaine Samoyault et une mise en scène de Laurent Laffargue, que j'ai commencé de jouer le 21 mars dernier. »
↑Philippe Cloutet, « "Carmen" nouvelle production de l’Opéra de Bordeaux », sur Aquitaine online, (consulté le ) : « Elle bricole, elle transgresse, elle allume… totalement borderline, la Carmen de Laurent Laffargue zone à la frontière du Mexique et des Etats-Unis. »
↑ a et bCatherine Darfay, « Mozart en double », sur Sud Ouest, (consulté le ) : « Et même metteur en scène, Laurent Laffargue, qui compte bien clore la trilogie avec un prochain « Cosi fan tutte ». »
Florent Viguié, L’auteur australien Daniel Keene et sa traductrice Séverine Magois : Une médiation réussie, Société française des traducteurs services, coll. « Traduire pour le théâtre » (no 222), , 148 p. (ISSN2272-9992, OCLC972037539, DOI10.4000/traduire.436, présentation en ligne, lire en ligne), « §29 : Du premier rayonnement à la consécration : une chaîne de rencontres », p. 22-37
Laurent Caillon (dir.), Olivia Burton et Laurent Laffargue, Entretiens : paroles de metteurs en scène : Didier Bezace, Laurent Laffargue, Laurent Hatat, Jacques Nichet, Aubervilliers : Théâtre de la Commune, coll. « Les petits cahiers de la Commune » (no 12), (1re éd. 2005), 76 p. (OCLC469840684, BNF39944063, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 27-43