Joseph-Juste Coquereau

Joseph-Juste Coquereau
Naissance
Daon
Décès (à 27 ans)
Daon
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Chouan
Arme infanterie
Grade Colonel
Années de service 1776 – 1795
Commandement Division de Château-Gontier
Conflits Chouannerie

Joseph-Juste Coquereau Daon - † Daon) est un chef chouan de la Mayenne.

Biographie

Coquereau : « Coquereau jouissait, ainsi que sa famille, « d'une considération méritée dans le pays où son père faisait un grand commerce de fil. Joseph-Just était gai, vif, spirituel, mais aussi indocile, inappliqué et se rebutant aisément ; il s'abandonnait facilement à de violents excès de colère. Sa taille était moyenne ; sa constitution était robuste, mais il était mauvais marcheur et manquait d'haleine. Sa force de volonté commandait à la fatigue et ne l'arrêta jamais. Ses traits étaient réguliers, son teint vif, et son visage exprimait la gaieté. Mais la colère le transformait. Ses sourcils noirs et épais couvraient en partie ses yeux enflammés. Sa voix sourde, ses lèvres tremblantes, lui donnaient un aspect farouche et effrayant. Dans les derniers temps de sa vie, cet état d'irritation lui devint presque habituel, lorsque dévoré d'inquiétudes, irrité par les trahisons, désespérant de l'avenir et cherchant à s'étourdir, il se fut abandonné sans réserve au funeste penchant qu'il a avait toujours eu pour les liqueurs fortes ; son caractère violent s'aigrit tout à fait et il commit alors d'atroces cruautés, Jacques Duchemin des Cepeaux, Lettres sur l'origine de la chouannerie et les chouans du Bas-Maine, t. II, pp. 230 à 235. . ».

Une jeunesse hésitante

Origine

Fils de Louis Coquereau, marchand-fabricant de fil, et de Charlotte Marion, Joseph-Juste Coquereau naquit à Daon le . Il montra dès sa jeunesse un caractère violent, indiscipliné et versatile.

Armée

Il quitta le collège de Château-Gontier à 18 ans pour s'enrôler comme simple soldat à la suite des quelques folies de jeunesse[1]. Délivré de son engagement par son père, il repartit pour Rochefort et prit du service dans la Marine, puis, au dernier moment, refusa de s'embarquer, et déserta à nouveau. Son père le tira encore d'affaire.

La Corse

Il quitta bientôt définitivement la maison paternelle pour aller avec le régiment de Maine faire la guerre des maquis en Corse. Les troupes étant toujours employées à la poursuite des troupes paolistes dans la montagne, il se familiarisa rapidement avec cette guerre de partisans dans laquelle il devait se montrer plus tard si entreprenant et si audacieux. En 1791, diverses émeutes se produisirent dans l'armée d'occupation. Un certain nombre de soldats furent renvoyés du régiment, notamment Coquereau. Grâce à de nouveaux sacrifices de son père, il obtint un congé en règle.

Mariage

Marié en 1791 à Marigné avec Mlle Renard, il commençait à mener une vie rangée de négociant en fil; il était devenu père d'un premier enfant. Mal vu des patriotes, parce qu'il n'avait pas fait bénir son mariage par un prêtre assermenté et royaliste, son humeur belliqueuse le poussa à reprendre les armes.

Les chevauchées sanglantes en Anjou

L'armée vendéenne

Il est signalé les 27 et avec sa bande à Sœurdres et Marigné ; avec quelques jeunes gens du pays, il rejoignit les divisions bretonnes des Vendéens au moment où ils venaient d'évacuer la ville d'Angers ().

Charles Melchior Artus de Bonchamps lui donna bientôt le grade de capitaine. Il passa la Loire avec l'armée vendéenne. Il les quitta alors un instant pour venir faire des recrues dans son pays. On l'envoya dans son canton natal recruter des jeunes gens avec lesquels il constitua rapidement une compagnie, commanda le secteur sud de Château-Gontier et en particulier la paroisse de Daon, il rallia l'armée à Laval, et fit avec eux la virée de Galerne.

Au retour de Granville il tomba malade. Lorsque l'armée royale repassa par Laval, pour aller assiéger Angers au mois de décembre, malade, épuisé, il la quitta pour rentrer à Marigné. Plusieurs de ses camarades[2] furent arrêtés et condamnés à mort à Angers, il réussit à se cacher dans les halliers, les broussailles de Marigné, le plus souvent dans le bois du Coudray. Il se remit lentement.

Le château de l'Escoublère

Cité dans un rapport républicain daté du [3] comme l'un de ceux qui, après avoir été des premiers fondateurs des Guerres de Vendée, soulèvent les chouans (avec quelques lieutenants intrépides, comme François-Jacques Logerais dit Pimousse[4] et ses deux frères), sa compagnie fut bientôt la terreur des Bleus. Le bois du Coudray à Marigné leur servait de lieu de ravitaillement, puis il établit son quartier général au château de l'Escoublère près de Daon.

Les méthodes de combat

Méthodes de combat : « Coups d'audace, marches incessantes et extrêmement rapides, aucune idée d'ensemble, manque de constance dans ses entreprises, telle était sa tactique. Coquereau, homme flegmatique quand il était à jeun, mais un lion quand il avait un coup de trop sous son chapeau. On lui reprocha de sanglantes représailles qui avaient pour excuses l'emprisonnement de sa famille, A. du Chesne, Notes particulières sur la guerre des chouans de l'armée du Bas-Anjou et Haute-Bretagne, p. 100. . ».

Encore peu nombreux au commencement de 1794, ils multipliaient leurs attaques sur les postes voisins. À la tête de 12 hommes, Coquereau prend Chenillé, Sœurdres et Marigné ; il commande ensuite à 30 soldats en janvier 1794. En février, en compagnie des trois frères Logerais[5], de Pierre Joly dit Petit-Prince[6] et de Jean-René Guitter dit Saint-Martin[7] il tente vainement de soulever Loigné et Quelaines, puis repasse à Marigné et Cherré.

Le district de Château-Gontier croyait avoir affaire à une armée. « Dans la nuit du 27 au 28 ventôse (17 au ), écrit-il au département, les communes de Daon, Azé, Fromentières, Ruillé, Froidfont, Villiers, Gennes, Grez et Coudray se sont levées pour poursuivre et arrêter Coquereau, chef de brigands. »

La petite troupe se transportait avec une rapidité incroyable d'un poste à l'autre, les désarmant dès la première attaque. Dans le même jour, Coquereau visitait Loigné, Quelaines, le bourg des Anges, L'Hôtellerie-de-Flée, La Ferrière et Chambellay ; c'est une course de plus de 50 kilomètres. Puis, la troupe était licenciée en attendant une nouvelle expédition.

Coquereau était le plus intrépide pour ces randonnées épiques jalonnées de hardis coups de main, mais sevré de l'ivresse des combats et du vin, dans l'inaction et surtout dans les revers, son courage défaillant avait besoin d'être relevé par le courage plus constant de ses compagnons. Il est réputé pour sa cruauté[8].

Sa famille, otage des républicains

Pendant qu'il était allé s'aboucher à Saint-Quentin avec Ménard dit Sans-Peur, chef des royalistes de Segré, et avec M. de Scépeaux, sous les ordres duquel il se mit avec sa division, dans la région de Candé[9], les républicains se saisirent de son père, de sa mère et de sa femme, et les emmenèrent prisonniers à Château-Gontier. Son fils, âgé de 2 ans, n'échappa que par la présence d'esprit de la nourrice qui le cacha dans un buisson. À cette nouvelle, le , au point du jour, Coquereau occupe Daon avec sa troupe, et déclare aux habitants rassemblés que s'ils ne s'emploient pas à faire rendre la liberté aux siens, il reviendra mettre le feu aux quatre coins du bourg. Aux autorités d'Angers et de Château-Gontier, il écrit en même temps que le pays sera mis à feu et à sang si l'on ne relâche pas ses parents.

De fait, les attaques se multiplièrent. Les autorités de Château-Gontier, inquiétées par des alertes continuelles et craignant une attaque soudaine, transférèrent leurs otages des Ursulines à Saint-Jean. Coquereau se vengea sur la municipalité de Saint-Laurent, surprise en séance à la cure le dimanche , et dont 8 membres furent fusillés; seuls 2 ou 3 vieillards furent sauvés par des femmes courageuses qui les couvrirent de leurs corps.

La trahison de Coréri

Incapable de se soumettre à une autorité quelconque, il ne put s'entendre avec Monsieur Jacques qui était venu concerter avec lui une action commune, mais qu'il fut heureux quelques jours plus tard d'appeler à son secours à l'attaque de Cherré. Bientôt trompé par les rapports du traître Coréri[10], il en vint à soupçonner ses plus fidèles amis, continuant quand même à harceler les troupes de Château-Gontier et des cantonnements, et à affamer la ville. Ses succès furent nombreux et sanglants.

L'échec de la pacification de 1795

À l'époque de la pacification de 1795, Coquereau avait été circonvenu par l'intrigant Pierre Dezoteux de Cormatin; il fut des premiers à répondre aux avances de la Convention. Avant de se rendre aux conférences de Rennes, on le vit fraterniser avec les officiers républicains, les accompagnant de Craon à Château-Gontier, à Laval, à Sablé, à Angers et dans un grand nombre de districts pour y préparer la pacification. Le , il était à Laval, avec 16 de ses chouans, pèle-mêle avec les dragons, armés jusqu'aux dents, « leurs chapeaux entourés de rubans blancs, et des ganses de soie de couleur sur toutes les coutures de leurs vestes, faites en sans-culottes ». Le , il écrit au Comité de salut public une longue lettre pour donner l'idée des forces redoutables dont il disposait. Il y insère une phrase aussi injurieuse qu'injuste sur les frères Cottereau et leurs premiers compagnons, et termine en se disant prêt à crier : « Vive la paix ! vive la Convention nationale ! vive même la République ! ».

La confiance de Coquereau ne fut pas de longue durée. Deux des signataires de la Paix de la Mabilais[11] avaient été tués dans les premiers jours de mai. Le , les catholiques de Saint-Denis-d'Anjou qui, confiants dans les promesses de pacification religieuse, faisaient la procession de la Fête-Dieu, furent massacrés.

D'ailleurs les chouans du Maine n'avaient pas désarmé. Coquereau, qui avait écrit aux administrateurs de Château-Gontier, le 29 mai et le 16 juin, pour se plaindre des infractions au traité, reprit les hostilités et, apprenant la mort de plusieurs de ses hommes à Saint-Denis-d'Anjou, tenta même vainement un coup de main sur Château-Gontier. Puis, serré de près par les colonnes républicaines, il alla en Maine-et-Loire demander secours à M. de Scépeaux, laissant ses hommes au Château de l'Escoublère sous les ordres de Marin-Pierre Gaullier, avec ordre exprès de n'en pas sortir.

La mort de Joseph-Juste Coquereau

Sanguinaire : « Il est peu intelligent, mais sanguinaire, écrit le conventionnel Mathieu Baudran au comité de Salut public dans une lettre datée du 15 février 1795[12]. ».

Quand il revint avec son aide de camp, son fidèle Hongrois[13], et une petite escorte, le poste était évacué. Ivre et furieux, il se jette avec ses 4 ou 5 hommes sur un escadron de hussards qui arrivait par le chemin de Marigné, perd son Hongrois dont il veut venger la mort et, poursuivi lui-même par 3 hussards, est enfin sabré par l'un d'eux, nommé François. C'était le , à 9 h du matin ; Coquereau n'avait que 27 ans[14].

Son uniforme fut porté en triomphe à Daon; on trouva sur lui son brevet de chef de division et son acte de baptême. Le général Lebley, qui l'avait accompagné dans ses parades militaires à Craon, Château-Gontier, Laval et Sablé, vint reconnaître son cadavre et annonça solennellement cette victoire à la Convention[15].

La relève : Louis Coquereau

Origine

Né à Daon le , Louis-Charles-Paul Coquereau est frère aîné de Joseph-Juste Coquereau, tisserand à Daon. Il avait été élevé comme son frère au collège de Château-Gontier et, en 1791, avait fait partie de la Fédération.

Soldat républicain

Il fut volontaire au 1er bataillon de volontaires de la Mayenne. Il rentra chez lui après un an de service. Il fut compris en 1793 dans la levée de 300 000 hommes, chercha vainement à se faire remplacer et fut incorporé au régiment de Royal-Piémont.

Soldat républicain de l'armée de Moreau en Allemagne, au commencement de 1795, il se trouvait aux environs de Mayence. À la pacification, son frère lui écrivit qu'il avait besoin de lui. Il hésitait à déserter, en songeant aux difficultés qu'il aurait à traverser toute la France sans se faire arrêter. Mais ayant appris par le récit des journaux la mort de son frère, il se décida à partir et, vers la fin du mois d'août, arriva à Daon sans incident.

Chouannerie

Il rejoint les chouans en 1795 un mois après la mort de son frère. Il vainc à Querré avec 40 hommes le . Fin 1795, Louis Coquereau est nommé par M. de Scépeaux, dans le bois de Souvigné près de Bouère et Saint-Denis-d'Anjou, commandant en second ou lieutenant de Marin-Pierre Gaullier dit Grand-Pierre, et sert particulièrement avec la compagnie de Daon. Il livre bataille le à Morannes, puis les jours suivants à Châteauneuf-sur-Sarthe, participe aux combats de Saint-Brice et de Varennes-L'enfant à Épineux-le-Seguin.

Il subit la pacification sans y adhérer, se retira à Daon où il fit nommer des candidats de son choix aux élections de l'an V, fut emprisonné le comme nourrissant des projets contre-révolutionnaires, puis se cacha.

Ayant repris les armes en août 1799, il fut, peut-être à titre éphémère, adjudant-général de la division de Bouère, puis colonel dans l'armée du comte de Châtillon en août 1799, où il fit effectivement campagne.

Pendant les Cent-Jours, il donna avec Gaullier et Logerais le signal d'une nouvelle prise d'armes. La Restauration, à laquelle il demandait la confirmation du grade de colonel, lui donna la fonction modeste de percepteur à Daon, et le nomma, le , chevalier de la Légion d'honneur.

Veuf d'Agathe Dubois, il mourut à Daon âgé de plus de 98 ans le . Leur fils Louis, vicaire à Bouère et à Bonchamp, était mort en 1854.

Voir aussi

Notes et références

  1. Suivant Jacques Duchemin des Cepeaux.
  2. Mathurin Foucher, Jacques Percher, Michel Coquereau et Pierre Lejeune, de Daon, et Pierre Blanchouin, de Châtelain, tous laboureurs, condamnés à mort à Angers par la Commission Proust, le 11 décembre 1793.
  3. Interrogatoire à Châteauneuf, devant Chollet, agent national, et Grandin, son substitut, le 23 octobre 1793, de Pierre Diard, tisserand, de Querré, lequel reconnaît avoir fait partie du rassemblement fort de cent cinquante hommes qui est allé à Angers pour rejoindre les Vendéens, et dans lequel il a reconnu Coquereau, marchand de fil, les deux fils Deslandes de Vernée, Bisachère, ci-devant abbé, etc.. . Archives départementales du Maine-et-Loire, L, carton 749 bis.
  4. François-Jacques Logerais dit Pimousse : né le à Daon ou à Cherré selon l'abbé Ferdinand Gaugain, chef chouan de la troupe de Coquereau, capitaine de paroisse de Marigné. Sa compagnie comptait 200 hommes vers 1795-1796. Signalé parmi les chefs chouans de la division Gaullier au premier semestre 1796. En l'an VII, il se trouvait en Craonnais à la tête de 30 chouans et 12 émigrés. Il fut victorieux à Saint-Quentin le . Signalé à Marigné, canton de Laigné, été 1799.
  5. Outre François-Jacques précité : Pierre Logerais dit Chassebleu et René Logerais dit Petit-Chouan, nés à Marigné, chouans de la division Coquereau dès 1794, blessés au combat du château de NoirieuxSaint-Laurent-des-Mortiers) le . Chasse-bleu accompagna Coquereau à l'abbaye de Pontron près d'Angers en juin 1795 ; Petit-Chouan s'attacha ensuite à M. de Bourmont.
  6. Pierre Joly dit Petit-Prince, né à Daon le , tourneur en bois et batelier sur la Mayenne, soldat de la virée de Galerne en 1793 ; chouan de la division Coquereau dès février 1794, il le rejoignit avec 5 Vendéens. Présent à la prise de Saint-Laurent-des-Mortiers le et grièvement blessé le 9, lors d'une embuscade aux Quatre-chemins, entre Marigné et Daon, par un acte d'héroïsme (seul sur la route face à 200 soldats venus de Château-Gontier). Il fut à nouveau blessé à Contigné en décembre 1794. Le , il empêcha Coquereau, après la prise du bourg de Daon, de mettre le feu à l'église transformée en caserne républicaine. Cité comme chouan de Daon dans l'été 1799, il fit la campagne de 1799-1800 comme capitaine de la 4e compagnie de la division Gaullier ; il servit à nouveau comme capitaine sous ses ordres durant les Cent-Jours. Resté défiguré depuis 1794, célibataire en 1816 à Daon où il était garde-champêtre, il prit part à l'Insurrection royaliste dans l'Ouest de la France en 1832 comme capitaine, et mourut le .
  7. Jean-René Guitter dit Saint-Martin, né à Saint-Martin-Villenglose (d'où son surnom), hameau aujourd'hui rattaché à Saint-Denis-d'Anjou, le , soldat au régiment de Beauce-infanterie de mai 1792 à mars 1793, présent aux batailles de Jemmapes, Mons et Maubeuge, il déserta et participa au soulèvement de Châteauneuf, en Anjou, le à l'occasion de la levée de 300 000 hommes. Soldat de l'armée vendéenne, il fut fait prisonnier lors de la bataille de Doué mais s'évada de la prison de cette ville et fit la campagne de Granville (novembre 1793) au Mans (10-12 décembre 1793). Probablement en 1794, il devint capitaine de la compagnie de Saint-Martin-Villenglose, qu'il avait constituée, et opéra dans le canton de Saint-Denis-d'Anjou et le district de Sablé, puis se rapprocha de Grand-Pierre. Intrépide, il prit part au combat de Bouère en 1796, ainsi qu'à ceux du Buret, de Saint-Charles, de l'Éraudière, de Miré et de Gennes. Cité dans un rapport républicain comme l'un des chefs des rassemblements le 2 brumaire an VI (), il fut nommé chef de bataillon en 1797, grade qui lui fut confirmé par brevet du comte de Bourmont en 1799, et reçut le commandement du canton de Saint-Denis-d'Anjou. Commandant aussi le canton de Morannes en Maine-et-Loire, il exécuta le 25 floréal an VII () un dénonciateur, le représentant Thomas Millières à Morannes. Il servit ensuite comme chef de bataillon dans la division de Grand-Pierre, qui devint la 1re division de l'armée de Bourmont, et prit part aux combats de Saint-Jean-sur-Erve le , de la lande de Saulges le 7, prit Châteauneuf-sur-Sarthe ; il prit part au combat de Varennes à la fin août 1799, de la lande d'Argentré le  ; il combattit le au Mans, enfin le à Foulletourte. En 1815, bien que « blessé au bras, estropié, père de 4 enfants », il participa comme chef du 1er bataillon de la légion Gaullier à la campagne dans l'armée d'Andigné, et notamment le 10 juin, au combat de Champigné. Le général d'Andigné lui remit un brevet de lieutenant-colonel. Au cours des guerres de la chouannerie, il avait été blessé 7 fois et estropié au bras gauche. Il habitait Miré en 1816. Il reprit les armes fin mai-début juin 1832 lors du combat de Chanay à Grez-en-Bouère et mourut quelque temps après, vraisemblablement à Angers ou Juvardeil.
  8. 'abbé Foucher raconte que passant à Laigné, où il n'était pas connu, il demanda à une femme ce qu'on pensait de Coquereau dans le pays. Elle répond que c'est un homme terrible qui, dit-on, mange les enfants tout crus. Coquereau se nomme et la rassure.
  9. Responsable de la région de Château-Gontier et de Châteauneuf-sur-Sarthe, il livra d'importants combats victorieux dans le Segréen en juin-juillet 1794, sous Sarrasin, Turpin , Dieusie et Scépeaux .
  10. Espion salarié par le gouvernement républicain et qui se joignit aux chouans de Coquereau. Celui-ci, après avois mis en lui une confiance aveugle, le fit fusiller quand il eut la preuve de sa trahison.
  11. Traité de la Mabilais avec les Chouans le .
  12. Savary, IV, p. 371.
  13. Le Hongrois, prisonnier de guerre d'origine hongroise, chouan de la division de Coquereau, son garde du corps; l'accompagna de Daon à l'abbaye de Pontron en juin 1795; tué le au combat de Daon.
  14. Selon l'Abbé Angot, Coquereau eut certainement de graves défauts, mais la confiance que lui donnèrent des catholiques fervents comme étaient la plupart de ses officiers prouve qu'il avait, avec une bravoure exceptionnelle reconnue, les qualités d'un chef qui peut s'imposer. Rappelant ses services en 1814, le comité royaliste le qualifie « très brave et très distingué », et sollicite du roi pour ses enfants « une marque de souvenir honorable »
  15. Le général Lebley, sur papier à en-tête imprimé de l'Armée des Côtes de Cherbourg, écrit de son quartier général de Châteauneuf le 11 messidor an III () : "Enfin, ce scélérat de Coquereau, Chef de Chouans, qui depuis trop longtemps inspire la terreur dans ce pays, et se prévalait d'y commander souverainement, vient enfin de perdre cette éphémère souveraineté, ses mains criminelles ne seront plus teintées du sang d'aucune victime. Hier, à neuf heures du matin entre Daon et le Château de l'Escoublère, le bras d'un brave hussard s'est appesanti sur sa tête et a délivré la patrie d'un monstre qui n'a cessé de la poignarder. Un mouvement combiné sur trois colonnes entre la Sarthe et la Mayenne, dont une partie de Sablé et deux de Châteauneuf, ont causé le plus grand effroi dans cette bande de cannibales, qui l'ont disséminé et que nous n'avons pu atteindre que pour partie. Hier, huit de ces assassins ont mordu la poussière, du nombre desquels est Coquereau, ce Chef si redouté et son aide de camp. Ce brave François, hussard du 11e régiment, est le héros de cette journée, sa valeur, son courage et son intrépidité à la poursuite de Coquereau et son prétendu aide de camp, leurs défaites par lui seul (trois de ses camarades se sont portés à son secours, mais le colosse était déjà abattu) lui a mérité des éloges de toutes les troupes et particulièrement les miennes. Quoiqu'il m'ait apporté des patentes de commandement de Coquereau, son extrait de naissance et ses dépouilles, j'ai voulu m'assurer que c'était lui, je l'ai vu, il est mort…"

Sources et bibliographie