Jeux olympiques d'été de 1996
Les Jeux olympiques d'été de 1996, officiellement appelés Jeux de la XXVIe olympiade de l'ère moderne, se sont déroulés à Atlanta. Les États-Unis accueillirent les Jeux olympiques d'été pour la quatrième fois après Saint-Louis en 1904 et Los Angeles en 1932 et 1984. Ils furent également surnommés les Jeux olympiques du centenaire, cent ans après les premières olympiades modernes. Des polémiques furent engagées sur la légitimité du choix de la ville d'Atlanta au détriment d'Athènes pour les Jeux du centenaire, et sur les problèmes d'organisation liés aux transports et à l'informatique. Ces Jeux furent aussi marqués par l'explosion, au beau milieu de la foule, d'une bombe dans le parc du Centenaire à Atlanta, faisant deux morts et cent onze blessés. Cet attentat fut commis par Eric Robert Rudolph, revendiquant une motivation religieuse chrétienne, anti-avortement et anti-gouvernementale. Concernant la compétition, 197 nations et 10 318 athlètes (dont 3 512 femmes) prirent part à 271 épreuves dans 26 sports. Les héros de ces Jeux furent, entre autres, les athlètes Michael Johnson, Carl Lewis et Marie-José Pérec, les nageurs Michelle Smith et Aleksandr Popov et l'haltérophile Naim Süleymanoğlu. Élection de la ville hôteLe Comité international olympique confia l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1996 à la ville d'Atlanta au cours de la 100e session du à Tokyo. Atlanta obtient la majorité des votes des membres du CIO. À l'issue du 5e tour de scrutin, elle devance la ville d'Athènes de 16 voix. Les autres finalistes Toronto, Melbourne, Manchester et Belgrade sont éliminés lors des tours précédents.
Le choix d'Atlanta, siège social de la boisson gazeuse Coca-Cola, au détriment d'Athènes, lors des Jeux du centenaire, suscita de multiples remarques. De nombreux membres du CIO étaient soucieux d'offrir à la Grèce, berceau de l'olympisme, ce qui semblait lui revenir de droit 100 ans après les premiers Jeux de l'ère moderne. Le Comité international olympique privilégia la ville américaine en raison notamment de ses infrastructures de qualité. Pour beaucoup, Atlanta, et en particulier Coca-Cola fut récompensé de sa présence de longue date dans l'olympisme, soutenant chaque édition depuis Amsterdam en 1928[1]. La marque est devenue dès 1986 membre du programme TOP[2], qui regroupe 11 multinationales finançant les Jeux olympiques (50 % des sommes sont redistribuées au mouvement olympique et 50 % servent à l'organisation des Jeux eux-mêmes). OrganisationGenèse et préparatifsC'est en 1987 que Billy Payne, avocat d’Atlanta et ancien joueur de football américain universitaire eu l'idée de présenter la candidature de sa ville à l’organisation des Jeux olympiques d'été de 1996. Andrew Yong, maire d'Atlanta rechercha immédiatement des financements auprès des entreprises locales[3]. Payne devint directeur du comité local d’organisation et présenta sa candidature au Comité olympique américain, puis au Comité international olympique, en mettant notamment en avant l'hospitalité et le patrimoine culturel de la ville d'Atlanta, lieu de naissance de Martin Luther King. Le comité voulut également promouvoir l'image de la ville jouant un rôle important dans le monde. Après avoir obtenu l’organisation des Jeux en , plus d'un milliard de dollars de fonds d’investissement furent financés par les pouvoirs publics mais également par la vente de billets et par le sponsoring d'entreprises américaines. De nombreux sites sportifs furent alors élargis ou construits pour l'occasion, et de larges efforts furent entrepris par la construction de logements et la rénovation des transports publics. Près de 7 500 chambres d’hôtel virent le jour entre 1990 et l'ouverture des Jeux, portant le total à 60 000 dans la région d'Atlanta. Par ailleurs, le gouvernement fédéral dégagea de fortes sommes pour la rénovation des routes, des trottoirs et des éclairages publics dans le centre-ville d’Atlanta. EmblèmesL'emblème de ces Jeux d'Atlanta représente un flambeau dont la base est représentée par les cinq anneaux olympiques qui surmontent le chiffre 100 faisant honneur au centenaire. Les flammes se dégageant de la torche se terminent par une étoile, symbole de l'excellence sportive. Dans sa version originale[4], le logo est de couleur dorée à l'image des médailles d'or. La couleur verte présente dans le fond symbolise les lauriers du vainqueur ainsi que l'image écologique de la ville d'Atlanta. Les pictogrammes des épreuves sont créées par le graphiste Malcolm Grear (en) et dont les figures humaines se basent sur les amphores grecques de l'Antiquité. La modification majeure est celle du pentathlon moderne qui représente le cross avec une étoile à 5 branches (depuis 1972, on le représentait par l'équitation avec une étoile)[5]. La torche olympique[6], inspirée de l'architecture de la Grèce antique, est composé de 22 roseaux d'aluminium représentant toutes les éditions des Jeux olympiques. Sur les bagues figurent l'emblème des Jeux, le nom des précédentes villes hôtes ainsi que l'inscription Atlanta 1996. Les médailles olympiques[7] sont toutes frappées sur l'avers de la déesse de la victoire tenant dans sa main la couronne du vainqueur. Sur le revers, on retrouve l'emblème des Jeux et un rameau d'olivier. La mascotte des Jeux d'Atlanta se prénomme Izzy[8]. Elle changea d'apparence à plusieurs reprises pendant le déroulement des Jeux, une bouche et un nez finissant même par se dessiner. Izzy, qui ne fut inspiré d'aucun animal, fut la 13e mascotte officielle des Jeux olympiques. Cérémonie d'ouverturePour fêter le centenaire des Jeux olympiques, les organisateurs offrirent aux 83 000 spectateurs du stade olympique d'Atlanta et aux 3,5 milliards de téléspectateurs un spectacle grandiose. Cette cérémonie d'ouverture permit de mettre en avant l'aspect culturel du sud des États-Unis, mais voulut également rendre hommage au centième anniversaire du mouvement olympique moderne. Le moment fort de ce fut l'arrivée sur le stade de la flamme olympique, qui avait parcouru près de 24 000 kilomètres à travers les États-Unis par l'intermédiaire de 10 000 volontaires. Le dernier relayeur fut l'ancien boxeur professionnel américain Mohamed Ali, champion olympique aux Jeux de 1960 sous le nom de Cassius Clay. Dans une grande émotion générale, Mohamed Ali[9], atteint par la maladie de Parkinson, approcha sa main tremblante tenant le flambeau olympique vers la vasque encore éteinte[10]. Durant ces Jeux d'Atlanta, sa médaille d'or remportée en 1960 lui fut offerte à nouveau[11]. La musique jouée durant la cérémonie d'ouverture fut l'œuvre, comme en 1984, du compositeur américain John Williams. La chanson de ces Jeux, The Power of the Dream, composée par Kenneth Edmonds et David Foster, fut interprétée par la chanteuse québécoise Céline Dion, accompagnée par l'orchestre symphonique d'Atlanta. La chanteuse américaine Gladys Knight reprit la chanson Georgia on my Mind de Ray Charles. En fin de cérémonie, la soprano Jessye Norman interpréta l'œuvre de Mark Watters, « Citius, Altius, Fortius ». L'ouverture officielle de ces Jeux de 1996 fut déclarée par le Président des États-Unis Bill Clinton, après un discours de Juan Antonio Samaranch, président du Comité international olympique. Sites olympiquesLe cœur des Jeux d'Atlanta est le parc du Centenaire. Au sein de ce site figure le Stade olympique du centenaire. D'une capacité de 85 000 places, l'enceinte fut construite spécialement pour les Jeux de 1996. Elle accueillit les compétitions d'athlétisme ainsi que les cérémonies d'ouverture et de clôture. L'immense stade couvert du Georgia Dome fut le lieu des épreuves de gymnastique artistique et de basket-ball. Les cinq salles du Georgia World Congress Center furent utilisées pour l'escrime, le judo, le handball, le tennis de table, la lutte et l'haltérophilie. Le centre aquatique fut le Georgia Tech Aquatic Center. Les autres sites du Parc olympique étaient l' Alexander Memorial Coliseum (boxe), l' Atlanta-Fulton County Stadium (baseball), le Georgia State University Gymnasium (badminton), le Morris Brown College Stadium (hockey sur gazon), l'Omni Coliseum (volley-ball) et le Wolf Creek Shooting Complex (tir). Les épreuves équestres furent disputées au Georgia International Horse Park, le cyclisme sur piste au vélodrome du Stone Mountain Park. Des matchs du tournoi olympique de football furent disputés à l'Orange Bowl de Miami, au Citrus Bowl d'Orlando, au Kennedy Stadium de Washington ainsi qu'à Athens et à Birmingham. Les autres villes américaines ayant accueilli des épreuves sportives furent Savannah (voile), Columbus (softball), le Lake Lanier à Gainesville et Ocoee River dans le Tennessee. Climat et prévisions météorologiquesLe climat d'Atlanta est classé comme Cfa[12] dans la classification de Köppen, soit un climat subtropical humide. Les étés sont généralement très chauds et humides (les températures peuvent facilement dépasser les 35 °C et les indices de chaleur peuvent dépasser les 40 °C), accompagnés parfois de courtes averses chaudes souvent dues à des orages estivaux. Le climat de Savannah est caractérisé par des étés longs et presque tropicaux avec les températures moyennes en juillet de 27 °C. La ville est exposée aux ouragans cap-verdiens et l'un d'eux, Bertha a affecté les compétitions nautiques les 11 et [13]. Au cours de l'été 1996, le National Weather Service (NWS) a fourni un soutien météorologique à partir de son bureau de Peachtree City en banlieue sud d'Atlanta et d'un bureau au site Olympique de voile de Savannah[14],[15]. Les besoins spécifiques de chaque site et la gestion de la compétition étaient beaucoup plus détaillés que pour les prévisions publiques du service météo normal, les seuils pour divers phénomènes étant très bas. Ainsi des avis pour l'occurrence à court terme de toute pluie ont été émis plutôt que les alertes plus traditionnelles de précipitations abondantes. Plus de 1 200 avis et avertissements ont été émis pendant la période d'assistance météorologique olympique, concernant des phénomènes allant de la formation de rosée et de faible visibilité à la foudre et aux fortes pluies. Plusieurs technologies émergentes ont été utilisées pour les opérations d'alerte au sein des deux bureaux, y compris un système d'aide à la décision d'alerte, un ensemble de capteurs météorologiques aux sites et l'échange d'informations avec les responsables aux sites de compétitions[15]. Les deux centres étaient opérés par des météorologues provenant de divers bureaux du NWS, d'un certain nombre du Canada (selon une entente d'échange initiée avec les Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles et ceux d'hiver de 1988 de Calgary), ainsi que d'Australie (en prévision des Jeux de 2000 à Sydney)[16]. Les observations, prévisions et alertes étaient formulées en anglais et un logiciel, appelé METEO 96, fut utilisé pour les traduire automatiquement en français, une des langues officielles des Olympiques[17]. Les météorologues canadiens, qui étaient bilingues, révisaient les traductions des bulletins non standards pour les transmettre ensuite aux sites de compétitions et aux médias. Polémiques sur les problèmes d'organisationCes Jeux d'Atlanta furent marqués par des problèmes d'organisation[18] liés notamment à la communication et au transport des athlètes et des spectateurs. Du point de vue informatique, la transmission des informations par la société IBM connut quelques ratés. Dans la capitale de la communication qu'est Atlanta, des retards de données de résultats ainsi que des informations erronées sur les athlètes furent constatés durant ces Jeux. Les agences de presse internationales dénoncèrent alors le non-respect des engagements pris par la société informatique[19]. Le point noir de ces Jeux concerna le transport des athlètes et des spectateurs vers les différents sites olympiques. Le réseau de transport de la ville d'Atlanta s'avéra très insuffisant[20]. Les lignes de métro ne furent pas assez nombreuses tandis que les autobus furent confrontés à d'énormes embouteillages. La marche à pied devint par conséquent inéluctable[21]. D'autres problèmes liés à l'organisation furent constatés, du retard dans les épreuves à des erreurs d'attribution de médailles. En réaction à ces problèmes, le Comité international olympique mit en garde le comité d'organisation (l'ACOG) sur les conséquences que pourraient avoir pour son image de marque les défaillances de l'organisation, dues à la sous-estimation de l'ampleur de la manifestation[22]. Du fait de ces différents problèmes, la presse railla l'organisation avec les surnoms Glitch games ou Mylanta (en) games[23]. À la cérémonie de clôture, Juan Antonio Samaranch désigne Atlanta 1996 comme « les Jeux les plus exceptionnels », une formule nettement plus nuancée que celle utilisée habituellement : « les meilleurs Jeux à ce jour »[24],[25]. L'attentat du parc du CentenaireAlors que l'Amérique est toujours sous le choc de l'explosion, inexpliquée à l'époque, du Vol 800 TWA au large de Long Island causant 230 morts, un attentat meurtrier[26] survient durant les Jeux olympiques d'Atlanta avec l'explosion d'une bombe dans le parc du Centenaire, au beau milieu du village olympique. Dans la nuit du vendredi au samedi , à 1h20 heure locale, une explosion violente[27] se produit au cœur du parc du Centenaire fréquenté alors par des étudiants et des touristes pour faire la fête. Le bilan est lourd : deux morts et 111 blessés. Dès les premières constatations, la police déclare que la bombe, d'origine artisanale, était composée d'un tube en métal contenant des clous et des vis. Très vite, le Comité international olympique condamna cet incident et affirma que ces Jeux d'Atlanta devaient se poursuivre, comme dans le passé à la suite de la prise d'otages sanglante de Munich en 1972. Ce samedi , une minute de silence fut observée sur tous les sites et les drapeaux olympiques mis en berne. Lors de la cérémonie de clôture, Juan Antonio Samaranch déclara qu'« Aucun acte de terrorisme n'a jamais détruit ni ne détruira jamais le Mouvement olympique[28] ». Quelques années plus tard, un suspect dénommé Eric Rudolph, proche des milices et mouvements religieux extrémistes hostiles au gouvernement fédéral, sera arrêté[29] puis condamné à la prison à vie[30]. Nations participantes197 nations et 10 318 athlètes[31] participèrent à ces Jeux de 1996. 24 délégations, dont 11 issues du bloc soviétique concourant avec l'équipe unifiée de l'ex-URSS en 1992, firent leur première apparition à des Jeux olympiques d'été : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Burundi, le Cap-Vert, les Comores, la Dominique, la Géorgie, la Guinée-Bissau, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Macédoine, la Moldavie, Nauru, l'Ouzbékistan, la Palestine, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Sao Tomé-et-Principe, la Slovaquie, le Tadjikistan, la République tchèque, le Turkménistan et l'Ukraine. CompétitionSports et résultatsUn nouveau sport fait son apparition à l'occasion des Jeux olympiques d'Atlanta, le softball, tout comme les disciplines du beach-volley et du VTT. Par ailleurs, les femmes disputent pour la première fois le tournoi olympique de football. Au total, ce sont 26 sports et 271 épreuves qui figurent au programme des Jeux de 1996.
Faits marquantsAthlétisme Résultats détaillés Aviron Badminton Baseball Basket-ball Boxe Canoë-kayak Cyclisme Équitation Escrime Résultats détaillés Football Gymnastique Haltérophilie Handball Hockey sur gazon Judo Lutte Pentathlon moderne Natation Softball Tennis Résultats détaillés Tennis de table Tir Tir à l'arc Voile Volley-ball Records de médailles
Tableau des médaillesLa délégation des États-Unis remporte sur son sol 101 médailles dont 44 en or. Elle devance la Russie (63 médailles dont 26 d'or) et l'Allemagne (65 médailles dont 20 d'or). L'éclatement des blocs et la naissance de nouveaux États entrainent une plus large répartition des titres. Sur les 197 pays en lice, 79 ont gagné au moins une médaille. Les dix premières nations au classement des médailles[40] :
Monnaies commémorativesQuatre pièces de 100 francs en argent, œuvres de Joaquin Jimenez, ont été frappées en 1996 pour Le Centenaire des Jeux olympiques. MédiasLa retransmission fut assurée par l'Atlanta Olympic Broadcasting (AOB). Les Jeux olympiques d'Atlanta enregistrent un nouveau record des montants des droits de retransmission avec plus de 896 millions de dollars. Pour avoir l'exclusivité de diffusion dans le territoire américain, la chaine NBC déboursa à elle seule 456 millions de dollars. Cet investissement fut largement rentabilisé par la vente de ses espaces publicitaires estimés à 675 millions de dollars. On considère que près de dix-neuf milliards de spectateurs et de téléspectateurs, en audience totale cumulée, regardèrent les épreuves. 15 108 médias étaient présents à Atlanta, dont 5 695 organes de presse écrite et 9 413 diffuseurs. Plus de 19 161 journalistes et techniciens accrédités couvrirent les Jeux. Plus de 47 466 volontaires ont participé à l'organisation.
En France, TF1, France Télévisions, Canal+ et Eurosport diffusèrent l’événement. DopageDeux athlètes furent disqualifiées à la suite de contrôles antidopage positifs[42] :
Dans les arts et la culture populaireFilmographieCinéma
Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexes
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