Sa première contribution à Tintin est une histoire de western écrite par Yves Duval : Little Big Horn River. Il devient ensuite son propre scénariste et livre de courts récits sur une base mensuelle. Après que Greg a succédé à Marcel Dehaye, Torton collabore à l'hebdomadaire de façon moins régulière mais, d’un autre côté, il réalise des bandes dessinées pour le journal belge Le Soir. Changeant de média, il entre au studio Belvision où il se voit confier entre autres les décors des dessins animés Astérix et Cléopâtre[3] et Tintin et le Temple du Soleil. Renouant avec le Journal de Tintin en 1971, il dessine une histoire sur la Conquista des Amériques[4] : L’Histoire de Popocatepetl et Les Conquérants du Mexique, d’abord seul puis avec Jean-Luc Vernal au scénario.
Après une période pendant laquelle Jean Torton officie comme coloriste pour Liliane et Fred Funcken ainsi que pour Paul Cuvelier, il cesse un temps son activité professionnelle pour vivre retiré à la campagne[2], dans le Sud de la France. C’est là qu’il consacre une dizaine d’années à réaliser avec son ami Claude Lambert une imposante fresque biblique en 10 volumes aux Éditions du Lombard.
Quand il revient à ses premières amours, son style graphique change et il adopte le pseudonyme de Jeronaton, une anagramme de son nom aux consonances maya et égyptienne[2]. Il s’impose comme l’un des précurseurs de la bande dessinée peinte avec des œuvres comme Champakou ou L’Œuf du monde, qui paraissent à la fin des années 1970 dans Métal Hurlant[5] récemment créé. Dans les années 1980, Jeronaton produit d’autres albums tels que Le Grand Passage et L’Éternel Voyage (en 2 tomes), et, dans un style réaliste, Théodora ainsi qu’un album tiré des Évangiles en 1994 : Yeshoua[6].
Délaissant quelque temps la bande dessinée au profit de l’illustration, il se tourne au cours de cet intermède vers les images de synthèse, une technique qu’il peaufine pour combiner les dessins vectoriels avec la 3D. Il illustre ainsi pour des encyclopédies des reconstitutions en 3D de sites précolombiens[6], babyloniens, byzantins et égyptiens. Partant de là, Jeronaton décide de réaliser un album sur ordinateur, auquel il applique ce nouvel art : ce sera Princesse Maya, la première histoire de bande dessinée en relief et en couleur[Note 1], que l’on peut lire avec des lunettes stéréoscopiques.
En 2017, il revient à son thème de prédilection, les Mayas, et raconte l'histoire de Gonzalo Guerrero dans un diptyque intitulé El Nakom, dont le 1er tome paraît en août aux Éditions du Long Bec. Il enchaîne l'année suivante avec le second opus[7].
Si l’œuvre de Jeronaton ne compte pas de héros récurrent, certains thèmes y sont fréquemment évoqués : les forêts vierges d’Amérique du Sud, les civilisations précolombiennes et les théories de Däniken ou de Charroux sur les extra-terrestres[14]. L’auteur « cherche à faire partager ses interrogations et ses émerveillements sur les mythes et les mystères de l’Histoire de notre planète »[14].
Prix
1972 : prix Saint-Michel de la meilleure recherche graphique pour Les Conquérants du Mexique[15].