Jean SolerJean Soler
Jean Soler, né le à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales) et mort le [1] à Cabestany, est un écrivain, théologien et philosophe français des monothéismes. Après une carrière de diplomate culturel qui l’a conduit en Israël, en Iran et en Belgique, il s’est consacré à la rédaction d’ouvrages qui souhaitent bouleverser notre connaissance de la Bible, déchiffrer les origines de la croyance en un Dieu unique et expliquer pourquoi, selon lui, le monothéisme incline à la violence. BiographieAprès des études secondaires au lycée François-Arago de Perpignan et une khâgne à Montpellier, Jean Soler étudie à la Sorbonne jusqu’à l’agrégation de lettres (1959)[2], tout en étant surveillant, puis bibliothécaire au lycée Chaptal de Paris. Il enseigne les lettres classiques au lycée de Blida, en Algérie, puis, après un passage dans l’armée (1959-1961), au Lycée international de Fontainebleau (1961-1964). Il est directeur du Centre de civilisation française et d'études francophones à l’université de Varsovie de 1965 à 1968, puis conseiller culturel et scientifique à l’ambassade de France en Israël[3] (1968-1973), en Iran (1973-1977) et en Belgique (1977-1981). Le ministère de la Culture le nomme directeur régional des Affaires culturelles pour la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (1981-1985), puis secrétaire général du Conseil national des langues et des cultures régionales (1985-1987). De retour au ministère des Affaires étrangères, il est de nouveau nommé, vingt ans après, au poste de conseiller culturel à l’ambassade de France en Israël[3] (1989-1993). Jean Soler quitte alors la fonction publique et se consacre à la rédaction de livres. En 2009, son nom est donné à la bibliothèque-médiathèque de son village natal du Vallespir, Arles-sur-Tech. Œuvre
Cette interprétation originale des interdits alimentaires bibliques fournit une voie d’accès à l’univers mental des Hébreux. Approuvée par Claude Lévi-Strauss, elle a été traduite aux États-Unis et publiée trois fois :
La notoriété de Jean Soler lui a valu de collaborer à deux ouvrages collectifs :
Jean Soler a publié ensuite aux éditions de Fallois, sous le titre général Aux origines du Dieu unique[10], un essai en trois volumes :
La trilogie Aux origines du Dieu unique a été reprise dans la collection de poche « Pluriel » chez Hachette (2004, 2005, 2006). En , paraît La Violence monothéiste[12], aux éditions de Fallois. Comparant les civilisations des dieux multiples – celles de la Chine et principalement de la Grèce – avec les civilisations du Dieu unique, Jean Soler estime que le monothéisme peut conduire à l’intolérance et à l’extrémisme. Qu’ils soient réels ou imaginaires, les meurtres et les massacres collectifs ordonnés par le dieu de la Bible obéiraient à une logique totalitaire : un seul Dieu, un seul chef et une doctrine unique au service d’un seul peuple. Cette idéologie, qui porte à l’élimination des adversaires, à l’extérieur, et des déviants, à l’intérieur, pour peu que les circonstances le permettent, se serait transférée, sous des formes variées, dans les peuples devenus chrétiens ou musulmans. Jean Soler revendique, en conclusion de la violence monothéiste, un « scepticisme constructif » qui engagerait à la tolérance. En , parait Qui est Dieu ? (Fallois). En quelque 120 pages, Jean Soler fait une synthèse de ses travaux qui met en lumière « six contresens sur le dieu de la Bible ». Selon Michel Onfray, (Le Point n° 2073, ) « cet agrégé de lettres classiques [sic] déconstruit les mythes et légendes juifs, chrétiens et musulmans avec la patience de l'horloger et l'efficacité d'un dynamiteur de montagne »[13]. Cet article et le livre de Soler ont été sévèrement critiqués par le rabbin massorti Yeshaya Dalsace dans La Règle du jeu[14]. De même, selon le professeur de psychologie Tobie Nathan, ce « livre ne devrait pas s'intituler Qui est Dieu, mais bien Adversus Judei [sic], « Contre les Juifs »[15]. Jean Soler, répondant à ces critiques en citant leurs auteurs, note qu'il y a chez ses détracteurs une « sainte union [...] de la malveillance et de l’ignorance »[16]. Dans ce livre, Soler explique qu'en ne s'attachant qu'au texte biblique, on en vient à la conclusion que Moïse ne croyait pas en Dieu. En effet, selon lui, les premiers juifs étaient polythéistes et que le premier commandement n'exprime pas l'existence d'un Dieu unique mais d'un Dieu qui souhaite être vénéré et dont le peuple ne doit pas vénérer d'autres Dieux. Il s'agirait donc de monolâtrie. En 2006, Jean Soler écrivait déjà dans un article intitulé « Qui est Dieu ? Ou depuis quand et pourquoi les juifs se disent-ils monothéistes ? » : « la Bible n’est pas un livre monothéiste ; elle ne contient aucune Révélation du Dieu Un »[17]. D'après lui, c'est un « prêtre-scribe », Esdras, afin de doter « les Juifs d’une législation reconnue par les Perses [...,] qui a joué un rôle décisif pour mettre par écrit les lois attribuées à Moïse, au début sans doute du IVe siècle »[17]. Soler rappelle à ce sujet que « Spinoza tenait Esdras pour le principal rédacteur de la Bible »[17]. : Le sourire d'Homère (Fallois, 236 pages). « J'ai voulu faire, avec Homère, pour la civilisation grecque et, plus largement, méditerranéenne, le même travail de remontée aux sources que celui que j'ai fait avec la Bible, pour la civilisation hébraïque et les monothéismes qui en sont issus, écrit Jean Soler en quatrième de couverture. Et je confronte, chemin faisant, ces deux civilisations, mères de la nôtre, afin de mieux cerner ce que chacune a de spécifique. » : Dieu et moi (Fallois, 340 pages). Aux livres qu’il a consacrés à la Bible, Jean Soler ajoute ce « Dieu et moi » qui clôt en quelque sorte le sujet et dont le sous-titre donne la tonalité : « Comment on devient athée. Et pourquoi on le reste ». Le récit de sa vie, et notamment de sa carrière internationale conduite autant par le hasard que par la volonté, explique comment il a pu s’engager sur des voies inexplorées de la Bible. Références
Voir aussiBibliographie
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