Son père, Jean-Baptiste, est médecin, « chirurgien-major du régiment du roi Stanislas ». Sa mère est Marie-Anne Queutelot. Il fait ses études au collège des jésuites de Besançon[2],[3].
Il devient docteur à Douai en 1765 et à Paris deux ans plus tard. Il travaille tout d'abord sur l'hygiène militaire[4] et publie trois ouvrages sur ce thème entre 1772 et 1778.
En 1778, Jacques Necker (qui connaît Colombier) est chargé de la réforme du service hospitalier ; Colombier devient alors inspecteur général des hôpitaux, dépôts de mendicité et prisons, en 1780. L’« Institution des hospices des Enfants-Trouvés atteints de la maladie vénérienne » est faite à Paris en 1780 ; Colombier en est le premier directeur, mais est rapidement mis de côté et en conçoit de l'amertume[5].
En 1782, il est anobli, décoré de l'ordre de Saint-Michel. En 1784, sa mission d'inspection est auprès des malades mentaux. Il fait la connaissance, à l'hôpital de Bicêtre, du surveillant Jean-Baptiste Pussin, dont les conceptions se rapprochent des siennes. Il publie l'année suivante son rapport Instruction sur la manière de gouverner les insensés. Colombier est témoin du mariage de Pussin en 1786.
« Il réussissait surtout dans les maladies nerveuses[2]. »
Il publie divers rapports, entre autres sur les épidémies et sur la rage. En 1786, il devient conseiller d’État[7]. Il participe en 1788 à la réforme du service de santé. Colombier meurt en , de retour d'une mission dont il s'était chargé malgré une maladie.
Ses deux filles épousent toutes deux des médecins, l'une, Michel-Augustin Thouret, l'autre, René-Nicolas Dufriche Desgenettes, médecin militaire[2]. C'est devant lui[8] qu'avait soutenu sa thèse Fourcroy, « héritier moral de Colombier[9] », l'artisan de la loi du 19 ventosean XI (1803) qui devait réformer l'exercice de la médecine et en quelque sorte prolonger l'action qu'il avait eue de son vivant[10],[11].
(la) Ergo prius lactescit chylus, quam in omnes corporis humores abeat, Paris, 1767
(la) Ergo pro multiplici cataractæ genere multiplex methodus, Paris, 1768
Code de médecine militaire : pour le service de terre : ouvrage utile aux officiers, nécessaire aux médecins des armées et des hôpitaux militaires, Paris, J.-P. Costard, 1772 — Cinq volumes[6],[16],[17].
Avis aux gens de guerre et Préceptes sur leur santé, ouvrage aussi utile qu'intéressant à la fin duquel on a ajouté des Conseils sur la manière de diriger la santé des gens de mer par M. C. […], Paris, J. F. Bastien, 1779, in-8, xxxviii et 480 p.
« C'est le même ouvrage que celui intitulé Préceptes sur la santé des gens de guerre ou Hygiène militaire par M. Colombier médecin en l'université de Paris, Paris, Lacombe, 1775, in-8, auquel on a mis un nouveau titre et ajouté un supplément intitulé Supplément ou Conseils sur la manière de diriger la santé des gens de mer formant les pages 437 à 480[18]. »
(avec François Sernin) Médecine militaire ou Traité des maladies tant internes qu’externes auxquelles les militaires sont exposés dans leurs différentes fonctions de paix ou de guerre, Paris, 1778 ; sept tomes
« Observations sur la maladie vénérienne et le millet dont les enfants nouveau-nés sont attaqués, avec deux réflexions sur la nature et le traitement de ces deux maladies » — Lu à l'Académie de médecine en 1781.
Du lait, considéré dans tous ses rapports, première partie[19], 1782 — Recension de Doublet[20]
« L'auteur s'attache à prouver que les maladies désignées sous le nom ridicule de lait répandu dépendent presque toujours d'une autre cause que le lait[2],[21]. »
(avec François Doublet[18]) Description des épidémies qui ont régné depuis quelques années dans la généralité de Paris, avec la topographie des paroisses qui en ont été affligées, précédée d’une instruction sur la manière de traiter et de prévenir ces maladies dans les campagnes — Deux rapports : 1783[22], 1784.
Instruction sur la rage publiée sous les ordres de M. l’Intendant de la généralité de Paris pour être distribuée dans les différentes paroisses de cette généralité — 1781 et 1785
Colombier a collaboré à l'Encyclopédie méthodique de Panckoucke[25],[26] par des articles consacrés à la médecine militaire et les maladies des hôpitaux et des prisons.
Édition
Claude Pouteau, Œuvres posthumes, préparées pour la publication et augmentées par Jean Colombier, 1783 : t. 1 ; t. 2 ; t. 3 — Comprend une courte biographie de Pouteau par Colombier.
Texte choisi
Jean Colombier, Guillaume Daignan, Pierre-Jean-Georges Cabanis et Philippe Pinel, Enfermer ou guérir : discours sur la folie à la fin du dix-huitième siècle, textes choisis et présentés par Claude Wacjman, 1991 — Recension par Henry Deneys.
(la + fr) Guillaume Daignan, Adnotationes breves. De febribus epistola, 1783
« Cet opuscule contient des remarques adressées à Colombier sur les fièvres qui ont régné en 1780 et en 1781 pendant l'automne[27]. »
Marie Didier, Dans la nuit de Bicêtre, Gallimard, Paris, 2006 ; réédition « Folio », 2008
P. L. M. J. Gallot-Lavallée, Un hygiéniste au XVIIIe siècle : Jean Colombier, rapporteur du conseil de santé des hôpitaux militaires, inspecteur général des hôpitaux et prisons du royaume, thèse de doctorat en médecine, coll. « Thèse Paris », Paris, 1913, no 44 ; Jouve et Cie, Paris, 1913, 104 p.
↑Selon Labrude, p. 23, Colombier a écrit quatre thèses, toutes en latin. La faculté de médecine de Paris, en effet, ne reconnaissait pas les thèses présentées ailleurs. L'une de ces thèses avait pour titre : « Est-il bon de faire voyager les mélancoliques ? »
↑François Doublet, Recension 1 pour le Journal de médecine, chirurgie et pharmacie, août 1784.
↑François Doublet, Recension 2 pour le Journal de médecine, chirurgie et pharmacie, septembre 1784.
↑« [S]eulement la première partie a paru. »Labrude, p. 26.
↑Recension pour le Journal de médecine, chirurgie et pharmacie, mai 1783.
↑« Le lait en se caillant dans le corps des femmes, ou en s'écartant de ses routes ordinaires, pour en prendre qui lui sont étrangères, cause une foule de désordres que l'on comprend sous le nom de dépôt laiteux, ou de lait répandu. Nous appelons donc lait répandu, une maladie formée par le transport et le séjour du lait dans une partie. Il n'est pas nécessaire que cette maladie soit désignée par une tumeur sensible, ou par un abcès pour mériter le nom de dépôt laiteux. »Nicolas Puzos, Mémoires sur les pertes de sang et le lait répandu, ou dépôts laiteux, 2e éd., 1801, p. 49.
↑« Colombier et Doublet, en 1785 dans leur Instruction sur la manière […] » : Claude Wacjman, Les fondements de l'éducation spécialisée, Dunod, 2009, p. 57.
Mentions de Colombier dans le t. 2 du Traité des fièvres rémittentes et des indications qu'elles fournissent pour l'usage du quinquina de J. B. Th. Baumes