Engagé depuis plusieurs années dans une recherche plastique dont le substrat est la lettre, qu’elle soit missive ou signe typographique, il utilise différents outils et supports pour en explorer au plus près les multiples facettes. Le double-sens, l’équivoque, les jeux de mots avec la langue française, tout comme les références historiques fournissent le terreau de ses différentes œuvres.
Graphiste de formation, il se spécialise à partir des années 1980 dans les communications marginales d’artistes et plus particulièrement dans le Mail Art. Parmi les nombreux projets initiés par Jean-Noël László, on retiendra "Hommage à Joseph Beuys" en 1988[2], qui a figuré dans l'exposition "Joseph Beuys : Difesa della Natura - The Living Sculpture. Kassel 1977 / Venezia 2007 - Omaggio a Harald Szeemann", manifestation conçue en 2007 par Lucrezia De Domizio Durini pour la 52eBiennale de Venise. Actif dans les réseaux de Mail Art entre 1986 et 2007, il a organisé plusieurs expositions, notamment "Timbres d'artistes" en 1993 au Musée de la Poste, Paris. Ce musée partage avec le Cabinet des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque Nationale de France et avec les Archives de la Critique d’Art (Rennes) la quasi-totalité de ses archives[3],[4],[5].
Auteur d articles publiés dans des revues telles que Traits, Arts et Métiers du Livre, Communication et Langages, Les Nouvelles de l’Estampe, etc., il a dirigé l’ouvrage collectif Timbres d’Artistes publié aux éditions du Musée de la Poste (1993)[6] et écrit le document pédagogique Mail Art édité par le C.R.D.P. d’Aix-Marseille (1995)[7].
Oulipophile passionné, il s’est rapproché des auteurs Oulipiens tels que Jacques Jouet et Olivier Salon, dés 2012 et a réalisé avec eux des livres d’artistes, ouvrages acquis entre autres par la Bibliothèque de l'Arsenal (Paris) où est conservé le fonds Oulipien de la BNF.
En 2023-2024, le Musée des Hautes-Alpes à Gap a proposé sur ses cimaises son projet "À mes pairs…", lequel fait écho aux mots de Marguerite Yourcenar : « On choisit son père plus souvent qu'on ne pense. »[9].
« Jean-Noël László, oulipophile et membre du Collège de ’Pataphysique, écrit Milie von Bariter, réussit à associer les divers points de vue sur le clinamen en y adjoignant ses visions graphiques personnelles. Bien loin de la redondance, il souligne l’hétéroclisme du classement alphabétique, reliant des objets qui, bien que rigoureusement classés par leur initiales, se juxtaposent en des rapprochements d’allure accidentelle, comme des aphorismes visuels, une sorte de parataxe graphique. Ainsi, cette brillante anthologie d’échantillons trouve son unité dans la multiplicité[10]. »
Œuvre
Mail Art (1986-2007)
1986 Le bagne c¹est les autres
1986 Crayons du monde entier unissez-vous!
1987 A quarter of century
1988 Hommage à Beuys
1993 Faire ça ou peigner la girafe
1996 Correspondances
1997 Mise en quarantaine
2001 Cent / sans aller et retour ou comment s’affranchir avec les gens de lettres / l’être
2007 Cent / sans artiste(s), cent / sans adresse(s): l’art c’est l’adresse (dernier projet postal)
À mes pairs… (2003-2023)
Comme d'habitude László joue ici avec les mots : « Faut-il y voir la modestie de celui qui dédie ses œuvres à ses maîtres, ses pères, ou l’assurance de celui qui se considère comme leur égal, un pair ? Ou encore un appel au double, à l’altérité, et ainsi faire la paire ? » se demande Anne Cauquelin pour conclure « Tout cela à la fois sans doute, comme le suggère la confluence des niveaux de signification de chacune des cinquante œuvres exposées[11] ».
Le projet À mes pairs… se décline en deux séries "L'être et la lettre" et "Savoir faire et faire savoir". « Avec László, faire c’est faire avec, sur, et dans la matière, et toujours avec des facteurs, ceux qui véritablement « font » et savent faire. » écrit encore Cauquelin: « Marbreuse, musicien, peintre, enlumineur, photographe, encadreur, qu’ils soient artistes, artisans, professionnels ou amateurs, tous « savent faire » Dans la pièce titrée Savons-nous, László résume drastiquement l’affaire : le « nous » est collectif et s’exprime au pluriel. Et pour aller dans le sens de la pièce dédiée à Léonard de Vinci, le « nous » de Savons-nous est aussi cosa mentale : noûs (ou noos) en grec ancien désigne l’intellect. C’est le noûs qui anime la connaissance, le savoir et le savoir-faire. » [12]
Livres d'artiste (2003--)
Océane Delleaux décrit ainsi la démarche de László : "In fine, le livre d’artiste donne à voir chez László un travail qui s’inscrit dans une démarche processuelle et tautologique. En effet, chaque élément, voire chaque participant, qui s’y inscrit devient une composante à part entière de l’œuvre et participe à son élaboration-même. En outre, on assiste à l’effacement graduel de l’écriture et de ce qu’elle suggère au profit d’une représentation graphique qui contribue à privilégier la valeur artistique du livre au détriment de sa valeur livresque, alors même que les premiers indices formels de la prestation esthétique sous forme de livre proposée relèvent du registre textuel, dans la lignée du Mail Art. C’est ainsi que la démarche artistique de László engendre une dématérialisation de la communication textuelle en vue de privilégier une autre forme de communication plus visuelle, et ce par le biais de la diffusion d’éditions."[13]
2003 : Tout long éditions sérigraphie, 10 × 50 cm, 10 exemplaires, collectif de 26 artistes:
2003 : Les voyelles de Rimbaud, livre d’artiste, 18 × 22,3 cm, 10 exemplaires, avec Jean-François Bory
2004 : De point en point, livre d’artiste, 30 × 10 × 5 cm (fermé), 10 exemplaires, 2004 avec Alain Jouffroy
2007 : Les ? sont des crochets, livre d’artiste, 33 × 8 × 1,5 cm (fermé), 20 exemplairesavec Pierre Tilman
2008 : Le silence lance l’air, livre d’artiste, 32 × 24 cm (fermé), 12 exemplaires 2008 avec Henri Chopin
2008 : Les consonnes de Bory, livre d’artiste, 18 × 22,3 cm (fermé), 18 exemplairesavec Jean-François Bory
2009 : Le Y de László, livre d’artiste, 18 × 22,3 cm cm (fermé), 18 exemplairesavec Jean-François Bory
2010 : Le goût du neuf, livre d’artiste, ø : 20 cm (fermé), 20 exemplairesavec Daniel Biga
2010 : Mo(r)t, livre d’artiste, bobine en bois tournée: ø 8,5 cm X h : 10,5 cm, 20 exemplaires avec Marie-Claire Bancquart
2012 : JJJJJJ, livre d’artiste, A4, 24 exemplaires avec Olivier Salon
2018 : Une semaine de silence, livre d'artiste, pochette en croix format à plat 64,5 × 49,8 cm, contenant sept chemises en papier gaufrées par Sacha Stoliarova ; dans chacune est insérée un calque 200 g sérigraphié par Michel Hosszù, 21,5 × 30 cm, 17 exemplaires, collectif de 7 auteurs :
2019 : 60N, livre d'artiste, 15 cm x 15 cm, boîte à rabat aimanté par Caroline Graffan, contenant 60 folios en calque, 60 photographies,60 exemplaires, avec Olivier Salon (texte), Sophie Guin (photographie)
2019 : Pas le nombre d’un doute, livre d'artiste, leporello 22 feuillets avec 21 plis, (livre fermé : 15 × 22 cm, livre ouvert : 33 × 22 cm), 20 exemplaires, avec Jacques Jouet
2020 : L’être en vain, livre d'artiste, (avec Jacques Jouet)
La numération est omniprésent dans son travail; elle marque le flux du temps. Il utilise souvent des marqueurs temporels tels que l'âge qu'il a au moment de faire un travail[14].
A partir de "Mise en quarantaine" pour ses quarante ans, il réalise une série tous les dix ans: "László remis à neuf" pour ses cinquante ans, pour ses soixante ans "60N" et en préparation pour les soixante-dix ans "Ce sont toujours les autres qui meurent" emprunté à Marcel Duchamp.
Esthétique et éthique
Soucieux de partager son art avec le plus grand nombre, Jean-Noël László se déploie dans différents espaces. C'est pour la même raison que son projet postal Correspondances s'exposera tour à tour dans un hall de gare, un centre culturel, un magazine, une grange, une salle de classe d'un collège, des abribus[15]... Par ailleurs, Il privilégie la diffusion de ses oeuvres[16],[17],[18] dans les artothèques[19],[20],[21] et les médiathèques pour toucher un plus large public.
A ce propos Roberto Barbanti affirme " László est un explorateur d’espaces. Une notion, celle d’espace, qui doit être conçue comme une constellation, autrement dit comme une étendue sidérale parsemée d’étoiles qui dessinent les contours d’une figure de l’imaginaire et par là même les contours de l’imaginaire en tant que tel. Espaces communicationnels, relationnels, intimes, physiques, publics, institutionnels, poétiques, graphiques, picturaux, langagiers, conceptuels. Ses œuvres témoignent de ce parcours, entrepris depuis toujours, à travers ces multiples dimensions : Toulon Liberté, Correspondances, Tout Long Édition… "[22]
Quand la Direction départementale de La Poste du Var, dans le cadre de la réhabilitation du bureau de poste Toulon - Liberté, lui passa commande, Jean-Noël László réalisa une oeuvre in situ sur le sol qui décline le mot liberté dans autant de langues qu'il y avait de préposés dans les bureaux. Cette oeuvre a reçu un large écho dans la presse (Telerama[23], Politis[24], Art the Magazine[25]).
Bibliographie
Ouvrages personnels
László, Jean-Noël / Gilbert Lascault / Hubert Lucot, Cent/sans aller et retour, ou comment s’affranchir avec des gens de lettres/l’être, Toulon, Editions Association Art-Terre 2002, CD-Rom[26]
László, Jean-Noël et Christine Fabre Bourgeois, Lettres Capitales, Marseille, Editions Sagittarius 22, 2013, Catalogue d’exposition. (ISBN978-2-7466-6429-6)
László, Jean-Noël, Timbres d’Artistes, Editions du Musée de la Poste - Paris Sep.1993, préfacé par Pierre Restany[27]
László, Jean-Noël, Mail Art Editions du C.R.D.P d’Aix-Marseille Juin 1995
Articles de revues
László, Jean-Noël, " Art Postal ou Mail Art ? Une démarche parallèle " - in revue Traits no 33 -p. 13 à 15 - Ed. Jean Naudet - Paris - Juin 1992
László, Jean-Noël, “Le timbre d’art, d’artiste, pour artiste!... ”- in revue Traits no 34 p. 11 à 15 - Ed. Jean Naudet - Paris - Sep./Oct 1992
László, Jean-Noël, “ Faites exprès pour la Poste: la carte ”- in revue Traits no 36 p. 13 à 15 - Ed. Jean Naudet - Paris - Avril/Mai 1993
László, Jean-Noël, “ Timbres d’Artistes “ - in revue Art et Métiers du Livre - Paris - Mai/Juin 1994
László, Jean-Noël, “ Les artistes prennent le chemin de la poste” in revue Communication et Langages no 102, Paris, Ed.Retz, Décembre 1994
László, Jean-Noël, “Une impression qui ne manque pas de cachet” - in revue Art et Métiers du Livre, Paris - Juillet/Aout 1995
László, Jean-Noël, “Ray dit Mail” - in revue Nouvelles de l’Estampe - no 144 - Paris - Décembre 1995
László, Jean-Noël, “Plus on m’oblitère et plus on m’affranchit” - in journal Le Brouillon no 45 - Paris - Septembre 2000
László, Jean-Noël, "Stamp Art : entre correspondance et estampe" - in revue Nouvelles de l'Estampe no 239, Paris - Été 2012
László, Jean-Noël, "Le timbre, c’est le message", in revue Nouvelles de l'Estampe dossier "Estampe et correspondance", no 239, 2012, p. 92 à 97. https://doi.org/10.4000/estampe.1039[28]
Autres contributions théoriques (livres)
László, Jean-Noël, “Abattoirs 89 : 1re Biennale d'Art de Groupes” - in catalogue - Marseille - 1989
László, Jean-Noël, “ Recherche de Julia Margaret Cameron " - Fred Forest - p. 35 à 37 - Ed. Z’Editions - Nice - 1990 (ISBN978-2877200615)
László, Jean-Noël, “Stempel als Kunstmedium in Stempel“ - Hugo Hempel Jr - p. 70 à 71 Ed. Gruene Zweig - Lörbach - 1991 (ISBN978-3-925817-41-0)
László, Jean-Noël, “ Happy Birthday, Mr Ray Johnson " - in catalogue de l'exposition: Drôles d'Envois, Centre Culturel - Compiègne - 1992 - p. 22 à p. 27
László, Jean-Noël, “Creativita’ Alternativa e Valori Umani”, Ed. Regione Toscana - 1995, p. 182 à 186.
László, Jean-Noël, “Osteuropa Mail Art im Internationalen Netzwerk”- Staatlisches Museum - Schwerin - 1996, p. 215 à 220 -
László, Jean-Noël, “R5 CC9 R5 C9 R5 C9...” in catalogue de l'exposition de Stéphan Barron: Art Planétaire, Ecole Régionale Supérieure d’Expression Plastique de Tourcoing - 1999
László, Jean-Noël, Préface du catalogue “Mail Art et timbres d’artistes” - p 5 à 7
László, Jean-Noël, Dôme Médiathèque - Albertville - 2000
László, Jean-Noël, "Empirisme et intermédialité", L'art à l'épreuve de l'intermédialité. Pratiques artistiques et enjeux esthétiques Sous la direction de Nizar Mouakhar. Collection : Ouverture Philosophique - Arts vivants, 2021, 218 pages (ISBN978-2-343-24780-9)[29]
Regards sur l'œuvre
"Jean-Noël László est un artiste rare par la place qu’il occupe sur la scène de l’art." écrit Gilles Altieri, directeur artistique de l'Hôtel des Arts à Toulon. "Ses œuvres obéissent à des contraintes strictes et pourraient facilement le faire qualifier d’artiste conceptuel si ne s’y manifestaient en permanence un humour joyeux et le goût impénitent pour les jeux d’esprit." [30]
M.C. Miessner, M.H. Gatto, L. Fauchereau : “ L’estampe contemporaine à la Bibliothèque Nationale de France: une année d’enrichissements.” in revue Nouvelles de l’Estampe no 182 - Mai/Juillet 2002
Sylvia Girel : “Sur les réalités multiples” et le mail art” in magazine Plumes no 34 Aout/Octobre 2002 - Paris
François Amprimoz : “Correspondances” - art plastique et poésie à Toulon” in www. Florilettres no 18/ Fondation La Poste
Florence Pijaudier : “L'art et la Poste : une étroite complicité” in périodique Véhicules postaux d’hier et d’aujourd’hui - no 12 - Septembre 2005
Laure Bolmont, Reportage, FR3 19/20, 26 juillet 2013.
Béatrice Pardossi-Sarno, "Jean-Noël Làszlò et les lettres 'timbrées'", Les marges de la littérature, podcast[39]
Béatrice Pardossi-Sarno, "Portrait #7 Jean-Noël Làszlò - Visite d'atelier", Les marges de la littérature[40].
Antoine Emaz, Le silence Extrait du livre de Jean-Noël Làszlò : Une semaine de silence. Création de Marie Michaux sur un texte d'Antoine Emaz lu par Béatrice Pardossi-Sarno, podcast[41].
Médiathèque de Monaco, Rencart 2, 27 septembre 2023[42].
Artavio Cazarz Rodriguez, Musée Museum départemental Hautes Alpes, Podcast en 4 séquences. "Première séquence, présentation de l’exposition À mes pairs… et de l'artiste Jean-Noël László"[43], 20 octobre 2023, "Seconde séquence autour des deux séries"[44], "Troisième séquence parcours et évolution artistique"[45], "Quatrième séance : sens et démarche artistique[46]".
Références
↑CIPM, « Auteurs », sur Centre international de poésie Marseille, (consulté le )
↑Bibliothèque Nationale de France, « Jean-Noël László - Toutes ses œuvres », sur Data - Bibliothèque Nationale de France, informations mises à jour le 2024-06-20 (consulté le )
↑Milie von Bariter, "Un spicilège d’exceptions", préface à Mes mots des autres, coédition Jean-Noël László et Imprimerie Nationale, 2023.
↑Anne Cauquelin, "A la lettre près", in À mes pairs…, p. 22.
↑Anne Cauquelin, "A la lettre près", in À mes pairs…, p. 32.
↑Océane Delleaux, "De l'édition à la communication" dans le catalogue de l’exposition Sur les pas de Rimbaud, Musée Rimbaud, Charleville-Mézières, 2009
↑Roberto Barbanti, intervention critique à propos de l’œuvre de Jean-Noël László, Mur. Catalogue de l’exposition La peau des murs. Art pariétal contemporain, E.S.P.A.C.E. Peiresc, Toulon, 5 octobre 2005- 4 février 2006
↑Michel Daubert, « “Toulon-Liberté, j’écris ton nom" », Télérama, no no 2680, du 26 mai au 1 juin 2001
↑Anonyme, « “ La liberte a la dalle" », Politis, no no 652, du 24 au 30 mai 2001
↑Matthew Rose, « “The word from liberté” », www.art-themagazine.com,
↑László, Jean-Noël, « "Empirisme et intermédialité" », dans Sous la direction de Nizar Mouakhar., L'art à l'épreuve de l'intermédialité. Pratiques artistiques et enjeux esthétiques, Paris, Lharmattan Collection : Ouverture Philosophique - Arts vivants, , 218 pages (ISBN978-2-343-24780-9)
↑Gilles Altieri, dossier de presse, exposition Les Mocos, Galerie du Canon, Toulon.
↑Arnaud Malherbe, « ”Complètement timbré” », L’EXPRESS -Le magazine, no no 2462, du 10 au 16 septembre 1998
↑Michel Lequenne, « ”Les Correspondances de Jean Noel Laszlo” », Politis, no no 521,
↑Valérie Simonet, « “Lettre ouverte à un artiste” », Libération, no no 5602,
↑Michel Daubert, « “Le Cachet de l’art Postal” », Télérama, no no 2453, du 18 au 25 janvier 1997
↑(no) Jean-Yves Gallardo, « “Frankerer og frigjor ” », Morgenbladet (Oslo), 23-26 septembre 1994
↑Laure Murat, « ”L’art contemporain au pied de la lettre” », Le Journal des Arts, no no 69, du 23 octobre 1998