Né sur le territoire de l'ancienne commune de Lanriec, à l'opposé de la ville close de Concarneau, Jean-Marie Martin est fils de marin pêcheur. Sa mère, Marie, tient le café restaurant l'Étoile du Nord, à proximité des chantiers navals, où il passe donc son enfance[4].
Souffrant, il va se soigner dans un sanatorium réservé aux étudiants à Bouffémont.
Il obtient plusieurs prix. De 1947 à 1951, Jean-Marie Martin fréquente les Ateliers d'art sacré, situés au 8, rue de Furstenberg à Paris [5], où il suit les cours de Jacques Le Chevallier[7] — une part importante de son œuvre demeurera religieuse[8] —, voyage en Espagne et, de 1957 à 1983, vit à Paris. Il y compose La Bataille de Wardepoule et Madame Royale, non sans revendiquer une influence des tableaux de Goya vus au musée du Prado à Madrid[9]. Cette période parisienne s'achève avec le thème pictural de L'Enfer que la ville représente pour Jean-Marie Martin, ce « royaume des ombres » constitué par « le béton, le stress et la course perpétuelle dans les rues déshumanisées »[10].
En 1983, il quitte Paris avec Denise, son épouse, et le couple s'installe à Saint-Julien-le-Montagnier (Var) dans une ancienne bastide rénovée, le Courcousier, au milieu des oliviers, où ils avaient l'habitude de venir passer des vacances. Il y peint La Légende du Roi Arthur et la quête du Saint Graal. En « fervent lecteur de Jean Markale, il trouve dans les écrits consacrés par ce dernier au celtisme son propre univers imaginaire, poétique et lyrique »[11]. Il produit des tableaux-sculptures et des assemblages. Vers 1990, il prend une nouvelle direction avec des compositions en noir et blanc et des cordages.
Après la mort de son épouse en 2008, Jean-Marie Martin quitte la Provence pour regagner la Bretagne aux côtés de son frère Adrien[12]. Il s'installe dans le quartier du Passage à Concarneau où il meurt en 2012[2],[3].
Peintre figuratif inspiré par le surréalisme, peintre abstrait, peintre de l'irréel, du surnaturel, de l'irrationnel, du fantastique, « metteur-en-scène de toute une population des guignols du quotidien »[7] (Français moyen à la mer), « peintre de figures parodiques »[13]« créateur de panthéon farfelu »[9] à l'imagination féconde, nourri de la mythologie du Graal, Jean-Marie Martin a revisité le cycle arthurien[14] pendant quinze ans, dans des compositions psychédéliques, sans abandonner les paysages[15] ou le portrait.
« Dans une technique en touches juxtaposées de couleurs acides et ternies à la fois, il met en scène toute une population des guignols du quotidien officiel au sujet de laquelle il s'est très bien expliqué lui-même : “[…] Le peintre a la nostalgie des grands sujets baroques, portraits d'empereur au faîte de leur gloire, illustration des grands événements, victoires, couronnements, portraits d'ancêtres, etc. Le peintre n'ayant pas d'ancêtres s'en invente. Il exécute les commandes d'un état prétentieux et imaginaire. Il a voulu que tout ce travail, cet or jeté à profusion, ne célèbrent que la parodie, le néant, l'inutile”. » - Dictionnaire Bénézit[7]
« C'est un artiste majeur parce qu'il fait vibrer la toile. Il se dégage une émotion quand on regarde ces œuvres… Il transpose le monde qu'il a vécu dans un imaginaire extraordinaire qui se renouvelle constamment… C'était quelqu'un de formidable, qui racontait beaucoup d'histoires. Il était haut en couleur, émotif, impulsif même. » - Yvon Le Floc'h[18]
↑Jeanine Rivais, « Présentation de l'exposition du fonds Céres Franco à Miramas, 2000 », Bulletin de l'Association des amis de François Ozenda, no 69, (lire en ligne).
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
André Guéguan, catalogue de l'exposition à la chapelle de la Trinité à Concarneau, 2000.
Jean-Claude Caire, Robert Lazennec, Bernard Plasse, Séverine Bruneton, Jean-Marie Martin peintre fabuliste, Édition Immeuble Berluc, 2004 (ISBN2951659571).
Yvon Le Floc'h, Jean-Marie Martin, peintre fabuliste, Éditions Yvon Le Floc'h, Concarneau, 2017 (présentation en ligne).