Jeune création est une association d’artistes qui, depuis 1950, organise chaque année à Paris une exposition d'art dédiée en particulier aux jeunes artistes. Active depuis 1949, déclarée officiellement en février 1954 sous le nom de « Jeune Peinture », elle change de nom en 2000[1]. Sa manifestation annuelle porte le nom de « Salon des jeunes peintres » de 1950 à 1952, pour prendre celui de « Salon de la Jeune Peinture » de 1953 à 2000, puis de « Jeune création » depuis cette dernière date.
En 2006, la galerie Jeune Création a ouvert au 24 rue Berthe, dans le 18e arrondissement de Paris. De 2009 à 2014, l'exposition Jeune Création s'est déroulée au Cent quatre[2]. Jeune Création développe également une politique de partenariat à l’échelle nationale et internationale dans des projets « Hors les Murs » et des résidences des artistes lauréats, qui encouragent les réseaux et les échanges artistiques.
Historique
L'expression « Jeune Peinture » est lancée par la galerie Drouant-David qui fonde le prix de la Jeune Peinture le .
Au milieu des années 1950, les nouvelles tendances du retour à la figuration, prônées par le salon de la Jeune Peinture, bénéficient d'une plus grande présentation sur la scène artistique internationale. En , Jean-Albert Cartier organise une exposition sur la « Jeune Peinture » en Allemagne et, en , la Biennale des Jeunes Peintres et Jeunes Sculpteurs au Musée des arts décoratifs. En 1956, la galerie Marlborough Fine Art(en) présente une sélection de 18 peintres de « La Jeune Peinture » à Londres. En 1959, Jean-Claude Bellier expose « La Jeune Peinture Française » au New York Coliseum de New York.
En , avec la présentation d'un "hommage au vert", où tous les membres du jury peignent une toile verte de 2 m x 2 m par dérision envers la peinture paysagiste traditionnelle, les membres de la Figuration narrative, Henri Cueco, Gilles Aillaud, Bernard Rancillac, Eduardo Arroyo, Antonio Recalcati, Gérard Tisserand, dont certains participaient au salon depuis plusieurs années avec un objectif militant de transformation sociale, deviennent prééminents et consacrent l'ouverture de cette manifestation aux nouvelles tendances[4].
Le , quatre artistes, Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni, décident d'attirer l'attention sur eux en créant un groupe - BMPT - pour mettre en œuvre 3 manifestations pendant le XVIIIe Salon de la Jeune Peinture. En 1968, le salon présente une "Salle Rouge pour le Vietnam".
Après le coup de grisou survenu le 4 février 1970 à Fouquières-lès-Lens, qui tue 16 mineurs alors que les ingénieurs n'avaient pas fait évacuer la galerie comme il se doit pendant la réparation d'un ventilateur[5], pendant deux ans, de 1970 à 1972, ces artistes vont faire parler des victimes et du grisou par une série de tableaux, publication, expositions et rencontres[6],[7],[8], comme avant eux André Fougeron avec sa série sur le "Pays des Mines" de 1950. Une veuve de mineur ayant montré à Merri Jolivet l'album des souvenirs de son mari qu'elle garde comme son bien le plus précieux, il décide de réunir des artistes, dont Aillaud avec en particulier l'œuvre "Réalité quotidienne des travailleurs de la mine", Arroyo, Biras, Chambas, Fanti et Mathelin[9],[7], qui consacrent vingt-cinq tableaux à ces photos et lancent une campagne d'affiches. Chacun des tableaux sera commenté par un court texte d'Alain Jouffroy et leur exposition est considérée comme un des événements les plus importants du Salon de la Jeune Peinture durant cette période[9].
En 2023, l'association connaît une crise, en raison de difficultés récurrentes de gestion. Il lui est reproché une organisation opaque, des intimidations et menaces envers plusieurs artistes, et la gestion contestée de Jérémy Chabaud[10].
Salons
Appel à candidatures
Tous les ans un appel à candidatures sur dossier, ouvert à tout jeune artiste plasticien, est lancé avant le printemps auprès des principales écoles d'art de France[11], telles que l'École nationale supérieure des beaux-arts à Paris et Lyon, la Villa Arson à Nice[12], etc., relayé par le Centre national des arts plastiques[13]. La commission de sélection est composée d’artistes des éditions précédentes et d’une personnalité invitée et se renouvelle chaque année.
1956 - VIIe - Salon au MAMVP : La galerie Marlborough Fine Art présente une sélection de 18 peintres de « La Jeune Peinture » à Londres. Simone Dat et Henri Cueco obtiennent le prix Marlborough au VIIe Salon de la Jeune Peinture.
1957 - VIIIe - Salon au MAMVP : Francisco Riba Rovira, Henri Cueco, Simone Dat. La Marlborough Fine Art renouvelle l'expérience de 1956. Jean Albert Cartier organise au Musée des arts déco à Paris la Biennale des Jeunes Peintres et Jeunes Sculpteurs. Exposants : Michel Jouenne (de 1957 à 1960)
1958 - IXe - Salon au MAMVP : Rancillac commence à exposer au salon
1959 - Xe - Salon au MAMVP : Aillaud commence à exposer au salon. Jean-Claude Bellier expose au Coliseum de New York « La Jeune Peinture Française ». En octobre la première Biennale de Paris est organisée au MAMVP par André Malraux.
1961 - XIIe - Salon au MAMVP. En juin exposition "Anti-procès 3" à la Galleria Brera de Milan après celles organisées à Paris et Venise en 1960. En décembre la galerie Mathias Fels initie ses expositions consacrées à la "nouvelle figuration".
1962 - XIIIe - Salon au MAMVP : Cueco président du salon. Exposition "Nouvelle figuration II" à la galerie Mathias Fels.
1963 - XIVe - Salon au MAMVP. En mars et juin le Pop Art américain est exposé à la galerie Sonnabend et à l'American Center. En novembre la nouvelle figuration participe à la 3e biennale de Paris où Arroyo présente "Les quatre dictateurs éventrés"[14].
1964 - XVe - Salon au MAMVP : Recalcati commence à exposer au salon. En juillet le MAMVP accueille l'exposition "Mythologies quotidiennes", manifeste de la Figuration narrative. A l'assemblée générale de l'été 1964 le salon décide de s'orienter vers les expériences nouvelles.
1965 - XVIe - Salon au MAMVP : Aillaud président du salon organise "Hommage au vert". Avec également Cueco, Arroyo, Rancillac et Recalcati, les tenants de la Figuration narrative deviennent les principaux animateurs du salon.
1981 - XXXIIe - Salon au Centre d'art du Louvre. Le collectif « Naître-Devenir », qui s'efforce de « définir des directions de lutte à partir du corps humain », rassemble notamment Jean Rustin, Jean Kiras, Édouard Trémeau, France Mitrofanoff, Mario Castro-Hansen et Concha Benedito[16]. Première participation de Philippe Charpentier[17].
1983 - XXXIVe - Salon au Grand Palais, Hommage au travail collectif. Les membres du groupe « L'Atelier » de Nice (Frédéric Fenollabbate, Claude Goiran, Patrick Lanneau) marquent le salon de leur participation « jeune et humaniste »[16].
1984 - XXXVe - Salon au Grand Palais
1985 - XXXVIe - Salon au Grand Palais : Michaëlle André Schatt (de 85 à 88)
1986 - XXXVIIe - Salon au Grand Palais
1987 - XXXVIIIe- Salon au Grand Palais
1988 - XXXIXe - Salon au Grand Palais
1989 - XLe - Salon au Grand Palais
1990 - XLIe - Salon au Grand Palais
1991 - XLIIe - Salon au Grand Palais
1992 - XLIIIe - Salon au Grand Palais
1993 - XLIVe - Salon au Grand Palais
1994 - XLVe - Salon à l'Espace Eiffel Branly
1995 - XLVIe - Salon à l'Espace Eiffel Branly
1996 - XLVIIe - Salon à l'Espace Eiffel Branly
1997 - XLVIIIe - Salon à l'Espace Eiffel Branly
1998 - XLIXe - Salon à l'Espace Eiffel Branly
1999 - Le - Salon à l'Espace Eiffel Branly
2000 - LIe - Salon Jeune Création à l'Espace Eiffel Branly, jusqu'en 2008. En , Jeune Création ouvre un espace d’exposition, la galerie Jeune Création, au 24 rue Berthe dans le 18e arrondissement de Paris, avec une programmation de 10 expositions par an
2017 - LXVIIe - Galerie Thaddaeus Ropac, Pantin, du 8 au [27]
2018 - LXVIIIe - Beaux-Arts de Paris, en hommage à « l’Atelier Populaire » de mai 1968, exposant 38 artistes de 14 nationalités du 13 au [28]
2019 - LXIXe - Espace de la Chaufferie de la Fondation Fiminco[29] et galerie Jeune Création, installée là le , à Romainville, exposant 55 artistes du au 2020 (au lieu du 7-18 décembre 2019 à cause des grèves sur la réforme des retraites)[30],[31],[32]. L'inauguration du est chahutée par une manifestation qui voit plusieurs artistes retirer leurs œuvres[33]
2020 - LXXe - Galerie Thaddaeus Ropac à Pantin, galerie Jeune Création à Romainville, Espace Oscar Niemeyer à Paris et Cabane Georgina à Marseille, exposant 206 artistes du 12 au [34]
2021 - LXXIe - Espace de la Chaufferie de la Fondation Fiminco et galerie Jeune Création à Romainville, exposant 46 artistes du au , puis à la Cabane Georgina à Marseille et à l'Espace Oscar Niemeyer à Paris[35]
2022 - LXXIIe - Espace de la Chaufferie de la Fondation Fiminco et galerie Jeune Création à Romainville et Cabane Georgina à Marseille, exposant 48 artistes de 16 nationalités parmi 1210 candidatures du au [36]
2023 - LXXIIIe - Espace Oscar Niemeyer à Paris exposant 25 artistes sélectionnés parmi 1500 candidatures du 7 au [37]
Galerie Jeune Création
En , l'association a ouvert un espace d’exposition, la galerie Jeune Création, au 24 rue Berthe dans le 18e arrondissement de Paris, qui organise une dizaine d'expositions par an[38].
En , l'association a rejoint la friche association de l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul au 82 avenue Denfert-Rochereau dans le 14e arrondissement de Paris[39],[40].
Le , la galerie Jeune Création s'installe sur le site de la Fondation Fiminco au 43 rue de la commune de Paris à Romainville[41].
Deux prix officiels sont décernés par le jury, rétabli dans les années 80 après avoir été supprimé en 1967 et composé de professionnels (représentants d'institutions, curateurs, artistes, galeristes, collectionneurs, journalistes, etc.). Ils ont succédé après 1999 au Prix de la Jeune Peinture qui avait été rétabli par le salon en 1989.
Des prix indépendants, dont le nombre s'est accru depuis 2013 pour désormais atteindre plus d'une vingtaine chaque année[37], permettent également aux artistes lauréats de bénéficier d'une exposition personnelle ou de groupe, éventuellement assortie d'une édition, ou d'une résidence en France[44]. ou à l'étranger (Japon, Allemagne, Belgique, Brésil)[45].
↑"Images en lutte", Philippe Artières, Eric De Chassey et Anne-Maria Garcia, Catalogue d'exposition à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts, 2018.
↑ a et b"Figuration narrative: Paris, 1960-1972 ", catalogue des expositions organisées à Paris et Valence en 2008. Editions de la Réunion des Musées nationaux, Jean-Paul Ameline conservateur au musée national d'art moderne, 2008.