Jean-Baptiste CampenonJean-Baptiste Campenon
Jean Baptiste Marie Édouard Campenon, né le à Tonnerre dans le département de l'Yonne et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un général de division et ministre de la Guerre français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire. BiographieFamille et formationJean-Baptiste Campenon est né le à Tonnerre. Il est le fils de François Marie Edme Campenon, propriétaire, et de Catherine Suzanne Euphrasie Cottin, famille de la petite bourgeoisie. Il s'engage comme simple soldat en puis entre en 1839 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, d'où il sort cinquième en . Sous-lieutenant, il entre en , à l'École d'application de l'état-major, dont il sort lieutenant en 1843[2]. Dans son dossier militaire, ses supérieurs jugent qu'il est « bel homme », l'apparence physique étant alors jugée importante parmi les officiers[3]. Carrière militaireOfficier républicainÀ l'issue de ses stages dans l'infanterie puis dans la cavalerie, il est promu capitaine en et est affecté à l'état-major de la 16e division militaire. Il est en 1848 aide de camp du général Golstheim puis du général Élie-Frédéric Forey, à Paris. Dénoncé par le général Changarnier pour ses idées républicaines avancées, il est muté à Rodez comme aide de camp du général de Gouvenain[2]. Accusé de voies de fait sur une jeune femme, il est mis en disponibilité en et assigné à résidence à Tonnerre. Cette sanction est le fait de la Deuxième République conservatrice et non du pouvoir bonapartiste[4]. Officier du Second EmpireRéintégré dans l'armée en 1852, après le coup d'État du 2 décembre 1851, il est envoyé à Tunis diriger l'École militaire de la Régence de Tunis, ce qui lui permet de s'initier à l'arabe. Pendant la guerre de Crimée, il est nommé à l'État-major général pour participer à l'organisation des Bachi-bouzouks. Cité à l'ordre de l'armée d'Orient pour ses faits d'armes, il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1855[4]. Après la guerre de Crimée, il est envoyé en Algérie puis participe à la campagne d'Italie. Après la bataille de Magenta, il est promu chef d’escadron puis passe sous-chef d’état-major du corps d’armée commandé par le général Mac-Mahon[4]. En 1860, il participe à l'expédition de Chine dans l’État-major du général de Montauban. Il est promu lieutenant-colonel et, en février 1861, il est fait officier de la Légion d’honneur. De retour en France en , il devient chef d’état-major de la 3e division d’infanterie du 11e corps d’armée. En février 1862, nommé chef de la mission militaire envoyé par le gouvernement français auprès du bey de Tunis, chargé de le conseiller sur l’organisation de son armée. L'enjeu véritable est d'assurer une présence française face aux agents anglais[4]. En , il rentre en France et est nommé chef d’état-major de la 10e division militaire puis affecté à l’État-major de la division de cavalerie du 11e corps d’armée en août 1867. Le 16 juillet 1870, il est nommé colonel et devient chef d’état-major à la division de cavalerie du 4e corps d'armée de l’armée du Rhin, commandée par le général Legrand. Il est blessé lors la bataille de Gravelotte, puis rejoint Metz où il est fait prisonnier, comme l'ensemble de l'armée de Bazaine, le 29 octobre après la capitulation de la ville[4]. Général de la Troisième RépubliqueLibéré le , il reste en disponibilité jusqu’en août 1871 où il est nommé nommé chef d’état-major de la 3e division militaire[4]. Promu commandeur de la Légion d’honneur en novembre 1872, il est nommé sous-chef d’état-major général du 1er corps d’armée en novembre 1873 puis chef d’état-major de ce corps en mars 1875. Il est promu général de brigade en novembre et est affecté à la première section de l’État-major général[5]. En , il est promu général de division par les Républicains et en , il reçoit le commandement de la 5e division d’infanterie à Paris. Il devient ensuite inspecteur général des armées et entre dans le cadre de réserve le [5]. Ministre de la GuerreLéon Gambetta le nomme ministre de la Guerre le de son gouvernement. Campenon réprouve l'expédition français en Tunisie, qu'il connaît bien, parce qu'il est partisan de la confier à l'Italie. Il pense à une union latine constituée contre l'Allemagne, avec pour conséquence un partage de l'Afrique du Nord, le Maroc à l'Espagne, l'Algérie à la France et la Tunisie à l'Italie[5]. Il entre ensuite dans le gouvernement de Jules Ferry comme ministre de la Guerre, en . Il organise alors l'expédition du Tonkin[5]. En avril, mai et , il se prononce nettement, à la Chambre des députés pour un service militaire d'une durée de trois ans, sans exception[6]. Il fait voter l'inéligibilité au Sénat des militaires en activité, ce qui est le cas depuis 1875 à la Chambre des députés, au nom de la neutralité de l'armée[3]. Entré en conflit avec Jules Ferry, il démissionne le . Il est alors élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur[5]. En 1885, il est une troisième fois ministre de la Guerre dans le cabinet Brisson du au , date de la chute de ce gouvernement[5]. Sénateur inamovibleAlors qu'il est ministre de la Guerre, il est élu sénateur inamovible le . Il siège dans le groupe de l'Union républicaine. Il reçoit la médaille militaire le . En 1888, il est le rapporteur de la loi militaire qu'il a préparé comme ministre. En 1889, il manifeste une grande hostilité face au boulangisme. Resté célibataire, il meurt le à Neuilly-sur-Seine[5]. Il est enterré civilement, ce qui est sévèrement jugé dans le journal La Croix[7]. Il est inhumé dans le cimetière Saint-Pierre de Tonnerre. PublicationsPour certains, c'est en 1850, alors qu'il est officier de l'armée française en poste à Lyon, qu'il traduit secrètement, sous le nom de Baron R..., « Le Jardin parfumé[8] », ouvrage également connu sous le nom de « La Prairie parfumée ». Il attendra 1876 pour publier sa traduction[9]. Mais pour d'autres, c'est devant Sébastopol qu'il commence cette traduction qu'il ne terminera jamais[10]. Décorations
Références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
|