Charles Baïhaut
Charles Baïhaut, né le à Paris et mort le dans le 16e arrondissement de Paris[1], est un homme politique français. BiographieOrigines, formation et carrièreFils de Jean Richard Baïhaut et de Pauline Elisabeth Mélanie Sabatault, Charles Baïhaut est élève au lycée de Versailles puis à l'École polytechnique. Il est ensuite ingénieur des mines. Vie privée et familialeEn 1873, il épouse Marie Detroyes (1849-1883), avec laquelle il a deux filles : Jeanne (1874-1894) et Andrée (1877-1967). Il épouse en secondes noces, en 1888, Anne Berthe Marie Louise Tessié du Motay, fille de Cyprien Tessié du Motay. Carrière politiqueÉlu de la Haute-SaôneRépublicain modéré, Charles Baïhaut est député de la Haute-Saône de 1877 à 1893. Membre des commissions des Douanes, des Chemins de fer et du Budget, il présente de nombreux rapports à la Chambre des députés, en particulier sur les chemins de fer et les mines. Il assure en outre la direction politique de L'Avenir de la Haute-Saône. En , les électeurs du canton de Champagney le réélisent au conseil général de la Haute-Saône, où il avait déjà siégé de 1877 à 1889. Sa carrière politique prend fin l’année suivante à la suite du scandale de Panama. Responsabilités ministériellesCharles Baïhaut participe à quatre gouvernements sous la Troisième République, en tant que :
Affaire de PanamaFaitsEn , alors qu'il est ministre des Travaux publics, Charles Baïhaut accepte 375 000 francs d'un certain Blondin, fondé de pouvoirs au Crédit lyonnais, pour déposer un projet autorisant la Compagnie du canal de Panama à émettre des obligations à lots. Dans le sillage des révélations du député Numa Gilly sur certains de ses collègues, un journal conservateur de Vesoul, Le Réveil de la Haute-Saône, met en cause la probité de Baïhaut dès l'automne 1888. L'ancien ministre porte plainte pour diffamation et fait lourdement condamner le rédacteur en chef du Réveil, Armand Mariotte, ainsi que le gérant du journal, le 15 février 1889. Le , à la Chambre des députés, Baïhaut affirme qu'il est « de ceux qui ont su défendre leur honneur ». Mais les déclarations de Charles de Lesseps et de Blondin le compromettent. ProcèsArrêté le , Charles Baïhaut démissionne de ses responsabilités politiques quelques jours plus tard, le . Avec ses collègues parlementaires Emmanuel Arène, Maurice Rouvier, François Thévenet et Jules Roche, il est traduit pour corruption devant la cour d'assises de la Seine en . Contrairement à ses collègues, Charles Baïhaut avoue sa faute. Devant la cour d'assises, il fait cette déclaration : « Je ne puis arriver à comprendre comment j'ai failli. Pendant quinze ans, j'ai servi fidèlement la France et la République. Une seule fois, dans un accès de folie, par un oubli inexplicable de mon passé, des sentiments de l'honneur, de l'avenir qui m'attendait, des êtres qui me sont chers, je suis tombé à l'oubli de mon devoir. J'en demande pardon à mon pays, à la République, si son bon renom pouvait être compromis par des défaillances individuelles ». Cet aveu ne lui vaut aucune circonstance atténuante. Charles Baïhaut est condamné à la peine maximale qu'il encourait : cinq années de détention, dégradation civique, 750 000 francs d'amende, 375 000 francs d'indemnité. Il est le seul à être condamné, les autres accusés bénéficiant d'un non-lieu[2]. Il sollicite en vain la grâce présidentielle de Sadi Carnot[3]. Détention à ÉtampesCharles Baïhaut passe quatre ans à la prison d’Étampes. Auparavant homme influent et riche, il sort ruiné et dégradé de ses droits civiques. Il décrit sa situation en prison, au jour le jour, dans les Impressions cellulaires, qu'il fait publier en . Il ne bénéficie d'aucune indulgence en détention : il lui est même refusé d'assister aux obsèques de sa fille aînée, décédée en . Libération et nouvel emprisonnementTandis que de Lesseps et Blondin sont relâchés, il faut des interventions de journalistes, des pétitions d’électeurs de la Haute-Saône pour que, à la suite d’une requête adressée le au président de la République sur l'initiative de Charles Couyba, conseiller général, et signée des quatre députés et des trois sénateurs de la Haute-Saône, et après une démarche de Léon Bourgeois, Charles Baïhaut soit libéré le . Le , il est de nouveau arrêté pour dettes envers le Trésor public et la Compagnie de Panama. Il est emprisonné pendant six mois par contrainte judiciaire. Après la politique et la prisonDans ses Impressions cellulaires, Charles Baïhau se plaint d'avoir été « ce pelé, ce galeux d'où venait tout le mal ». L'historien Jean Garrigues, dans Ministres devant la justice (sous la direction de Robert Badinter, éd. Actes Sud), considère qu'il a effectivement servi de bouc émissaire dans l’affaire de Panama. Réhabilité par la cour de Paris en mais ruiné, Charles Baïhau consacre la fin de sa vie à la publication de poèmes et romans[4],[5]. PublicationsCharles Baïhaut est l’auteur de plusieurs ouvrages et brochures, dont :
PostéritéMaurice Barrès s'inspire des infortunes de Baïhaut pour écrire une pièce intitulée Une journée parlementaire (1894)[6]. Notes et références
Voir aussiSources
Bibliographie
Liens externes
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