Durant les années 2010, il produit et joue dans des comédies dramatiques sociales et humanistes : Né quelque part (2013), La Marche (2013), La Vache (2016). Parallèlement, il s'associe à des humoristes populaires pour des productions commerciales : Florence Foresti pour Hollywoo (2011), Kev Adams pour Alad'2 (2018).
Jamel Debbouze est né en 1975 à Paris. En 1976, son père employé à la RATP et sa mère préposée au service du nettoyage dans le groupe Bouygues[3], décident de partir pour Taza[4], une ville marocaine d'où ils sont originaires ; le séjour dure deux années jusqu'au retour en France, à Paris puis à Trappes en 1983. Jamel est l'aîné d'une fratrie de cinq garçons, Mohamed, Hayat, Karim, Rachid et une fille, Nawel.
Jamel Debbouze connaît une jeunesse difficile ; il participe à des actions de bandes de quartier et flirte avec la petite délinquance. Le , à la gare de Trappes, en tentant de traverser la voie, il est happé par le train Paris-Nantes, en même temps qu'un garçon de son âge, Jean-Paul Admette (fils du chanteur réunionnais Michel Admette). Celui-ci est tué, tandis que Debbouze est gravement blessé et perd l'usage de son bras droit. À la suite de l'accident, une procédure judiciaire est intentée, par Michel Admette et son épouse, à l'encontre de Debbouze — âgé de 14 ans à l'époque des faits — pour homicide involontaire. Elle se conclut par un non-lieu[5].
Cet accident marque un tournant dans la vie de l'adolescent. Physiquement diminué, il est contraint de se trouver de nouvelles activités, mais aussi de s'inventer un personnage pour se singulariser. Tirant parti de son handicap, avec lequel il se donne une allure comique, il commence à pratiquer l'improvisation théâtrale pour laquelle il se découvre un don[6].
Remarqué par Alain Degois, directeur de la compagnie théâtrale d'improvisation de Trappes, Déclic Théâtre, Jamel Debbouze fait ses débuts au théâtre en 1991, et va en finale du championnat de France junior de la Ligue d'improvisation française. En , il participe à une rencontre internationale d'improvisation expérimentale à Montréal, Québec. Il se produit à deux reprises, en 1992 et 1993, devant le président de la RépubliqueFrançois Mitterrand, et fait par ailleurs la connaissance de l'humoriste Smaïn, qui le soutient à ses débuts. Le , il fait une première apparition télévisée sur la chaîne marocaine 2M[7],[6] et à la télévision française, dans la soirée consacrée au Téléthon que parraine Michel Sardou, le [8].
Révélation à la radio et premiers rôles sur les écrans (1992-1996)
En 1995, Jamel Debbouze est repéré par Jean-François Bizot et Jacques Massadian de Radio Nova, qui vont le faire connaître (ce dernier deviendra par ailleurs son agent). Il débute alors sur Radio Nova avec son émission le K-X. placée juste avant l'émission hip-hop de Skyrock Le Cut-Killer Show, puis fait ses débuts télévisuels en 1996 sur Paris Première, chaîne du câble assez confidentielle à l'époque, dans une émission coproduite par Radio Nova et la chaîne. Parallèlement à sa carrière télévisuelle, il triomphe avec son premier one-man-show.
Il lance sa chronique Le Cinéma de Jamel sur Canal+, en 1998, et sur cette même chaîne, participe peu après à la série à succès H, entre autres aux côtés des comiques Éric et Ramzy[11].
Proche du roi du Maroc Mohammed VI, soutenu par Luc Besson et Gérard Depardieu, en 2002, Jamel Debbouze ambitionne de créer un « Hollywood du désert », un ensemble de studios de tournage qui assureraient du travail à de nombreux Marocains[15]. Prévu pour 2004, ce projet n'a pas encore vu le jour et suscite des interrogations dans la presse marocaine[16].
En 2005, il tient le rôle principal de Angel-A, film romantique au ton décalé mis en scène par Luc Besson[17].
S'il s'éloigne de l'humour au cinéma, il continue à le soutenir à la télévision : en juillet 2006, il présente ainsi le Jamel Comedy Club sur Canal+ et sort aussi un DVD.
En , Jamel Debbouze inaugure son théâtre à Paris, le Comedy Club, au 42 du boulevard Bonne-Nouvelle, implanté dans un ancien cinéma qui accueille jusqu’à 134 spectateurs[19] : son objectif est de permettre à de jeunes talents de la scène comique d’éclore[20].
En 2009, il collabore avec le groupe de rap 113 et Awa Imani pour le projet Maghreb United de Rim'K. Il est présent sur la chanson et le clip de Célébration de l'album Chef de famille de Rim'K[21].
Retour sur scène (depuis 2010)
En 2010, il est invité à la dernière représentation du spectacle de Gad Elmaleh intitulé « Papa est en haut » diffusé en direct sur TF1. À cette occasion, Jamel Debbouze annonce son retour sur scène en au Casino de Paris. Le sort un DVD, intitulé Made in Jamel avec Gad Elmaleh, Florence Foresti, Élie Semoun, Stromae, Didier Bourdon et Sophie Mounicot, qui confirme ce retour à l'humour. Au début de l'année suivante (le ), à Colombes, il joue la première représentation du spectacle, Jamel improvise[22], avant d'enchainer tous les soirs avec Tout sur Jamel du 1er au au Casino de Paris. Le sort le DVD du même nom qu'il dédicace le jour de sa sortie au Virgin des Champs-Élysées.
De 2004 à 2006, Jamel Debbouze est le compagnon de l’écrivaine Saphia Azzeddine[33].
En , lors d'un festival, il rencontre la journaliste Mélissa Theuriau. Ils se marient le au domaine de l'abbaye des Vaux de Cernay à Cernay-la-Ville (Yvelines), cérémonie menée par le père Guy Gilbert[34]. Ils ont un fils, Léon Ali Debbouze, né le et une fille, Lila Fatima Brigitte Debbouze, née le [35].
Son frère, Karim Debbouze, qui l'a accompagné à ses débuts et qui, désormais, ne travaille plus avec l'humoriste à la suite de différends financiers, est cofondateur du festival Marrakech du Rire[36],[37].
Engagements politiques
Sympathisant de gauche et notamment du Parti socialiste, il affiche sa proximité avec Ségolène Royal, alors candidate à l'élection présidentielle de 2007, lors d'une émission du Grand Journal. Il l'invite également lors de la dernière représentation du Jamel Comedy Club envahit le Casino de Paris, et fait monter la candidate socialiste sur scène en précisant que « son cœur est à gauche » et qu'il est « royaliste »[38].
En , il annonce qu'il votera à gauche en 2012 et il soutient Martine Aubry dans sa primaire socialiste en disant : « J'aime cette meuf »[39], ajoutant « qu’elle est une maire exemplaire comme on a pu le voir à Lille. Sur les jeunes ou sur l'écologie, elle est à la pointe. Et en plus elle a un super mentor qui est Jacques Delors »[40].
Le , il soutient la dépénalisation universelle de l'homosexualité en signant une charte avec de nombreuses personnalités[41].
Jamel Debbouze a à plusieurs reprises vanté le roi du MarocMohammed VI[43] dont il est présenté par Slate Afrique « comme l’ami VIP »[44]. Pour le magazine Marianne, la proximité de l'humoriste avec le pouvoir marocain serait en contradiction avec les positions politiques qu'il défend en France[45].
En 2018, il affirme qu'un président lui aurait proposé un poste dans le gouvernement, poste qu'il aurait refusé[47]. On ne sait pas de quel gouvernement il s'agit.
2003 : Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie : lui-même (dans une scène du début, où on le voit refuser de jouer dans le film… ou seulement pour un doublage, mais d'un chien, et s'il est en pâte à modeler ; plus tard dans une des scènes du film tournée en animation, un chien en pâte à modeler a effectivement sa voix)
↑Olivier Pérou, « Vos tubes de l'été (13) : "Tomber la chemise" », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
↑« La face cachée des tubes de l'été : Tomber la chemise de Zebda (3/8) Vidéos - Télé 2 Semaines », www.programme.tv/news, (lire en ligne, consulté le )